
Troisième étape de ma reprise avec une autre valeur sûre de la scène Death Mélodique, Dark Tranquillity qui mène l’Ultima Ratio Fest 2025 !
Les suédois en profiteront pour fêter les anniversaires respectifs de ses albums The Gallery (1995) et Character (2005), emmenant avec eux Soen, Equilibrium et Iotunn, trois formations au style assez marqué. Et pour la troisième d’affilée, c’est Garmonbozia Inc. qui chapeaute le tout, dans la mythique salle du Bataclan !
On démarre à l’heure dite devant une fosse qui peine à se remplir par les danois de Iotunn, dont j’attendais particulièrement la venue. Leur sceptre/pied de micro semble récalcitrant à l’allumage, mais les musiciens n’ont qu’une demie-heure devant eux, et les riffs commencent déjà à envoûter une salle attentive qui savoure déjà les premières touches de Prog planantes et travaillées pendant que Morten Bering Bryld, chanteur remplaçant, mène la danse. Les lumières ne sont elles non plus pas de notre côté, mais les musiciens nous offrent un spectacle énergique, et qui suit la progression saccadée de leurs longs morceaux immersifs, entrecoupés de quelques interventions du chanteur, nous remerciant de les soutenir pour leur tout premier show parisien (et français par la même occasion). Trois titres seulement seront joués ce soir, mais ils sont assez diversifiés pour confirmer une chose : le public en veut plus, et le groupe semble bien décidé à revenir, au vu des acclamations récoltées !
Setlist: Mistland – Kinship Elegiac – The Tower of Cosmic Nihility
La soirée se poursuit avec ceux que l’on décrivait comme une valeur sûre du Pagan/Folk épique, les allemands d’Equilibrium qui… ont bien changé de style avec le temps. Le groupe prend le parti de lâcher en premier Born to Be Epic, l’un de ses morceaux les plus énergiques, et le public qui les attendait semble déjà conquis, remuant un peu et se laissant gagner par l’euphorie collective. Fabi (chant) prend son rôle de frontman très à coeur, n’hésitant pas à se positionner au plus près du bord de la scène pour haranguer les premiers rangs, mais le son me semble résolument plus moderne que dans mes souvenirs, et la présence de seulement deux guitaristes en plus du batteur y est pour quelque chose. Les membres restent cependant très impliqués dans le show, n’hésitant pas à donner de leur personne en hadbanguant ou allant même jusqu’à se jeter au sol pour le vocaliste, et l’interprétation de Blut im Auge reste un succès, mais je reste perplexe sur cette nouvelle direction musicale empruntée depuis le dernier album, chose qui ne semble pas déranger la majorité des spectateurs, qui les applaudira chaudement.
Setlist: Born to Be Epic – Renegades – A Lost Generation – Bloodwood – Blut im Auge – Cerulean Skies – Shelter – Nexus
Retour au Metal Progressif avec Soen qui assume pleinement sa complexité et son groove entraînant, mais également l’un des groupes qui avait attiré ma curiosité grâce à ses (nombreuses) sorties et qui se voit mené par Joel Ekelöf (chant), dont la veste en queue de pie et les lunettes de soleil vont également intriguer dans le public. Si le frontman suit parfaitement la fougue de la rythmique ainsi que ses moments plus planants et dissonants, il est très bien accompagné par les musiciens, qui donnent aux touches les plus techniques une dimension très humaine, et qui incitent les spectateurs à applaudir sur certains moments, renforçant le côté chaleureux. On notera également que Lars Åhlund (guitare) abandonne par moments son instrument pour passer aux claviers et aux choeurs, mais il sera également mis en avant par tout le groupe lors de ses solos chiadés avec un “Ladies and gentlemen, here’s Lars!”. Temporisant un peu le flot du show, le chanteur fera participer le public, demandant “Anyone here from Belgium? From France?” ainsi que plusieurs autres pays, puis se saisira de l’un des drapeaux noirs placés de chaque côté de la batterie et le brandissant au-dessus des premiers rangs. Le show est incroyablement fluide et maîtrisé, et m’est d’avis que cette tournée permettra aux suédois de passer à la vitesse supérieure, eux qui sont déjà bien lancés depuis quelques années !
Setlist: Sincere – Antagonist – Martyrs – Lascivious – Unbreakable – Modesty – Memorial – Lotus – Violence
La scène est redécorée aux couleurs de The Gallery, deuxième album de Dark Tranquillity qu’ils célèbrent aujourd’hui, et avec lequel ils commencent à l’heure prévue grâce à un Punish My Heaven démentiel. Suis-je objectif, sachant que c’est ma neuvième fois en compagnie des suédois et que le son est exceptionnellement bon ce soir, tout comme les lumières changeantes mais conciliantes ? Probablement pas. Mais quel bonheur de voir le sieur Stanne (chant) hurler comme le démon possédé qu’il était en studio il y a trente ans, suivi par ses camarades qui se démènent pour proposer une rythmique solide et des leads aussi tranchants qu’à l’époque, devant une foule en délire qui n’a pas attendu pour recracher ses premiers slammeurs ! Comme à son habitude, Mikael n’est pas insensible à notre ferveur à l’égard de son groupe, et il ne manquera pas de nous le faire savoir grâce à un “Thank you for the passion you guys have for so much years”, nous proposant de continuer le show, et offrant même un émouvant et vibrant hommage à ses anciens camarades Fredrik Johansson et Tomas « Goatspell » Lindberg qui nous ont quitté plus ou moins récemment, rendant The Emptiness From Which I Fed encore plus saisissante. Au cours du spectacle, la scène revêtira le visuel de Character, deuxième anniversaire fêté ce soir, et qui fait partie de mes albums préférés (ayant découvert le Death Mélodique avec les trois groupes fondateurs en 2006), et dont le groupe jouera cinq titres, tout comme l’album précédent. Je pense d’ailleurs très clairement avoir laissé un morceau de mes cordes vocales au cours de Lost to Apathy, mais c’est un détail. Mais un groupe comme Dark Tranquillity ne pouvait pas nous laisser avec seulement dix titres, et c’est avec cinq des hymnes les plus connus et fédérateurs que le groupe nous mènera vers la fin de son spectacle, qui fait partie des plus mémorables qu’il m’ait été donné de voir d’eux, chacun des membres gardant la même énergie communicative du début à la fin et laissant même le vocaliste rejoindre la foule sur les crash barrières.
Setlist: Punish My Heaven – Edenspring – Lethe – The Emptiness From Which I Fed – The Dividing Line – Through Smudged Lenses (sur bande) – The New Build – One Thought – Through Smudged Lenses – My Negation – Lost to Apathy – Not Nothing – Atoma – Unforgivable – Terminus (Where Death Is Most Alive) – Misery’s Crown
Je n’aurai ce soir pas non plus la chance de savourer la toute fin du concert, étant pris en otage par les transports, mais je peux vous assurer que Dark Tranquillity nous a offert un véritable moment d’anthologie devant un Bataclan qui s’est au final plutôt bien rempli. Soen a également fait forte impression à mes yeux, tout comme Iotunn qui confirme ce que je pensais du groupe, alors que je ne cache pas ma déception pour le virage moderne d’Equilibrium. Merci à Garmonbozia Inc. pour l’organisation d’une soirée mémorable à tous points de vue !























