
Heteropsy a enfin franchi le pas.
Après quatre EPs, Shigenori Tamura (batterie/guitare, Frostvore), Koki Fukushima (basse/chant, Frostvore), Kota Maruyama (guitare) et Hiroki Sasaki (basse) annoncent la sortie de leur premier album, Embalming, chez Caligari Records.

L’album s’ouvre sur The Dawning, une introduction lente et oppressante où l’on découvre un premier riff infusé à l’impie HM-2, cette pédale au son si caractéristique, mais aussi avec une touche un peu mélancolique, suivie par un solo travaillé avant de passer à Pandemonium Alter qui accueille les premiers rugissements morbides. La rythmique brute et saccadée sévit par vagues, mais laissera le groupe développer quelques parties lead tout en exploitant ses racines Doom avant de rejoindre The Sodomizer qui prend plus ou moins la même approche avec une simplicité accrocheuse. Les parties vocales ne sont pas en reste et hantent l’instrumentale abrasive de tonalités macabres, puis c’est avec Asphyxia que l’album continue, mix putride et pédale au maximum pour honorer ses inspirations suédoises grésillantes. Si la première partie du titre est assez lente, le reste est beaucoup plus explosif, ne ralentissant à nouveau que pour atteindre Memento Mori qui nous autorise à respirer avec une douce mélodie avant de repartir sur une approche plus chaotique alliant vociférations, leads torturés et une base solide. Flirtant parfois avec le Death Mélodique, le morceau est assez accrocheur, alors que Seventh Damnation reste sur des fondations plus Old School pour construire ses riffs bruts et ainsi nous proposer des patterns entraînants dans sa violence. Le titre est cependant brisé en deux, et continue de manière un peu plus calme pour atteindre Methadone qui agit d’abord comme une sorte d’interlude, mettant plusieurs minutes avant de finalement nous proposer ses riffs dissonants, puis c’est Old Friends qui achèvera l’album avec plus de neuf minutes de ce son gras et pesant saccadé mais aussi bardé de hurlements caverneux et qui s’arrête un instant pour mieux revenir avec une approche plus lancinante avant de conclure le titre.
Faisant honneur à ses influences suédoises sous HM-2, Heteropsy a tout pour plaire aux amateurs de la scène : le son crasseux, les riffs lents, les grognements rauques… Je ne serais pas surpris qu’on dise d’Embalming qu’il a été créé en 90…
80/100