
Master’s Hammer n’a pas dit son dernier mot.
Créé en Tchqéuie en 1987, le groupe se forge une réputation dans la scène underground jusqu’en 1995 puis disparaît quatorze années avant de refaire surface, et de s’éteindre à nouveau en 2020. En 2025, Franta Storm (guitare/basse/chant, Airbrusher, Maldorör Disco), Necrocock (guitare, Kaviar Kavalier), Honza Kapák (batterie, Bohemyst, Elusive God, Kaviar Kavalier, Oculus, The Stone…) et Kamil Princ (claviers, Maldorör Disco) annonce son neuvième album, Maldorör Disco.

Notre premier contact avec ce nouvel opus s’appelle Andel slizu, une première composition aux claviers étrangement accrocheurs auxquels des parties vocales assez agressives viennent se greffer, créant un son assez opposé, chaque partie étant tour à tour renforcée par d’autres éléments encore plus surprenants. Les choeurs lissés rencontrent les riffs rugueux, mais le groupe semble rendre le mélange cohérent tout comme sur Genesis P. Oridge qui prend la suite et présente des touches Electro énergiques qui collent assez bien à la rythmique simple mais dansante du groupe. Les différentes voix se répondent entre les passages instrumentaux originaux, puis c’est avec l’approche Industrial de Take It Or Leave It que le groupe continue sa folle danse présentant des passages plus sombres, à la limite du dérangeant. La barrière de langue aide également à rendre certains moments plus agressifs que d’autres alors que des choeurs tentent de nous envoûter, puis c’est avec le titre éponyme Maldorör Disco que notre voyage dans la bizarrerie se poursuit. Si la base est assez motivante, le groupe se débrouille pour rendre la progression chaotique entre les nappes de claviers avant d’apaiser la progression pour offrir à Bochnatky une approche légèrement plus calme, du moins au début. Les leads infusés au Heavy Metal développent le son tranchant, mais le reste du morceau est tout aussi barré que sur les autres, mélangeant les influences avec une main hasardeuse, et on se retrouve vite confronté à une rythmique saccadée mais composée d’éléments aussi cohérents qu’improbables. Retour à l’Indus festif et accrocheur sur Beast Within, mêlant à nouveau des riffs solides et la folie contagieuse des musiciens qui pourrait tout autant nous faire sautiller en rond que nous donner envie de remuer frénétiquement la caboche tout en savourant ces petites pointes sombres. Si les accouplements bigarrés de tonalités vous avaient manqués, Bicycle Day annonce l’un des meilleurs moments de l’album, donnant vie à ce son expérimental mais étonnamment maîtrisé côté instrumental, mais les parties vocales s’y mettent également, et certains moments semblent avoir été écrits sous acide. Je ne comprends plus rien à ce que j’entends, mais je me laisse porter jusqu’à Doppelganger qui exploite la lourdeur et les ajouts bruitistes pour nous offrir un avant-goût de l’enfer, celui où rien ne s’arrête jamais de tourner, pour finalement passer la main à El Teide. Si les premières secondes nous permettent de respirer, le reste du titre qui mêle nuances Electroniques et diverses voix aériennes restent dans cette continuité qui malgré tout a du sens et me donne de plus en plus envie de me joindre à la farandole avant d’analyser les nouvelles influences de Slatina, dernier morceau auquel je ne comprends toujours pas grand chose, mais qui est beaucoup plus accessible que les autres et qui ferme l’album.
Reprenons nos esprits quelques minutes… Je ne comprends toujours pas la moitié de ce que j’ai entendu sur Maldorör Disco, et bien qu’une grande partie des sonorités me laissent dubitatif, le pari est réussi pour Master’s Hammer. L’évolution du groupe est aussi palpable que cet album est bizarre.
75/100