Review 3018 : Depravity – Bestial Possession

Depravity se relève.

Après cinq ans sous les radars, le groupe mené par Jamie Kay (chant), Ainsley Watkins (basse), Louis Rando (batterie, Bloodlust, Impiety, The Furor), Lynton Cessford (guitare, Iniquitous Monolith) et Jarrod Curley (guitare) continue son parcours avec Transcending Obscurity Records pour la sortie de son troisième album, Bestial Possession.

Le groupe ne nous autorise que quelques secondes de dissonance inquiétante avant qu’Engulfed in Agony ne nous frappe à plein régime, alliant blast, riffs furieux et vociférations bestiales à une allure soutenue. Le novice sera soufflé par la déferlante tandis que l’habitué savoure la fureur qui ralentit à peine pour laisser les harmoniques nous étouffer, proposant même une moshpart accrocheuse avant de nous jeter à Eunuch Maker qui accélère la marche et nous frappe en continue avec une touche toute aussi brutale qu’ancrée dans des patterns Old School ravageurs. Tout dans ce morceau appelle à la violence, excepté peut-être le solo un peu mélancolique qui colle avec l’introduction de Call to the Fallen, rapidement effacée par une nouvelle salve d’agressivité solide et constante qui laisse tout de même le temps à la guitare lead de se lancer avant de la soutenir. Les parties vocales deviennent elles aussi plus planantes, puis on passe à Awful Mangulation qui accélère à son tour et se nourrit à nouveau des racines les plus ravageuses pour forger ses riffs saccadés, notamment ce break massif, mais on enchaîne très vite avec Rot in the Pit qui prend sensiblement les mêmes éléments et leur offre une touche inquiétante en arrière-plan. La base rythmique nous matraque régulièrement, permettant quelques fantaisies à la guitare lead, puis ce sont les touches occultes et virulentes de Aligned With Satan qui prennent la suite, amplifiant à la fois la lourdeur, mais aussi la puissance brute. Si quelques moments pourraient faire penser à de la pitié, le groupe attaque encore plus sauvagement à peine quelques secondes plus tard, renchérissant toujours avant de laisser Blinding Oblivion prendre la main pour une rythmique toujours plus effrénée. Les harmoniques sont également plus perçantes, mais les patterns purement Brutal Death sont tout bonnement délectables, permettant des transitions aussi virulentes que fluides jusqu’à l’explosive Legacy qui lui emboîte le pas et nous roule dessus sans concession aucune. Un passage étrangement fédérateur permettra de bonnes séances de headbang pour le live, mais le titre passe lui aussi en un éclair, permettant à Catastrophic Contagion de donner les dernières frappes dans la plus pure tradition de la violence grâce à une salve mémorable.

Le précédent album de Depravity m’avait beaucoup plus, mais à la première écoute, celui-ci semble le surpasser ! Bestial Possession n’aligne pas bêtement tous les clichés du Brutal Death, il les galvanise pour donner à ses riffs une cohérence mémorable !

90/100

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