
Troisième émanation signée Jordfäst.
En 2025, Elis (chant/instruments, Birdflesh, ex-The Arson Project), Jocke Unger (batterie, Cursus Bellum) et Olof Bengtsson (chant) signent avec Black Lion Records pour la sortie de Blodsdad och hor.

Séparé en deux parties, l’album débute avec les quatre morceaux intitulés Ett altare av skärvor (“un autel d’éclats”) où on redécouvre la froideur du groupe, mais aussi et surtout ses mélodies enivrantes qui se mêlent aux influences nordiques des parties vocales. Le chant clair est d’ailleurs remplacé par des vociférations lors des accélérations où blast et riffs rapides règnent, comme sur la fin du premier titre et la première moitié du deuxième, qui finira par devenir plus pesant, notamment avec les choeurs qui préparent sa ruée vers la troisième partie qui nous place en plein centre la déferlante. Les riffs deviennent dissonants, puis à nouveau assez lourds et majestueux, mais le final se montre très martial et fédérateur avant une légère accalmie provoquée par le quatrième titre, progressant lentement jusqu’à s’embraser et nous dévoiler toute sa puissance, y compris sur la longue partie instrumentale finale.
Quatre titres composent également Dit gudarna tralar ar (“Où les dieux sont esclaves”), et cette deuxième moitié débute sur les chapeaux de roues, mêlant la fureur des suédois avec leurs harmoniques cinglantes projetées à toute allure, créant la parfaite déferlante de violence. Rien ne semble pouvoir faire faiblir le morceau, pas même les quelques moments où le groupe ralentit, comme sur sa deuxième partie qui use de quelques touches plus mystérieuses et d’un solo mélancolique, mais on sent que la rythmique ne fait que tempérer l’explosion avant de la libérer, puis que le troisième titre ne vienne tisser une atmosphère plus lancinante. Batterie vive et sauvagerie feront bien évidemment leur retour avant que le groupe ne s’ancre dans une approche martiale et finalement presque ritualistique avec la courte quatrième et dernière partie, qui nous emporte avec elle jusqu’à sa fin progressive, qui s’abandonne au silence.
Ancré dans un Black Mélodique à la suédoise, le son de Jordfäst n’hésite pas à s’aventurer sur d’autres territoires plus bruts et plus sauvages pour donner à Blodsdad och hor une touche unique, et qui le distingue des autres productions.
85/100