
Svartsot fête ses vingt ans.
Présent depuis 2004, le groupe change d’orientation musicale et de nom l’année suivante. Aujourd’hui mené par Cris Frederiksen (guitare/instruments folk/choeurs), Hans-Jørgen Martinus Hansen (flute/instruments folk), Thor Bager (chant), Michael Alm (guitare/choeurs), Simon Buje (basse) et Rune Frisch (batterie, Forever Still), la horde danoise dévoile son sixième album, Peregrinus.

Le groupe attaque avec une introduction enjouée nommée Como poden per sas culpas, un titre assez court mais accrocheur qui nous permet de nous familiariser à nouveau avec leur énergie avant de retrouver Tarditas qui assombrit immédiatement l’atmosphère et propose aussi les premières parties de chant. Les touches Folk restent entraînantes alors que le reste de la rythmique est beaucoup plus virulent tout comme sur Communitas qui s’autorise quelques tonalités mélancoliques de temps à autre, mais qui sait également proposer des passages fédérateurs et accrocheurs. On notera également quelques accélérations dans les riffs lourds, mais Simplicitas va à nouveau modifier l’atmosphère avec ses notes entêtantes et inquiétantes infusées de quelques influences Black/Pagan plus brutales, mais tout aussi intéressantes à exploiter. On continue dans la douceur avec l’introduction de Libertas qui est beaucoup plus calme et hanté par murmures et autres choeurs avant de montrer son vrai visage grâce à des riffs saccadés, mais les harmoniques vont également finir par se multiplier avant que le groupe n’accélère à nouveau sur Neglentia. Le son devient aussi plus lourd, et se voit renforcé par des choeurs guerriers mais également un groove assez agressif et une batterie assez vindicative avant de nous autoriser un nouveau moment de répit avec Spiritualitas et ses notes mystérieuses. L’intégralité du morceau reste empreint de ces tonalités qui deviendront presque ritualistiques puis se renforcent à nouveau sur la fin avant de laisser place à Via Dolorosa qui repart dans ses racines Folk festives qui seront sans aucun doute du plus bel effet en live. L’album prendra fin avec Silentium où le groupe adopte une simplicité musicale qui permet au vocaliste de redoubler d’intensité, devenant même parfois plaintif pour annoncer les embrasements de la rythmique qui viennent lui donner de petites accélérations avant qu’elle ne soit réduite au silence.
Le contraste entre brutalité et tonalités enjouées est très fort chez Svartsot, rendant son mélange immédiatement accrocheur. Peregrinus reste un album assez varié qui n’hésite pas à s’aventurer sur tous les terrains pour convaincre.
85/100