
L’heure est venue pour Bell Witch et Aerial Ruin de s’unir à nouveau.
Plus de cinq ans après leur dernière collaboration, Erik Moggridge (chant/guitare, Old Grandad, ex-Epidemic), Dylan Desmond (basse/claviers, Je Est Un Autre, Pyrkagion) et Jesse Shreibman (batterie/claviers/percussions, Autophagy, Black Hole of Calcutta) font de nouveau confiance à Profound Lore Records pour la sortie de leur deuxième album commun, Stygian Bough: Volume II.

Waves Became the Sky nous emporte rapidement dans son univers onirique aussi lent que mélancolique habités par une voix et ses échos mais également par une touche mélodieuse parfois brute, parfois très majestueuse, qui suit les frappes pesantes. Le son progresse à son allure apathique mais enivrante adoucie par le doux chant d’Erik, parfois presque trop calme pour cet aspect monolithique que les riffs nous proposent, infusant parfois leur Doom de touches plus discrètes qui contrastent avec les passages majestueux. Les leads nous conduisent naturellement à King of the Wood qui assombrit un peu notre chemin avant que le son ne s’épure d’un seul coup, laissant le vocaliste seul avec une mélodie minimaliste pour un court instant avant de retrouver sa lourdeur initiale pour une longue vague enivrante avant la prochaine accalmie. La composition est rythmée par cette dualité assumée qui finira par s’entremêler avant de rejoindre From Dominion et son introduction acoustique qui dure jusqu’à s’embellir de quelques claviers et percussions assez doux jusqu’à ce que tous les instruments ne reprennent leur place pour donner une pulsion plus intense à l’expérience. La base se pare à son tour d’harmoniques somptueuses qui guident habilement notre esprit vers The Told and the Leadened, dernière et de loin plus longue des quatre compositions qui débute comme à l’accoutumée de manière assez mystérieuse, tissant ses longs riffs brumeux pendant que des tonalités malsaines font s’assombrir et accélérer certains moments. Le vocaliste parvient sans mal à apaiser une fois de plus la situation, transformant le son en complainte simple mais ô combien entêtante avant que l’instrumentale ne reparte dans les tonalités les plus imposantes pour finalement s’enflammer et laisser les leads perçants s’exprimer et enfin se perdre dans ce vortex bruitiste qui marque la fin du deuxième chapitre de cette aventure commune.
Bell Witch et Aerial Ruin sont deux formations au son extrêmement niche qui ne s’autorisent aucune limite, et bien que ce soit induit, les voir collaborer à nouveau est l’une des meilleures nouvelles de l’année. Stygian Bough: Volume II vous appelle inexorablement.
95/100