Le rituel a été fixé au premier avril. Si la date peut prêter à sourire, n’y pensez pas, car Cult of Fire nous y a donné rendez-vous pour sa date parisienne.
Accompagné de The Great Old Ones et Caronte, le show à La Machine du Moulin Rouge a tout pour devenir l’un des évènements de l’année, surtout parrainé par Garmonbozia Inc. !
La soirée débute donc sous le signe du Stoner/Doom avec les italiens de Caronte, qui instaurent immédiatement une atmosphère assez pesante, mais malheureusement assez mal mixée. Si Dorian Bones (chant) se déplace aisément, on note que les musiciens sont légèrement plus statiques, headbanguant aux côtés de leur décor de scène ritualistique sous des lumières assez faibles, mais qui contribuent à cette froideur assumée. Bien qu’ils jouent devant très peu de monde, les musiciens vont rapidement s’échauffer, rendant le concert plus vivant au fur et à mesure de leurs riffs gras qui vont eux aussi s’améliorer, et finir par fédérer un peu la fosse qui peine à arriver. Les morceaux s’enchaînent, et c’est avant une ultime composition que le vocaliste lâchera un solennel “Thanks you Paris!”, clôturant le set avec cette touche occulte qu’ils maîtrisent parfaitement.
Le décor est retiré pour faire place aux pieds de micro de The Great Old Ones, avant l’entrée en scène des musiciens dans une pénombre oppressante. Au centre, Benjamin Guerry (guitare/chant), entouré par ses compères Aurélien Edouard et Hugo Bernart avec qui il tisse riffs et parties vocales massives, va immédiatement emporter l’intégralité de l’assemblée. Plus en retrait, Gregory Vouillat (basse) n’hésite pas à se balader devant la batterie de Julian Deana, mais les musiciens tiennent une base rythmique impeccable pour leurs camarades qui enchaînent les harmoniques lovecraftiennes sous des lumières qui viennent principalement du fond de la scène, nous offrant leurs meilleures silhouettes. Côté son, il reste excellent peu importe l’endroit de la salle, permettant au combo bordelais de faire voyager notre esprit au rythme de leurs incantations sans aucun répit ou presque, et le temps passé en leur compagnie est passé en un instant, la magie à peine brisée par un “Paris !” sorti de nulle part avant que les lumières ne redeviennent aveuglantes et que le groupe ne déverse son ultime composition de la soirée, suivie des applaudissements de rigueur.
Setlist : Me, the Dreamer – In the Mouth of Madness – The Omniscient – Antarctica – Dreams of the Nuclear Chaos – Under the Sign of Koth
Un rideau se tend, occultant l’intégralité de la scène. Lorsqu’il s’ouvre, Cult of Fire apparaît : un long autel central garni de chandelles, objets ritualistiques et ananas derrière lequel se tient Vojtech Holub (chant) sous son imposant masque, cachant la batterie de Peter Hetes, ainsi que deux serpents géants sur lesquels sont assis Vladimir Pavelka et Marek Opatrny (guitares). Si la configuration ne me surprend pas, ayant déjà vu le groupe à l’œuvre au Hellfest il y a quelques années, entendre les vociférations et les riffs avec si peu de mouvements m’impressionne toujours autant, d’autant plus que le son est très bon ce soir. On distinguera quelques gestes ritualistiques de la part des musiciens, mais le show est sans aucun doute prévu pour éradiquer les épileptiques, avec un nombre de flashs à la minute presque aussi impressionnant que le blast lors des passages les plus virulents, et le combo aura raison de la volonté des spectateurs, qui resteront immobiles devant la scène qui se déroule sous leurs yeux. Peu importe le morceau, la lumière change mais reste soumise à cette avalanche de blanc aveuglant qui rend ardue l’observation du décorum, mais avec laquelle le groupe semble construire son univers, mêlant Black Metal et cérémonies hindouistes. Les musiciens restent imperturbables, et leur heure de jeu prendra fin lorsque – les mains jointes – le rideau se referme, générant des applaudissements mérités.
Setlist : Dhoom – Zrození výjimecného – Joy – Anger – Kali ma – Untitled 1 – Blessing – Khanda manda yoga – Buddha 5 – There Is More to Lose
La thématique occulte de la soirée a fait mouche, que ce soit avec le son gras et lent de Caronte, les influences lovecraftiennes évidentes de The Great Old Ones ou les touches hindouistes de Cult of Fire, et le stand de merchandising est littéralement pris d’assaut (Cheers Jessica, I know you can do it!). Merci à Garmonbozia Inc. de nous proposer des affiches aussi uniques que celles-ci, ainsi que pour l’accréditation photo !