Review 2944 : An Abstract Illusion – The Sleeping City

An Abstract Illusion est prêt à remettre le couvert.

Suite au succès de son précédent opus, le groupe mené par Christian Berglönn (chant), Robert Stenvall (claviers/chant), Karl Westerlund (guitare/basse) et Isak Nilsson (batterie/choeurs) dévoile son troisième album, The Sleeping City, via Willowtip Records.

Lukas Backeström (chant), Jonathan Miranda-Figueroa (violoncelle), Dawn Ye (violon), Flavia Fontana (violon) et Elsa Svensson (narration) ont également participé à l’enregistrement.

L’album débute avec le clavier hypnotique de Blackmurmur, une première composition d’abord assez calme, puis troublée par des riffs travaillés et enfin des grognements agressifs qui trahissent l’atmosphère plus mélancolique. Les tonalités planantes s’enchaînent dans la violence, passant également sur des moments de flottement où le chant clair domine, suivi par des leads oniriques qui percent le voile de noirceur avant que les claviers ne reviennent nous hanter pour temporiser l’éruption transcendante avant de revenir à des touches plus vaporeuses. Le son s’apaise enfin pour laisser No Dreams Beyond Empty Horizons déverser sa rythmique saccadée sous un mélange harmonieux entre hurlements et choeurs apaisants, mais la technicité refait vite surface et transformera le flot agité en océan d’incertitude et de surprises sonores, qu’elles soient ancrées dans l’agressivité, la beauté ou même les deux entremêlées. Le final brumeux nous montre finalement la voie vers Like a Geyser Ever Erupting qui propose un son mystérieux l’espace de quelques instants avant de nous écraser sous le poids de ses riffs massifs qui témoignent d’une approche beaucoup plus furieuse et dont le blast confirme cette touche féroce, mais qui s’autorise tout de même quelques passages plus mystiques qui empruntent tour à tour diverses influences aérienne. On revient dans les tonalités électroniques avec Frost Flower et ses racines Post-Metal inattendues qui nous propose une montée d’intensité avant d’accueillir une voix claire très douce, mais la saturation pesante reviendra teinter la composition, ainsi que quelques rapides cris qui mènent vers un autre écrin de quiétude qui vole à son tour en éclats. Le son se perd dans le néant, mais nous rejoignons Silverfields où l’accueil est un peu plus inquiétant, mais les tonalités modernes dissipent rapidement le malaise et transforment le moment en interlude assez chaleureux aux influences Post-Punk avant que les autres instruments ne reviennent renforcer le son. Emmett prend la suite avec une courte mais douce mélodie qui se métamorphose à l’aide des frappes en flot dissonant puis en véritable ouragan aussi riche et diversifié qu’imprévisible et changeant, en faisant le parfait terrain de jeu pour les racines Prog du combo qui s’en donne à coeur joie en liant les éléments de manière assez naturelle. Le titre s’enflamme à nouveau sur le final, puis The Sleeping City prend sa place en continuant dans cette atmosphère contrastée entre lourdeur et moments plus fluides, créant une dualité enivrante qui s’exprime pleinement dans les deux extrêmes, tout en laissant une grande liberté à la guitare pour des leads torturés pour finalement atteindre un point d’orgue majestueux, et retomber dans la noirceur pour mieux s’éteindre définitivement.

Si vous êtes autant prêts à vous attirer dans les ténèbres pesantes et dissonantes que dans des paysages lumineux et épurés, An Abstract Illusion est le groupe qu’il vous faut. Loin de se limiter au Black et au Death Metal, The Sleeping City propose une véritable immersion entre rage et complexité.

95/100

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