
Le Black Metal est à l’honneur en ce premier jour de décembre, puis qu’Absu a décidé de venir corrompre Paris.
Accompagné par la légende norvégienne Ancient et la force montante Irano-britannique Trivax, la formation renommée Proscriptor McGovern’s Apsû il y a peu a annoncé sa seule étape française du Absu Unites with Zemial for The Sun Of Tiphareth 30th Anniversary tour 2025 pour l’O’Sullivan Backstage by the Mills de Paris, et a accordé sa confiance à Garmonbozia Inc.
La soirée débute un peu plus tôt que prévu avec l’entrée en scène de Trivax, formation qui concrétise enfin son premier show français avec un Black Metal aux inspirations orientales (les origines iraniennes du fondateur – depuis exilé en Angleterre – aidant). Si les riffs sont d’excellente qualité, on notera toutefois des lumières un peu poussives et pénibles, mais qui n’entachent en rien la motivation des membres, qui n’hésitent pas à haranguer ou à jouer entre eux devant un public assez présent et réactif. Les titres sont assez courts, mais les mélodies perçantes et la rage de Shayan S. (guitare/chant), parfois aidé aux choeurs par ses musiciens, sont communicatives, et il n’hésite pas à présenter ses morceaux, comme avec “This is from our latest album, The Great Satan, released by your very own Osmose” avant de revenir derrière son pied de micro orné d’un crâne d’animal. Le son est vraiment bon pour leur set, et on ne peut que constater à la ferveur grandissante suivie des traditionnelles acclamations que le groupe ferait mieux de revenir pour nous offrir un set beaucoup plus long !
On continue avec ce que j’ai entendu qualifier de kitsch, la performance tant attendue pour ma part de cette première légende qu’est Ancient mené par Magnus “Aphazel” Garvik (guitare/chant) et sa tenue old school à souhaits. Je ne me souvenais pas que le groupe évoluait en trio, mais c’est accompagné par Dhilorz (basse) qui se place souvent au centre et Atum (batterie), un peu caché, que les riffs sont distillés entre deux remerciements grognés par le vocaliste. Les titres s’enchaînent, et les parties les plus mélodieuses sont extrêmement savoureuses, à l’inverse des lumières chaotiques qui cachent à merveille les membres, mais on notera malheureusement un petit souci du côté de la double pédale en plein milieu du set, qui sonnera très molle. Heureusement, le souci est rapidement corrigé et les compositions du groupe nous déferlent dessus, toujours servis par des parties vocales macabres, et les seuls moments de répit serviront à annoncer la prochaine vague de noirceur. Mais le show est assez court, et le vocaliste sera contraint d’annoncer “the last song is not an Ancient one, but one from Bathory!”, et c’est avec 13 Candles que leur hommage est fait, refermant une performance très satisfaisante.
La fin de la soirée arrive avec l’entrée d’Absu, qui n’avaient pas remis les pieds à Paris depuis 2011 (mais avec tout de même un Hellfest en 2013 et deux shows dans le sud en 2017), à commencer par Archon Vorskaath (batterie), Ulvaar (basse) et Aenceorg (guitare) qui débutent les premiers riffs, puis par Proscriptor McGovern (chant), qui brandit son demi-pied de micro orné d’une étoile. Le son est incroyablement agressif grâce aux influences Thrash, et les musiciens restent toujours actifs, comme en témoignent le guitariste, toujours penché sur les premiers rangs, ou le vocaliste qui n’hésite pas à se cambrer ou à jouer avec son micro, laissant même ses musiciens seuls sur les longues parties instrumentales. On notera quelques interventions théâtrales, telles que “Tonight we are here to commemorate and immortalize!” avant l’arrivée du titre suivant, mais l’implication du chanteur – visage peint en noir et armure à pointes bien visible – fait plaisir à voir, notamment au centre de la pièce où la fosse commence à bien remuer (on notera même une tentative de slam assez hasardeuse, et très rapidement avortée). N’étant pas spécialement adepte de la première heure de la formation, je découvre certains titres aux racines Heavy motivantes et bien ancrées sur lesquelles les musiciens jouent pour fédérer leur public, et c’est après une présentation en bonne et due forme de ses musiciens que Proscriptor McGovern laissera la parole à son batteur pour un dernier titre, le grisant Full Moon Necrophilia, reprise de son groupe Zemial, à laquelle il participera également au chant avant un tonnerre d’applaudissements.
Le stand de merchandising est dévalisé ce soir (cheers Jessica, you rule!), et les mines ravies sont légions en sortant de la salle. Le grand retour des deux légendes que sont Absu et Ancient ont définitivement été l’événement de ce début de mois, et j’entends également beaucoup de bons retours de l’ouverture de Trivax, que nombre de spectateurs ne connaissaient pas. Merci une fois de plus à Garmonbozia Inc. pour l’organisation de ces dates uniques, et je pars enfin me reposer un peu.

















