Live Report : Motocultor 2025 – Day 2

La nuit fut salvatrice, mais la chaleur est déjà bien présente ce matin en Bretagne, et Carhaix en fera les frais dans la journée…

Mais pour l’heure, c’est sur le pied de guerre que nous sommes, car la deuxième journée du Motocultor Festival est sur le point de lever l’ancre ! Nous apprenons d’ailleurs l’annulation de Belenos, prévus le jour même…

Full Gallery

Le set de nos marins préférés débute à peine lorsque nous pénétrons sur le site, et c’est vers la Dave Mustage que nous nous ruons pour profiter des compositions torturées signées Houle ! L’engouement est de plus en plus palpable à chacun de leurs concerts, et c’est à nouveau à la banshee déchaînée Adsagonda (chant) et ses musiciens que nous nous confrontons ce matin, bravant leurs riffs cinglants pendant que le public est déjà très réactif. Le set n’a pas beaucoup changé par rapport à la dernière fois, les cinq amis sont toujours aussi impliqués, laissant les deux guitaristes headbanguer en jouant pendant que le bassiste lève son instrument et participe aux choeurs, et c’est naturellement que la vocaliste gesticulante s’attire tous les regards. Si leur temps de jeu peut paraître assez court à première vue, je n’ai pas vu le temps passer !

Full Gallery

On continue dans la finesse avec les bretons qui de Tanork qui jouent presque à domicile, et qui vont nous donner une double leçon : à la fois de Death Metal, mais aussi de breton, car c’est dans leur langue qu’ils s’expriment ! Déjà coutumier de leur son pour les avoir vus en région parisienne l’an dernier, je retrouve ce son brut et groovy qu’ils exploitent parfaitement et auxquels les rugissements conjoints de Melaine (basse) et Eflam (guitare) se mêlent à merveille. Un son sans concession, quelques leads aux influences Thrash/Death marquées, et les trois gaillards remportent haut la main la confiance du public, qui commence déjà à mosher et headbanguer sans même qu’on ne le leur demande, que demander de mieux pour le jeune trio qui assure en ses terres ?

Full Gallery

Premier groupe de ce double créneau inratable, c’est Wegferend, formation purement Folk, qui a vu son set reculé d’une heure suite à la modification annoncée précédemment. Si Manon Cazaméa (guitare) et Thomas Boissier (percussions) sont d’abord seuls sur scène pour le début du show, ils seront rejoints par Alexia Cazaméa (chant) qui donne une toute autre perspective à leur musique, assurant un fil mélodieux à suivre sur cette rythmique entraînante. Les présents sont conquis, et le groupe semble très heureux de se produire devant nous, et on notera quelques variations plus ou moins mélancoliques au fil des morceaux qu’ils nous joueront, laissant la foule les suivre dans leurs errances oniriques.

Full Gallery

Mais comme dit, le devoir m’appelle, et c’est dans la violence que je rejoins les copains de Benighted qui font déjà rage sur la scène principale ! Le pit est sans dessus dessous, les musiciens se déchaînent comme de beaux diables sur scène, la poussière est tout autant au rendez-vous que le pig squeal dévastateur de Julien Truchan (chant), tout semble normal, n’est-ce pas ? Bien habitués du festival (signant aujourd’hui leur quatrième participation), il n’a pas fallu longtemps aux quatre gaillards pour retrouver leurs marques, Emmanuel (guitare) et Pierre (basse) headbanguant tout leur saoul pendant que Siebe Hermans (batterie) tient son blast, et nous délivrer leurs riffs sans aucune forme de pitié, enchaînant les incitations à plus de rage, comme avec ce magnifique “Vous êtes complètement malades, merci !”, mais également les remerciements appuyés à la sécurité, qui a vu un nombre croissant de slammeurs. Les rares moments de calme ne durent pas, et ceux qui connaissent le groupe savent de quoi je parle : c’était une véritable leçon !

