
Krigsgrav prend son envol.
Suite à sa signature chez Willowtip Records, le groupe composé de David Sikora (batterie/chant clair, Discorporate), Justin Coleman (guitare/chant saturé), Wes Radvansky (basse, Midnartiis) et Cody Daniels (guitare lead, Giant of the Mountain) dévoile son huitième album, Stormcaller.

L’album démarre en grande pompe avec Huntress of the Fire Moon, une première composition lancinante qui exploite parfaitement l’atmosphère pesante et la violence des influences du groupe entre Black et Doom. On retrouve Jens Rydén (Thyrfing, ex-Naglfar) qui complète les hurlements de Justin, rendant l’assaut vocal encore plus viscéral pendant que la rythmique déferle sur nous tout en s’autorisant des passages mélancoliques avant de passer à Stormcaller qui laisse ses harmoniques nous préparer pour l’ouragan de violence qui suit. Les leads s’insèrent naturellement dans le flot ravageur, lui offrant d’abord une touche plus légère avant de se plier au rythme effréné, suivant même le mouvement lors du break aérien avant une nouvelle accélération qui rejoint Twilight Fell et ses harmoniques éthérées. On notera que le morceau est beaucoup plus apaisant que les deux précédents, offrant tout de même quelques passages à la double pédale intéressants et des moments plus vifs qui créeront un contraste avec les passages aériens, puis c’est avec None Shall Remember Your Name que le groupe revient à son oppression originelle. Les leads se démarquent une fois de plus grâce à cette touche entêtante, permettant l’introduction des choeurs de David qui donnent une touche mystique et mystérieuse à la composition qui rythme parfaitement son avancée, mêlant saturation et son clair avant un final grandiose qui mène à Bay of the Barghest. La composition nous laisse souffler un court instant puis embraye sur son atmosphère épique alimentée par les solos de Cody qui s’en donne à coeur joie pour faire vivre des riffs furieux mais également les quelques moments de flottement avant d’accélérer à nouveau pour la bien nommée The Tonic of Wilderness. Le morceau est très accrocheur dès ses premiers instants, développant même des touches Black/Folk sur certains passages, comme lorsque le chant clair revient pour faire ralentir la cadence, rythmant les vagues de rage jusqu’à Ghosts qui adoptera plus ou moins la même dynamique tout en tissant habilement sa dissonance dans une progression saccadée. J’apprécie tout particulièrement les harmoniques lumineuses qui nous guident jusqu’à la désolation de Womb:Death:Dawn, dernier titre d’abord extrêmement lent qui va tout de même reprendre du poil de la bête et nous emporter de force pour une dernière charge qui débouche sur le solo final.
Si Krigsgrav m’était totalement inconnu jusqu’à il y a encore une heure, Stormcaller vient de réparer le préjudice ! Les influences Doom annoncées sont encore parfois perceptibles, mais l’album s’axe sur des tonalités intenses pour développer le potentiel de l’album, et j’aime beaucoup cela.
90/100