Review 2911 : Vintersorg – Vattenkrafternas Spel

Vintersorg écrit sa saga.

Créé en 1994 sous le nom Vargatron par le musicien suédois Andreas “Vintersorg” Hedlund (tous instruments/chant, Otyg, Harmdaud, ex-Borknagar…), aujourd’hui accompagné par Mattias Marklund (guitare/choeurs, Otyg, Wytch) et Simon Lundström (basse/choeurs, Wytch), le projet annonce en 2025 la sortie de son onzième album, Vattenkrafternas Spel, chez Hammerheart Records.

On embarque immédiatement avec Efter Dis Kommer Dimma, véritable déferlante rythmique d’agressivité contrastée par les choeurs, puis qui accueille le chant principal beaucoup plus brut, relayé par ses camarades ou l’accompagnant. Si les riffs semblent parfois ralentir, ils n’hésiteront pas à repartir de plus belle pour alimenter le torrent rejoint par Johanna Lundberg (chant, Wytch) pour les passages les plus majestueux, puis le groupe enchaîne avec Störtsjö qui emprunte aux racines les plus aériennes du Black Metal. Le son est beaucoupe plus calme que sur le morceau précédent malgré des parties de batterie solides, mais on sent que l’approche reste cohérente, tout comme sur Malströmsbrus qui prend la suite avec une base plus virulente, mais des riffs toujours aussi planants et parfois dissonants, ainsi qu’une poignée de rugissements. Les sonorités épiques capturent sans mal notre attention avant d’accélérer à nouveau sur Från djupet dunstar tiden, titre qui renoue avec des claviers plus apaisants pour temporiser les riffs furieux, créant un torrent mélodieux et enivrant assez tumultueux qui n’hésite pas à frapper à grands coups de blast pendant que les voix se mêlent. L’aventure continue sur l’entêtante Ur älv och å et ses touches traditionnelles qui embellissent une rythmique solide aux éruptions de rage assez régulières, mais qui nous offrira un break salvateur avant de revenir à sa vitesse habituelle pour nous mener à Kraftkällan qui démarre à son tour très doucement. Le son ne tardera pas à s’enhardir et proposer de la saturation pour accompagner ses chants, devenant même oppressante au milieu du morceau avec un passage très sombre et théâtral, avant un moment d’apaisement puis le retour à la normale qui rencontrera Regnskuggans Rike, où le mélange d’influences est une fois de plus très présent. On notera que le morceau s’abandonne de plus en plus à la vitesse, offrant un long final intense avant que Skyrök ne prenne la suite et nous emporte à son tour dans sa charge effrénée qui ralentit de temps à autres pour nous permettre de profiter du paysage, tantôt bucolique, tantôt violent. L’album prend fin avec Ödsliga Salar, dernier titre qui invoque des influences martiales pour rythmer une marche déjà bien rapide, mais également assez fédératrice par moments et qui n’hésite pas à nous laisser souffler pour mieux attaquer.

En plus de sa longévité, Vintersorg est un projet qui a toujours su rester fidèle à ses racines, et qui pioche dans le large éventail du Viking Metal pour forger ses riffs. Vous ne devriez même pas hésiter à écouter Vattenkrafternas Spel.

90/100

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