Full Gallery

Le festival ne perd pas la main du Grind avec le retour de Sublime Cadaveric Decomposition, remplaçants de Rectal Smegma qui vont à leur tour faire comprendre à Carhaix le concept de “retourner une scène”. Bien que le public soit un peu moins nombreux que pour leurs compatriotes, Seb (chant), Thomas (guitare), Duff (basse) et Mat (batterie) sont partis pour quarante minutes de violence bête et méchante entre le GoreGrind de ses débuts et sa nouvelle mixture agrémentée d’éléments Death. Sur scène, ça défouraille joyeusement, et dans la fosse, les présents se régalent grâce à des riffs sauvages bien Old School comme on les aime. Une autre grosse réussite pour les français !

Full Gallery

Le dépaysement est total avec Wayfarer, qui vient signer la dernière date de sa tournée avec l’atmosphère de son Colorado natal que les musiciens mêlent au Black Metal. Je suis bien loin d’être un néophyte sur le sujet, et les riffs transcendants du combo me transportent instantanément dans le désert impitoyable, rythmé par les hurlements de Shane McCarthy (guitare/chant) et Jamie Hansen (basse/chant), mais aussi cette touche planante que l’on doit au bottleneck de Joe Strong-Truscelli (guitare) et à la maîtrise de leur batteur remplaçant, Jeff Malpezzi. Dire qu’un show de Wayfarer est une expérience serait la moindre des choses, mais quand en plus le frontman lâche “It’s 4pm, it’s out last day of tour, are you ready for some cowboy shit?”, et que la fosse (bien trop peu nombreuse selon moi) lui répond comme un seul Homme, le concert principalement dédié à leur dernier album American Gothic se transforme en véritable hymne au Far-West qui marquera les esprits des présents. 

Full Gallery

Retour à la violence pure avec To The Grave, dont le backdrop propose un message simple : “Kill Your Local Animal Abuser”. Le ton est donné, et c’est après que l’un des guitaristes nous ait ordonné “Move, move, move!” que Dane Evans (chant) ne saute sur scène, marquant le début de ce que l’on appelle communément un véritable ouragan. Que ce soit du côté des musiciens ou dans le public, personne ne reste immobile pendant les riffs dévastateurs des australiens qui ne vont cesser de nous en demander toujours plus : “two steps, fuckers” ou “jump now, jump” deviendront des habituels des nombreux breaks, et tout le monde en redemande. Le vocaliste finira par ôter son masque, mais le discours reste le même, entre protection animale et rythmiques furieuses, doublées d’une caisse claire digne d’un coup de feu sur les moshparts, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche ! Il n’hésitera pas non plus à grimper sur les barrières pour hurler directement sur le premier rang. Une nouvelle performance à marquer d’une pierre blanche.

Petite pause concerts pour accompagner Mary de ChairYourSound discuter quelques minutes avec les italiens de Fleshgod Apocalypse, avec l’intervention inédite de notre Julien Truchan national, je vous invite à découvrir très prochainement leur humour décapant sur son site !

Full Gallery

Quoi de mieux pour un retour à la musique avec l’une des valeurs sûres du Death Metal anglais, Benediction ? Le set a démarré depuis à peine deux titres, mais les guitaristes Peter Rew et Darren Brookes sont déjà devant les retours, maltraitant leurs instruments pendant que Dave Ingram (chant) vocifère en arpentant la scène sous une rythmique tenue par Giovanni Durst (batterie) et Nik Sampson (basse). En plus d’avoir sorti très récemment un excellent album (dont Darren nous parle juste ici), le groupe aligne ses riffs avec une précision mémorable, permettant aux amateurs de remuer le crâne et de lever le poing quand ils ne se mettent pas sur la tronche en plein milieu d’une fosse bien excitée. On notera également que Dave n’a pas perdu son humour, insultant le soleil après un “It’s getting fucking hot there” qui permet à ses camarades d’ajuster leur accordage entre deux titres ou de corriger un léger souci technique, puis la furie reprend sous son rire sardonique. Un excellent moment, comme toujours.

