
Le bataillon Impureza reprend du service !
Composé d’Esteban Martín (chant, Misgivings), Lionel Cano Muñoz (guitares), Florian Saillard (basse, ex-Glorior Belli) et Guilhem Auge (batterie, Misgivings), le groupe nous offre enfin son troisième album, Alcázares, avec le soutien de leur label Season of Mist.
Xavier Hamon (percussions) et Louis Viallet (orchestrations, Epine) ont également participé à sa réalisation.

L’aventure débute sur Verdiales où les influences du Flamenco nous accueillent joyeusement avant de laisser place à la puissance brute de Bajo Las Tizonas De Toledo, mêlant technicité et un son accrocheur rapidement rejoint par les rugissements du vocaliste. Si certains passages peuvent faire penser à un Death Technique Old School, le groupe ne manque jamais de laisser sa touche plus enjouée et envoûtante, ainsi que le son chaud de la basse fretless mêlé aux voix claires avant la reprise de la fureur qui mène à Covadonga, nouvelle composition qui fait la part belle à la violence. Le rythme effréné sert parfaitement la déferlante qui s’apaise à peine pour laisser des leads perçants intervenir, mais la rythmique revient vite frapper avant que l’inquiétante Pestilencia ne prenne sa place et ne propose un son clair assez sombre. La quiétude ne dure évidemment pas, remplacée par des riffs solides et agressifs qui accueillent des harmoniques travaillées ainsi que des choeurs enivrants, rendant le mélange particulièrement fédérateur avant de rejoindre Reconquistar Al-Ándalus et son groove intrigant. La brutalité du morceau est poussée à l’extrême, tout comme les parties plus complexes qui s’intègrent parfaitement à la rythmique, la brisant parfois pour mieux la laisser s’embraser à nouveau, mais le groupe marquera une pause festive avec Murallas, où la guitare et les percussions nous autorisent à respirer. Une fois ce moment terminé, La Orden Del Yelmo Negro prend sa place et nous embarque immédiatement dans son tourbillon de fureur où blast et riffs explosifs se relaient pour faire du titre l’un des plus contrastés de l’album, offrant dissonance ou choeurs mystiques à certains endroits inattendus. La guitare claire et la basse présentent Castigos Eclesiásticos, le morceau suivant, mais l’arrivée de la saturation amplifient l’inquiétude avant que le groupe n’accélère à nouveau, devenant pesante sous les différentes voix d’Esteban qui nous emporte jusqu’à El Ejército De Los Fallecidos De Alarcos, composition plus saccadée mais à nouveau extrêmement contrastée. Si les parties violentes sont parmi les plus ravageuses de l’album, les choeurs nous font penser à un tout autre style, et l’atmosphère partagée est parfaite pour les musiciens qui n’hésitent pas à déployer leurs talents avant que Ruina Del Alcázar ne vienne une dernière fois apaiser les esprits. Une fois ses mélodies terminées, Santa Inquisición vient clore l’album avec un mélange toujours plus agressif et qui n’hésite pas à accentuer ses touches dansantes pour créer des vagues toujours plus accrocheuses les unes que les autres, rendant les passages techniques vraiment intenses.
Impureza a toujours été un projet singulier dans la sphère Death Metal : totalement ancré dans la violence et une exécution travaillée, mais qui sait affirmer son identité propre grâce à des touches uniques. Alcázares surpasse ses prédécesseurs et offre une expérience hors du commun.
95/100