Le soutien à la scène française ne cessera jamais, et c’est (entre autres) pour cette raison que je suis devenu partenaire de la nouvelle tournée de Demande à la Poussière, qui emmènent avec eux Maussade sur les routes.
Produite par Punchy Entertainment, cette tournée les mène sur onze dates en France, et la neuvième n’est autre que Le Klub de Paris. Je ne pouvais manquer l’occasion, surtout qu’ils nous offrent la première parisienne des Basques/Gascons d’A Terre ! Show trois sur trois, j’arrive !
La soirée débute avec la performance bien énergique d’A Terre qui va immédiatement nous plonger dans cette apocalypse auditive inarrêtable. Suivant le groupe depuis un moment déjà, je savais à quoi m’attendre, mais en un rien de temps, Grégoire Caussèque (chant), Léo Lassalle Saint-Jean (guitare), Simon Casteran (guitare), Sébastien Bonneau (batterie) et Christian Simon (basse) se mettent à headbanguer en nous offrant un véritable ouragan de saturation oppressante et extrêmement contagieux. Au fil du show, le vocaliste va également descendre dans la fosse, moshant seul devant un public conquis qui se laisse écraser par le son du quintet qui assume pleinement ses influences Hardcore bien violentes. Leur temps de jeu est malheureusement assez court, et le final prend la forme de Paris sous les tombes, issu de leur dernier album Embrasser la nuit, introduit par un “il nous tardait de jouer ce morceau ici” avant que les musiciens ne se déchaînent une nouvelle fois pour finir ce set en beauté, et sous les acclamations.
Setlist: L’Appel de la nuit – L’ Éternel Retour – Nous sommes la nuit – Cinquième colonne – Prophétie – Paris sous les tombes
On change d’univers avec Maussade, dont la noirceur enferme la salle dans un cocon ténébreux et dissonant. Des jets de fumée entretiennent de temps à autre le chaos qui prend possession de Jay (chant) qui joue avec son câble de micro, se le passant par exemple autour du cou, pendant que Michael (guitare), Nico (basse), Arnaud (guitare) et Laurent (batterie) tiennent leur rythmique. Les influences Sludge épaisses répondent aux harmoniques Black glaciales, mais le chant semble parfois un peu en retrait dans le mix, au contraire de la batterie qui est toujours bien présente, surtout lorsque les rouleaux de double pédale apparaissent. Le combo est concentré sur sa brume musicale et les interactions sont presque inexistantes, nous permettant de porter notre attention sur leurs riffs malsains jusqu’au dernier instant, qui arrive de manière très abrupte et nous laisse sortir de notre torpeur avant de les applaudir.
Dernier groupe du soir, Demande à la Poussière installe son matériel avant de débuter sa propre vision de l’enfer à grands coups de riffs lents et gras. Vincent (batterie), Neil (basse) et Edgard (guitare) tabassent littéralement leurs instruments pendant que Simon (chant/guitare) hurle en martyrisant également sa guitare, et leur mélange va immédiatement happer l’attention de l’intégralité de l’assemblée. Comme à leur habitude, l’écran diffuse des visuels cryptiques pendant que le son nous écrase, mais le groupe n’entend pas rester cantonné à sa scène, puisque dès le deuxième morceau, le vocaliste vient déverser sa fureur au sein même de la fosse. Alternant entre sa place entre ses camarades qui headbanguent et se cambrent parfois à quelques centimètres du sol et des passages assez réguliers parmi nous, il apporte la touche plus vivante du cataclysme, et n’hésite pas à se rouler au sol sur Condamné où l’effroyable sirène retentit. Leur set est passé en un instant, et je peux vous assurer que c’est de loin le meilleur que j’ai pu voir !
La salle se vide peu à peu, laissant place au rangement, et je ne pourrai qu’à nouveau vous proposer en guise de conclusion la phrase “les absents ont toujours tort”, qui est on ne peut plus vraie ce soir ! La première date parisienne d’A Terre a confirmé ce que je pense d’eux, alors que Maussade a distillé une noirceur plus froide que sur album. Et que dire de nos locaux de Demande à la Poussière qui ont prouvé une fois de plus qu’ils méritent largement que l’on s’attarde à leur art. Merci à Punchy Entertainment pour l’organisation de la date !