Review 2838 : Abigail Williams – A Void Within Existence

Abigail Williams explore les pensées avec son nouvel album.

Six ans après sa dernière sortie, Ken Sorceron (guitare/chant/basse/claviers, Nachtmystium, Vale of Pnath, ex-Lord Mantis, ex-The Faceless…) s’entoure de John Porada (basse, Bear Mace, Pulchra Morte), Gabe Seeber (batterie, Decrepith Birth, The Kennedy Veil, Vale of Pnath) et Vance Valenzuela (guitare, Vale of Pnath), signe chez Agonia Records et dévoile A Void Within Existence.

La batterie a été enregistrée par Mike Heller (Black Hole Deity, Azure Emotion, Malignancy…).

L’album débute dans la plus sombre oppression avec Life, Disconnected, une première composition épaisse et imposante où la dissonance s’impose à nous comme une évidence avant de finalement faire une place aux parties vocales furieuses. La progression est différente, beaucoup plus saccadée alors que les harmoniques inquiétantes reviennent hanter l’air avec une approche très complexe avant de finalement passer à Void Within qui nous met face à des tonalités mélancoliques malgré la violence. Les orchestrations viennent embellir le cocon de noirceur dans lequel le groupe nous enveloppe pour nous mettre face au démon hurlant tout en adoptant parfois une approche un peu Prog sur la fin, avant de laisser place à une certaine douceur sur Nonexistence, le titre suivant. Le son finira par s’embraser, et la douce mélodie se transforme un moment en véritable déferlante effrénée avant de revenir à sa quiétude, permettant aux parties vocales de renaître en arrière plan puis de dominer la nouvelle vague saisissante qui finira par mourir pour mener à Still Nights qui retourne à une rage primitive. Les choeurs renforcent ce sentiment de brutalité apporté par une instrumentale surpuissante, mais le titre passe en un instant, et Talk To Your Sleep nous emporte lentement dans son flot qui semble d’abord apaisant, mais qui se transforme en courant dérangeant mais surtout très changeant et qui n’hésite pas à passer à des mélodies lancinantes pour nous envoûter. Un instant de silence, puis c’est Embrace The Chasm qui capture notre attention à coups de hurlements viscéraux, couplés à une rythmique qui emporte tout sur son passage avant de nous dévoiler des aspects légèrement plus planants et contemplatifs. On se laisse aisément bercer par les leads, mais également terroriser par l’intensité du chant qui finira par nous laisser accéder à un temps de répit avec No Less Than Death, dernier titre assez long où le groupe prend le temps de nous rassurer avec des tonalités claires qui s’amplifient lentement, mais même lorsque la saturation remplit à nouveau l’air, elle reste enivrante et nous laisse dériver jusqu’aux derniers instants.

Bien qu’encore trop peu estimé selon moi, Abigail Williams se fait peu à peu sa place dans la scène underground, proposant avec A Void Within Existence un véritable voyage d’introspection sous couvert de sonorités sombres et dérangeantes. Une véritable réussite.

95/100

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