
Cryoxyd confirme sa résurrection.
Après une courte existence au début des années 2000, suivie d’une longue pause, le groupe mené par Eron (guitare/chant), Grégoire Galichet (batterie, Dead Season, Deathcore Society), Nekro (guitare) et Nicolas Sanson (basse, Dead Season) dévoile avec l’aide de Dolorem Records son premier album, This World We Live In….

Cowered Under Darken Skies est une introduction assez classique et épurée qui propose un petit moment de quiétude angoissante, mais elle est rapidement brisée par Day After Day, première véritable composition aux racines Old School affirmées. La patte saccadée colle parfaitement aux parties vocales brutes qui frappent à bonne allure, plaçant quelques harmoniques tranchantes ainsi qu’un solo travaillé qui finira par temporiser la rythmique avant de la laisser nous malmener jusqu’à Dismal Fate et son introduction angoissante. Le duo basse/batterie revient bien vite, suivi par les guitares et le chant pour développer une touche plus lente mais plus complexe qui s’offre des parties très solides pour soutenir les leads, puis Injected Minds accélère à nouveau pour revenir à l’approche saccadée virulente et accrocheuse. On retrouve de nouveau des influences entêtantes et une maîtrise intéressante entre deux vagues de violence pure, mais le morceau exploite toute sa longueur pour jongler habilement de l’un à l’autre avant de laisser Trapped in a Mirror s’installer et déverser toute sa violence. Si le morceau avait commencé de manière assez calme, il ne le reste bien évidemment pas longtemps, proposant rapidement une rythmique épaisse qui se simplifie pour laisser de longs leads nous fasciner pour mieux charger à nouveau vers Effigy of the Unknown qui adopte des patterns Death/Thrash et un son très perçant. Entièrement instrumental, le morceau reste tout de même assez entraînant, la guitare nous permettant de ponctuer la progression de ses prouesses, puis les parties vocales reviendront avec Ambivalent Feelings ou les touches plus cinglantes se multiplient sous les patterns motivants, laissant les quatre musiciens provoquer des séances de headbang furieuses avant de ralentir pour les harmoniques. Le titre a beau être long, il ne ne traîne jamais, tout comme Bodycell qui lui emboîte le pas et nous propose une première approche plutôt énergique bien que dévoilant des moments plus lancinants qui contrastent un peu, mais la deuxième partie du titre semble plus épique, notamment grâce à des tonalités d’arrière-plan qui accentuent le côté majestueux avant de passer à Emptiness of Life ou le son est plus sombre. Les pointes de technicité sont également de sortie sur ce morceau qui profite lui aussi de sa longueur pour proposer des patterns orientés Prog avant de nous offrir un dernier moment de répit grâce à For All Whom Suffered, courte instrumentale en son clair assez apaisante. Une fois l’interlude passé, on retourne bien vite à la violence avec Mindless Human Form, composition qui débute de manière assez massive et qui conserve cette patte agressive en dents de scie, même lors des parties les plus lentes, mais l’album prendra malheureusement fin avec la mélancolique outro éponyme This World We Live In, ou les musiciens ne manqueront pas de nous faire une dernière fois étalage de leur années de pratique pour nous faire sortir en douceur de leur univers.
Entre technicité, Death Old School et fureur brute, This World We Live In… nous promet une grosse poignée de riffs accrocheurs. Si Cryoxyd a parfois tendance à forcer un peu sur les parties lead, on ne peut que reconnaître son efficacité.
80/100