Review 3017 : Ellereve – Umbra

Les songes d’Ellereve continuent.

Malgré des débuts assez timides en 2019, Elisa Giulia Teschner (chant/guitare), Darwin Ardales (guitare), Salomon Appiah (basse) et Kajetan Abber (batterie) dévoilent en 2025 leur troisième album sous la bannière Eisenwald, Umbra.

Ils sont aidés par la guitare de Christoph Knoll (Agrypnie, Asphagor, Perchta).

An Avalanche of Shudders nous ouvre lentement la voie avec une quiétude apaisante habitée par la voix brumeuse d’Elisa, puis finalement troublée par la saturation lourde et menaçante avant de voir la cohabitation s’installer naturellement. Le titre prend fin de manière un peu abrupte, laissant place à Like a Moth to a Flame où des touches dissonantes se joignent au mélange Doom/Post qui s’embrase de temps à autre, mais qui sait également laisser la vocaliste seule pour renouer avec la douceur. On notera également qu’elle n’hésite pas à faire transparaître une certaine inquiétude dans sa voix parfois tremblante, alors que c’est d’un voile de mystère qu’elle se drape sur l’inquiétante Crawl qui démarre ensuite, et nous emporte dans ses sonorités lancinantes. Les riffs les plus lourds nous font imperceptiblement remuer le crâne avant de rejoindre Shores of Solitude qui se montre bien plus énergique et offre même des moments d’une intensité rare avant de s’apaiser à nouveau sur The Funeral qui prend la suite dans des sonorités planantes. Le titre progresse lentement puis explose, nous ballotant d’un extrême à l’autre avec facilité jusqu’à ce qu’Irreversible ne nous vienne temporairement en aide, assurant sa douceur un moment pour finalement la laisser disparaître au profit d’un son oppressant. Quelques tonalités ritualistiques sont également prévues au sein de cette lente progression pour rejoindre le break, puis le son reprend du poil de la bête avant de faire place à The Veil of Your Death. Le son est résolument plus sombre, accueillant les hurlements torturés de Michael Kogler (Karg, Harakiri for the Sky, Lûs) qui répondent au chant clair envoûtant, peuplant à merveille l’agressivité ambiante pour faire de ce titre l’un des plus imprévisible à l’inverse de Swallowed & Disguised qui est d’une douceur et d’une constance impressionnantes, annonçant naturellement chaque moment. Les leads s’éternisent avant Lost in Longings qui renoue avec les tonalités vaporeuses mais qui ne dure que très peu, puis les musiciens reprennent avec l’inquiétante Unravel où ils finiront par accueillir David « Eklatanz » Conrad (Heretoir), d’abord timidement puis avec son chant saturé si intense, teintant le morceau d’une touche de désespoir. Le final est bien plus calme, mais il mène à Trauma, dernière composition de l’album, où le son est d’abord assez doux, puis il s’abandonne à des tonalités bruitistes, dissonantes et enfin ce silence pesant.

Bien que ses titres soient assez courts, Ellereve dispose d’une identité sonore unique qui lui permet de nous envoûter à chaque riff. Si vous le laissez faire, Umbra vous hypnotisera et se relancera indéfiniment, vous faisant perdre la notion du temps.

85/100

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