Full Gallery

Les concerts de Darkenhöld sont rares, et bien qu’attristé d’apprendre l’annulation d’Enthroned, je me réjouissais de revoir les sudistes, surtout après leur dernier album paru seulement quelques mois auparavant. Le jeu de scène n’a pas changé, et les tenues médiévales non plus, en particulier les longues capes de Cervantes (chant) et Aldébaran (guitare) qui nous permettent une immersion plus aisée dans leur univers à la fois épique mais également très Old School servi par un mix très brut mais ô combien délectable. Si le vent ne leur fera pas honneur, l’alternance entre les cris du vocaliste et les choeurs des musiciens rend le mélange très prenant, ne s’arrêtant que pour nous remercier de “braver la chaleur avec nous” avant que le show ne reprenne. Les musicien restent tous concentrés et relativement calme, mais la réponse du public est unanime, et elle sera ponctuée d’acclamations.

Full Gallery

Pour ce créneau, je n’étais clairement pas décidé sur la suite des opérations, mais j’ai décidé de suivre les copains (comme visiblement la quasi-totalité des photographes, réduisant le temps de shoot à une minute assez ridicule) voir Lacuna Coil… qui a bien changé. Si le duo vocal Cristina Scabbia et Andrea Ferro reste toujours aussi équilibré et fédérateur, j’ai peiné à retrouver le Metal Gothique qui avait largement séduit l’ado de 15 ans que j’étais, remplacé par une sorte de Metalcore groovy un peu sombre. Les costumes des musiciens renforcent le côté cauchemardesque du jeu de scène assez froid, mais les vocalistes ne cessent de nous inciter à sautiller avec eux, créant un léger contraste, mais qui colle avec la nouvelle mixture sonore. Certains titres passent plutôt bien la barrière du live comme la motivante I Wish You Were Dead (jouée après Heaven’s a Lie XX que j’ai à peine reconnue), mais je laisserai sans doute ma place la prochaine fois.

Full Gallery

On enchaîne avec une autre formation italienne, mes chouchous de Fleshgod Apocalypse qui ont eux aussi bien évolué depuis leur précédent passage dans ce festival, et qui sont menés par la voix dantesque de Veronica Bordacchini (chant), portant le drapeau de son pays. Une fois l’introduction terminée, elle est rejointe par les hurlements de Francesco Paoli (basse/chant – dont la forme de basse a changé), mais aussi les orchestrations de Francesco Ferrini (claviers), les frappes d’Eugene Ryabchenko (batterie) et la fureur de Fabio Bartoletti (guitare) qui vont transformer le spectacle en théâtre aussi violent que grandiose. Les compositions, pourtant très exigeantes côté technicité, sont parfaitement exécutées, et c’est en compagnie de leur ami Julien Truchan (Benighted) qu’ils lancent un The Fool particulièrement féroce… mais desservi par un ampli qui lâche en pleine prestation. Peu importe, les italiens ne se laissent pas démonter et offrent un show maîtrisé de bout en bout, notamment avec The Violation, qui restera l’un de mes morceaux préférés. C’était la huitième, mais certainement pas la dernière, surtout lorsque l’on entend le message final de Francesco Paoli : “Keep supporting the underground!”.

