Live Report : Possessed + Terrorizer + Suicidal Angels + Nightfall + ATER – La Machine du Moulin Rouge

2025 touche à sa fin, et les concerts s’achèvent pour Garmonbozia Inc. avec l’édition parisienne du Morbidfest !

Réunissant les deux légendes du Death Metal américain Possessed et Terrorizer qui joueront respectivement pour les quarante ans de Seven Churches et un set spécial World Downfall, mais aussi le Thrash de Suicidal Angels (qui ont rejoint l’affiche très peu de temps avant le début de la tournée), le Death/Doom de Nightfall ainsi que celui d’ATER. Une dernière date de tournée pour laquelle les portes ouvrent tôt, très tôt.

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La foule est encore bien éparse lorsque les musiciens d’ATER prennent possession de leur espace de jeu, l’extinction des feux surprenant presque tout le monde. L’atmosphère est solennelle, mais les riffs ne tardent pas à tomber, aussi lourds et pesants que les huit-cordes des chiliens le permettent, couvrant parfois presque les hurlements massifs de Fernando ‘’Feroz’’ Bühring (basse/chant) qui mène la danse pendant que ses camarades guitaristes headbanguent en quasi-permanence. Les lumières rouges pesantes ne nous facilitent pas la tâche, mais elles contribuent à cette ambiance majestueuse, les musiciens levant les bras entre deux titres avant que le vocaliste n’annonce froidement “Hello France, we are ATER”, puis que la prochaine rythmique ne frappe. Le public est attentif mais peu réactif, probablement à cause d’une approche sombre mais trop moderne et presque parfois Djent, mais le groupe enchaîne ses riffs, et nous lâchera “Merci Paris, ATER will meet again” à l’issue de leurs vingt-cinq minutes de jeu, clôturant le set.

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Après à peine quelques minutes après, les musiciens de Nightfall sont déjà sur scène à se faire acclamer, et la rythmique accrocheuse puis l’arrivée d’Efthimis Karadimas (chant) capuché et muni de son micro à lame fera sensation dans les premiers rangs. La foule est déjà plus conséquente pour les riffs des grecs, qui vont alterner moments de mélancolie saisissante avec des passages bien plus virulents, mais également des solos où les guitaristes bénéficieront d’un éclairage premium pendant que le vocaliste est en transe. Entre deux titres, il n’hésite pas à lâcher “Thank you Paris, it is an honor to be on this stage” et à remercier les autres groupes, avant que le titre suivant ne démarre, autorisant à ses camarades quelques secondes pour se réaccorder avant de se lâcher à nouveau. On notera les premiers excités qui profitent des riffs les plus énergiques pour sautiller et headbanguer gaiement, et les “Are you having a good time?” du chanteur rencontrent de plus en plus de ferveur au fil du temps, preuve que leur musique convainc l’assemblée. Les guitaristes n’hésitent pas à se mettre en avant pour tisser leurs leads, et le titre final sera marqué par Efthimis qui détache le couteau de son micro, se battant contre un ennemi invisible pendant que ses camarades lui assurent un soutien rythmique sans faille, et leur performance sera largement applaudie, nous promettant de revenir “soon”.

Setlist: I Hate – Darkness Forever – As Your God Is Failing Once Again – Giants of Anger – The Cannibal – The Traders of Anathema – Seeking Revenge – Witches

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On passe à Suicidal Angels qui s’installe en vitesse, puis nous propose la bande originale des Dents de la Mer pour finalement arriver et proposer leur Thrash Metal aux racines allemandes bien rapide. Je ne suis toujours pas vraiment client de ce style, mais l’énergie que déploient les musiciens est rapidement communicative, et les incitations de Nick Melissourgos (guitare/chant) à base de “Tonight Paris, you are the Capital of War” ou encore “I want to see a fucking Bloodbath over there” pour introduire les morceaux sont très fédératrices, et il ne faudra pas longtemps à la fosse pour remuer sous ses ordres, pendant que les quatre musiciens délivrent des riffs virulents. Les parties lead sont relativement bien construites, permettant aux musiciens de poser tour à tour devant les mosheurs fous et autre circle pits qui se forment presque naturellement, et chaque court moment de flottement qui nous est accordé avant la reprise est applaudi, les sept titres du groupe passent pour les spectateurs en un éclair avant le final un peu abrupt !

