
Rivers of Nihil sait rebondir.
Après le départ de leur vocaliste et d’un ds guitaristes, Brody Uttley (guitare, ex-Dissian), Adam Biggs (basse/chant, WretchedPain, ex-Dissian), et Jared Klein (batterie, Flub, ex-Psychosomatic) recrutent Andy Thomas (guitare/chant, Antiqva, ex-Black Crown Initiate), et collaborent avec Patrick Corona (saxophone, Cyborg Octopus), Grant McFarland (violon, Galactic Empire) et Stephan Lopez (banjo, Cavum) pour créer leur cinquième album, Rivers of Nihil.

Le premier titre à frapper est The Sub-Orbital Blues, exploitant alternativement les capacités vocales d’Andy et Adam pendant que la rythmique fait rage, témoignant à la fois d’une lourdeur oppressante, mais aussi d’une grande technicité. Pour l’avoir vu à l’oeuvre, le titre est parfait pour débuter un set avec sa versatilité, notamment lorsque le saxophone arrive, puis c’est finalement le groove et l’agressivité que le groupe développe avec Dustman, créant un cocktail explosif et intense. L’alliance des voix est véritablement délicieuse, sous les vagues de rage, mais le son finira par faire place à l’inquiétante Criminals qui exploite de plus en plus les racines Prog du groupe pour créer des patterns mystérieux, mais qui ne met pour autant pas de côté les phases les plus violentes. Despair Church prend assez vite la suite, laissant les racines les plus sombres prendre le dessus tout en développant quelques touches dissonantes et imprévisibles, profitant de sa longueur pour faire durer l’angoisse en nous menant vers un son plus doux comme sur Water & Time qui nous envoûte grâce à sa quiétude. Une éruption de fureur est tout de même au programme, mais le morceau sonne comme un véritable moment de repos, surtout comparé à House of Light qui nous incite rapidement à remuer le crâne avec frénésie sur ses passages grandioses. Le final est à son tour relativement doux, à l’inverse de Evidence qui est beaucoup plus courte, mais qui ne perd pas un seul instant pour nous molester de toutes ses forces, en particulier grâce à une section rythmique massive. Après un court moment de flottement, le morceau repart, offrant même sur ses derniers moments des gang shouts liés à la base au Hardcore, mais American Death prend le relai et nous met face à un véritable mur de son dévastateur qui emprunte parfois au Deathcore – notamment sur la fin – ainsi qu’à des sonorités plus chaotiques. On continue avec l’approche épurée de The Logical End qui laisse les instruments entrer un par un dans la composition, mais lorsque les parties vocales prennent à leur tour leur position le morceau devient largement plus menaçant, mais le titre est à nouveau long et s’offre diverses fantaisies avant de laisser place à Rivers of Nihil, l’intrigante dernière composition où les claviers modernes et intrigants révèlent une fois de plus l’éventail de capacités du groupe, tout en mettant un terme à ce chapitre.
Rivers of Nihil a toujours été un projet très fluctuant, qui s’orientait plus vers le Prog que le Death dernièrement, mais cet album semble ajouter de nouvelles cordes à leur arc. Rivers of Nihil plaira sans mal, que ce soit aux anciens comme aux nouveaux fans.
90/100