
Enragement a bientôt vingt ans.
Pour l’occasion, Atte Ojanne (guitare/chant), Tuomas Iivanainen (guitare/chant), Juhana Korkka Heinonen (basse/chant) et Lasse Sannikka (batterie) signent avec Transcending Obscurity Records et annoncent la sortie de leur quatrième album, Extinguish All Existence.

Après de très courtes secondes d’angoisse, Vorarephilia démarre à pleine vitesse et nous frappe grâce à des riffs massifs surmontés de voix puissantes, permettant aux musiciens de piocher à la fois dans le Brutal Death, mais également dans une apparente complexité. Les hurlements se succèdent, explorant tout le spectre violent avant un final groovy qui mène à Abyssal Hellscapes où les touches dissonantes sont mises à l’honneur, complétant l’approche sans compromis du quatuor. On se sent très vite oppressé par la rythmique épaisse et étouffante, mais Pathogenesis viendra transformer l’atmosphère avec une rage beaucoup plus axée sur l’énergie pure, double pédale et leads perçants mis en avant, mais également un soin tout particulier apporté au rythme accrocheur. On retrouve cette progression saccadée sur Parasitic Ingress ainsi qu’un gravity blast dévastateur, mais aussi beaucoup de changements qui permettent au groupe d’alterner naturellement leurs méthode d’agression, à l’image de la moshpart explosive et de l’infrabasse. Le rythme accélère avec Harbingers of Degradation, mais le titre reste ancré dans ses influences Old School, profitant d’un moment de palm-mutes pour nous faire remuer le crâne avant de nous écraser à nouveau jusqu’à ce que Vesuvius ne nous accorde un moment de répit. Bien qu’habité par des sonorités de plus en plus effrayantes, il reste assez calme avant de s’enflammer d’un seul coup, se transformant en démonstration de précision, puis en rouleau-compresseur sans pitié qui ne se prive pas pour enchaîner les frappes, nous conduisant à Hypercarnivorous. Le titre joue à son tour sur une grande maîtrise des harmoniques entêtantes et tranchantes pour compléter une rythmique furieuse sur laquelle les vocalistes se déchaînent, reprenant des riffs plus groovy avant de laisser Insectiferous Abomination déverser à son tour son flot de sauvagerie de haut vol sur un tempo effréné qui satisfera sans aucun doute les techniciens. On retrouve un ton entraînant dès les premiers instants de Natural Mass Asphyxiation, profitant de quelques sursauts d’énergie pour proposer des parties massives en complément des influences Slam Death, mais l’album prend déjà fin avec Extinguish All Existence et sa charge virulente qui s’écarte parfois du pur Death Metal pour proposer une ambiance plus planante, presque occulte pendant que les musiciens se déchaînent une dernière fois jusqu’au final plus calme.
Avec des influences toutes plus violentes les unes que les autres, Enragement a créé un véritable monstre de puissance brute ! Extinguish All Existence témoigne d’une grande technicité, mais aussi de passages très variés qui convergent vers un seul et unique but : tout détruire sur son passage.
95/100