Setlist: Capital of War – Bloodbath – Purified by Fire – The Return of the Reaper – When the Lions Die – Crypts of Madness – Apokathilosis

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Le pied de micro de Terrorizer est installé, orné d’un squelette et de (fausses) chaînes, ainsi que deux crânes de chaque côté de la scène, et il n’aura fallu au public – enfin bien massé – que l’arrivée de l’introduction pour être déjà motivé à en découdre. Pete « Commando » Sandoval (batterie) s’installe à son poste, suivi par David Vincent (basse) et Richie Brown (guitare) qui démarrent la rythmique, mais c’est lorsque Brian Werner (chant) débarque peinturluré de gris sombre que tout démarre. La fosse est immédiatement sans dessus dessous lorsque les riffs frappent la salle pendant que les musiciens headbanguent déjà au rythme de leurs riffs groovy et agressifs à souhaits, soutenu par les vociférations du vocaliste, cramponné à son pied de micro. Si la batterie est parfois un peu brouillon vers le début du show, le reste du son est très bon, et l’assemblée n’aura pas attendu les “Thank you so much Paris, open this fucking pit” de Brian pour remuer comme si sa vie en dépendait, recrachant même quelques slammeurs de temps à autres, plus ou moins bien accueillis ou réceptionnés. En parlant de Brian… l’homme se détachera peu à peu de son micro central et entreprendra de le bousiller en arrachant les chaînes, offrant les crânes latéraux aux techniciens en les remerciants, puis ce sont carrément ses propres gants et barbelés d’avant-bras qu’il retirera, ainsi que son t-shirt qu’il balancera en offrande entre deux titres ponctués d’interventions comme “I wanna see some fucking blood”. Le carnage est total, mais le vocaliste prend le temps de remercier l’équipe technique, et même de faire un hommage à leur regretté guitariste Jesse Pintado avant le morceau World Downfall qui annonce les derniers moments du set, puis après deux titres supplémentaires d’une totale dévastation, le groupe rend les armes sous les bravos.

Setlist: Hordes of Zombies – After World Obliteration – Storm of Stress – Fear of Napalm – Human Prey – Corporation Pull-In – Strategic Warheads – Condemned System – Resurrection – Enslaved by Propaganda – Need to Live – Ripped to Shreds – Injustice – Whirlwind Struggle – Infestation – Dead Shall Rise – World Downfall – Crematorium – Nightmares

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Le clou du spectacle sera enfoncé par Possessed, dont l’entrée en scène du légendaire frontman Jeff Becerra (chant) en fauteuil roulant est suivie d’un véritable tonnerre d’applaudissements. Les guitaristes Daniel Gonzalez et Claudeous Creamer s’installent de leur côté respectif, suivis par Chris Aguirre II (batterie) derrière ses fûts et Robert Cardenas (basse) juste devant le kit, et les premiers riffs frappent une foule déjà acquise à leur cause, qui lève les bras et montrent les cornes pendant que le groupe entame son show. Si sur les premiers titres, la voix de Jeff est peu audible, l’homme se montre toutefois aussi énergique qu’il le peut, n’hésitant pas à sautiller, remuer la tête ou même frapper les poings des premiers rangs en grimaçant pendant que ses camarades assurent une rythmique parfaite de bout en bout. Les tonalités Old School font des émules dans la fosse, qui chante déjà les passages les plus connus et moshe pendant que les guitaristes se laissent éclairer tour à tour sur les parties lead, et les morceaux sont entrecoupés de courtes interventions du frontman : “Be honest, who sees us for the first time? And who’s been with us before?”. Il n’hésitera pas non plus à remercier l’assemblée avant de présenter les titres suivants, et on constate avec bonheur que sa voix revient petit à petit, pour atteindre la puissance nécessaire vers le milieu du concert, avec l’incroyable et fédératrice Seven Churches qui verra l’apparition de quelques slammeurs, réceptionnés par les techniciens. Le show se poursuit de riff en riff, les samples d’intro sonnant comme de véritables moments de flottement pour une fosse toujours plus sauvage encouragée par les “Seems like you’re having a good time” et autres “I’m sure you guys can do it, I really like you Paris” du vocaliste qui galvanisent encore plus les spectateurs, et l’enfer reprend dès que la rythmique frappe à nouveau la salle. Malheureusement, le show touche à sa fin, et c’est après avoir reçu une bise d’une slammeuse que Jeff annonce Death Metal, le dernier morceau, sur lequel le groupe accueille Richie Brown et Brian Werner de Possessed en renfort, mais également David Vincent qui headbanguera pendant que les musiciens des autres groupes se tiennent sur les côtés de la scène. La dernière date est toujours l’occasion de ce genre de moments, mais voir à quel point le titre est surpuissant, poussant même Brian à se jeter dans la fosse, puis l’intégralité des musiciens sur scène est un des moments de franche camaraderie comme on en voit peu, et auquel l’intégralité de la salle assiste en applaudissant à tout rompre.

Setlist: Intro – The Eyes of Horror – Tribulation – The Exorcist – Pentagram – Burning in Hell – Evil Warriors – Seven Churches – Satan’s Curse – Holy Hell – Twisted Minds – Fallen Angel – Death Metal

La salle se vide, mais l’intensité est encore présente dans l’air. Si Possessed et Terrorizer ont assuré un show dantesque au niveau des légendes qu’ils sont, célébrant le quarantième anniversaire de Seven Churches et rendant hommage à World Downfall, mais j’entends déjà dire que les performances de Suicidal Angels, Nightfall et ATER ont marqué les esprits à leur manière ! Pari réussi pour Garmonbozia Inc. qui, à défaut d’avoir rempli la Machine du Moulin Rouge ce soir, nous a offert une fin de saison mémorable ! Merci à eux et bon repos !

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