
Après 34 ans d’attente, Dark Angel est retourné en studio.
Créé en 1981 sous le nom de Shellshock, le groupe change de nom en 1983 et acquiert ses lettres de noblesse dans le Thrash Metal. Quatre albums sortiront jusqu’à l’arrêt du groupe en 1992, puis quelques performances live entre 2002 et 2005, suivies d’une nouvelle pause jusqu’à 2013.
Depuis lors, le groupe joue principalement en festival, mais c’est en 2025 que Gene Hoglan (batterie, Dethklok, ex-Testament, ex-Death, ex-Strapping Young Lad…), Eric Meyer (guitare, Bloodmoon Ritual, ex-Hunger), Mike Gonzalez (basse, Bloodmoon Ritual, Viking), Ron Rinehart (chant, ex-Hunger) et Laura Christine (guitare, ex-Warface) signent avec Reversed Records pour sortir Extinction Level Event, leur cinquième album.
Le regretté Jim Durkin, guitariste fondateur du groupe décédé en 2023, a également participé à son écriture.

On démarre avec le titre éponyme, Extinction Level Event, qui place un court sample avant que l’assaut ne démarre vraiment, nous projetant directement dans les années 90 avec un son Old School, mais un mix évidemment plus moderne, mettant en avant les vociférations de Ron. Le groupe propose également quelques choeurs pour accompagner certains passages, mais aussi une accélération de la rythmique pour les solos, puis on enchaîne sur Circular Firing Squad qui reste dans cette atmosphère agressive et ne se prive pas pour exploiter ses racines aux patterns saccadés énergiques. Le titre est cependant assez régulier et permet facilement de secouer le crâne tout comme Woke Up to Blood qui met un peu de temps à démarrer avant de proposer un son assez cadencé qui plaira probablement aux fans des mouvements de foule peu organisés. Les leads criards dénotent un peu, mais le chant reste assez brut, permettant de rester sur une note familière avant d’accélérer sur Apex Predator qui prend la suite avec des riffs vindicatifs qui parleront sans souci aux fans de la première heure. Le titre est solide, et on ressent aisément l’esprit agressif alors que Sea of Heads me paraît un peu calme en comparaison, profitant tout de même de ses coups d’harmoniques pour rythmer l’avancée jusqu’à Atavistic qui se renforce à son tour et est déjà plus prometteuse pour faire bouger une fosse qui viendrait voir la légende du Thrash américain en action. Les riffs s’enchaînent de manière assez répétitive, et on finit par rejoindre Scalar Weaponry après un solo assez chaotique, mais ce nouveau titre va élever le niveau et nous donner envie de headbanguer pendant que le groupe se déchaîne à toute allure. Ce morceau est tout simplement le meilleur à mes oreilles depuis le début de l’album, retrouvant tout le dynamisme nécessaire avant de laisser place à Scarface the Room qui reste sur des patterns efficaces, mais aussi des parties vocales furieuses qui nous redonnent envie de lever le poing avec hargne. On enchaîne avec E Pluribus Nemo, titre une fois de plus assez lent de prime abord et qui place des sonorités inquiétantes avant de retrouver un semblant de puissance de frappe, mais conservant une approche étrange côté chant, et marquant même une pause inopinée avant de reprendre. Terror Construct prend la suite mais reste enfermé dans cette constance à peine troublée par le solo, puis c’est avec l’énergique Extraction Tactics que l’album touche à sa fin, signant sans conteste la meilleure composition des onze, que ce soit avec sa fougue ou les changements de rythme qui nous tiennent enfin en haleine.
Dark Angel a souhaité marquer son retour avec un nouvel album, mais force est de constater que le groupe n’a plus la même puissance qu’avant. Les musiciens restent doués individuellement, mais Extinction Level Event n’a qu’une poignée de morceaux vraiment intéressants à offrir.
50/100