Full Gallery

Première légende de la journée, Kerry King nous fait le plaisir de proposer son Thrash Metal sur la grande scène avec ses camarades au cv tout aussi intéressant, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bougre est attendu ! On le retrouve donc entouré de Paul Bostaph (batterie), Mark Osegueda (chant), Phil Demmel (guitare) et Kyle Sanders (basse) avec qui il va jouer ses propre titres issus de son album From Hell I Rise paru l’an dernier (et qui ont déjà fait leurs preuves en live), mais bien évidemment aussi quelques titres de son groupe phare, Slayer. Et dans la fosse, les fans sont ravis de pouvoir revoir celui qui est le guitariste préféré de beaucoup, mais aussi de pouvoir remuer en suivant les rythmiques assassines de ce supergroupe, qui assure une prestation très solide à tous points de vue ! Tous savent parfaitement se mettre en avant lorsqu’il le faut, mais également laisser place à la vedette du groupe qui reste dans son coin et abat ses leads avec la même virulence que lors des années d’or de sa formation d’origine, et chaque moment est le bon moment pour entamer crowdsurf, mosh pit ou tout simplement headbang frénétique. Je n’aime toujours pas vraiment le Thrash, mais les américains m’ont plus que convaincu !

Full Gallery

Premier passage par la Massey Ferguscène pour moi, car il m’était impensable de rater le show de Solstafir, qui plus est sous une tente où le public semble déjà bien prêt à planer avec leurs riffs. Pour nous faire patienter, le groupe a visiblement prévu une playlist très éclectique, qui sera suivie d’une entrée en scène assez minimaliste, puis de leur son si caractéristique qui mêle les différentes facettes du Post-Rock/Metal et du Metal Progressif. Chacun se laisse bercer, mais de mon côté, je maudis la fumée et ces lumières si vives et aveuglantes qui couvrent presque entièrement les musiciens, obligeant Adalbjörn Tryggvason (guitare/chant) à venir faire sonner sa guitare sur les côtés de la scène, pendant que Svavar Austmann (basse) et Sæthór Maríus Sæthórsson (guitare) s’occupent de leurs instruments respectifs, sous les frappes d’Hallgrímur Jón Hallgrímsson (batterie). Si vous avez déjà vécu un show de Solstafir, vous attendez ces explosions d’intensité, et le groupe est ravi de nous les offrir de manière aussi régulière que possible, toujours avec cette simplicité, cette volonté de faire les choses de manière aussi parfaite que possible, et un vocaliste qui n’hésite pas à aller au contact du public. Du grand art.

Full Gallery

On retourne vite affronter la file de photographes pour Dimmu Borgir, réduisant là encore drastiquement le temps de shoot, mais c’est également avec une épaisse fumée que nous allons devoir composer ce soir, créant une sorte de voile mystérieux qui nous cache la scène. Pourtant, au moment du coup d’envoi, Shagrath (chant), Silenoz (guitare) et Damage (guitare) se mettent sous les lumières, parfois rejoints par Victor Brandt (basse) qui ne manque pas d’haranguer une fosse qui n’attendait qu’eux, soutenus par Daray (batterie) et Gerlioz (claviers). Alors que leur dernier album date déjà de 2018, les musiciens nous offrent une setlist que l’on pourrait qualifier de “best-of” qui explore tous leurs albums (exception faite du premier) et qui permet une versatilité intéressante, allant de la viscéralité du Black Metal de Stormblåst aux majestueuses The Serpentine Offering ou Progenies of the Great Apocalypse. Quelques samples viennent compléter les hurlements du vocaliste, et les musiciens s’adonnent à leur manège, bougeant en quasi-continu selon ce qui semble être un rituel bien précis, et la foule en redemande, éructant quelques slammeurs qui viennent se réchauffer près des flammes. On notera tout de même quelques rares interventions de Shagrath, hurlant “make some noise” pour s’assurer du soutien de ses fidèles, et raviver la flamme au sein d’une foule énergique qui n’aura d’yeux que pour lui et ses camarades pendant tout le set.

La soirée se termine ici pour moi, et je peine sincèrement à faire un top de ce deuxième jour… Si Wayfarer a bien évidemment volé mon coeur (comme depuis des années), il est suivi de très près par Benighted, Houle et Benediction qui ont tous trois mérité leurs acclamations ! Et maintenant, au lit ! Car le festival est loin d’être terminé…

Laisser un commentaire