
Barrens met fin à cinq années de travail.
Signés chez Pelagic Records, Johan G. Winther (guitare/claviers), Markku Hildén (batterie) et Kenta Jansson (basse/claviers) – qui se sont rencontrés via le projet Scraps of Tape – sortent enfin leur deuxième album, Corpse Lights.

Memory Eraser nous ouvre les portes d’un monde déjà assez dissonant mais également mélancolique qui laisse quelques mélodies hanter les lieux puis qui s’alourdit avec l’arrivée de The Derelict, faisant également entrer la batterie dans le mélange. Le son progresse lentement jusqu’à ce qu’un groove accrocheur ne s’empare des riffs, laissant toutefois les guitares s’envoler pour apaiser le flot, mais on sent que la quiétude n’est que temporaire, et que la rythmique va s’alourdir à nouveau pour finalement rejoindre Sorrowed, où l’on découvre des influences Post-Punk plus enjouées. La saturation reste présente, revenant à une pureté presque inhabituelle par moments avant de repartir presque imperceptiblement dans cette longue tornade virevoltante qui nous envoûte mais qui finira par laisser sa place à la beaucoup plus calme Periastron. Seules quelques notes persistent pour l’introduction, mais elles seront rejointes par la saturation aérienne et inquiétante pour assombrir un peu la composition avant de nous mener à la courte Apastron à l’approche éthérée qui nous permet de respirer dans une ambiance minimaliste. No Light s’embrase d’un seul coup, nous emportant sans mal dans sa vague imposante qui ne cesse de s’intensifier et de s’enrichir de nouvelles tonalités jusqu’à ce moment où la flamme décroît, vacille, puis sombre dans le silence avant que Collapsar ne lui emboîte le pas, d’abord avec une touche entraînante. Le ton perdure assez longtemps, puis explose d’un coup en conservant son humeur, s’essouffle, repart de plus belle avec des synthétiseurs dissonants qui teinteront les riffs pour de bon avant que Remnants ne renoue avec la douceur qui nous berce, créant un véritable contraste entre les morceaux. Le titre reste assez court, et malgré quelques passages brumeux il reste réconfortant, alors qu’A Nothing Expands se montre bien plus violent dès le début, notamment grâce aux percussions régulières, puis avec cet enchevêtrement d’harmoniques fantomatiques avant de laisser le trio nous offrir quelques relents planants pour clore l’album.
Si vous l’écoutez d’une seule traite, Corpse Lights sonne comme un seul et unique morceau, ponctué de vagues de lourdeur, des passages éthérés, mais surtout d’une progression incroyablement naturelle. Félicitations, Barrens !
90/100