
Attention à l’oppression de Thorn.
Créé en 2020 aux Etats-Unis par le multi instrumentiste Brennen Westermeyer (Paranoia Apparition, ex-Fluids), le projet nous offre aujourd’hui son cinquième album, Nebulous Womb of Eternity, et renouvelle sa confiance envers le label Transcending Obscurity Records.

Ooze Maelstrom nous frappe sans attendre avec un son gras et agressif caractéristique du Death/Doom, doublé des parties vocales malsaines pour créer un véritable raz de marée aussi pesant que dérangeant. Si la rythmique ralentit parfois, elle reste toujours aussi lourde en déversant ses riffs saccadés avant que les leads ne tentent de l’adoucir, laissant finalement place à Entombed in Chrysalis qui opte pour des touches de mélancolie angoissante. Les leads sont parfois assez stridents, renforcés par les rugissements qui passent de temps en temps près du pig squeal, mais le morceau est long et il se permet de développer des sonorités inquiétantes avant de se briser au milieu et de devenir quatre minutes de Dark Ambiant angoissant au possible, puis de revenir à la violence avec Quartersawn Remains. Les riffs frénétiques reprennent, accompagnés par leurs harmoniques travaillées et perçantes, mais ce qui nous frappe le plus, c’est bel et bien la section rythmique inarrêtable, tout comme sur Zombifying Mold qui prend la suite avec une touche dissonante infernale, mais également un solo sinistre signé Daniel Bonofiglio (Fumes, Grotesque Mass, Gutvoid). Le reste du morceau continue à une allure assez féroce, puis laisse place à Haunting Gale qui reprend le flambeau avec une agressivité assez similaire, mais les leads changent l’atmosphère du titre en le rendant plus mystérieux, passant cependant assez vite à Gloaming Corporeal Form, un interlude très sombre où quelques murmures se joignent aux claviers étouffants. Le vocaliste Ryan Fairfield (Hallowed Butchery) rejoint Brennen pour Nebulous Womb of Eternity, le très long dernier morceaux où les touches de Doom sont les plus présentes, mais aussi et surtout les plus asphyxiantes, rendant l’air véritablement irrespirable pendant ses sept minutes où les rugissements nous terrifient, et où les leads apportent la seule touche lumineuse acceptable.
La productivité de Thorn égale aisément sa qualité. Si certains morceaux de Nebulous Womb of Eternity sont très agressifs, les autres se concentrent sur l’atmosphère suffocante que son Doom/Death lui permet de créer.
85/100