Der Rote Milan reprend son envol.
Un an après son précédent EP, Schlund, le groupe mystérieux formé par I (guitare), II (claviers), III (chant), V (guitare), VI (batterie) et VII (basse) dévoile avec Unholy Conspiracy Deathwork sa nouvelle oeuvre, Verlust.
Aus der Finsternis nous enveloppe d’abord dans une dissonance assez apaisante avant de nous révéler sa véritable forme, plus virulente et torturée notamment grâce aux hurlements viscéraux qui accompagnent l’accélération furieuse aux mélodies entremêlées. Le groupe n’hésite pas non plus à nous faire sombrer dans les tréfonds de la noirceur grâce à des gémissements terrifiants et des claviers angoissants pour finalement rejoindre Où allez-vous et son flot brumeux qui devient très vite tumultueux. L’approche saccadée colle parfaitement au déchaînement irrégulier du morceau qui sait également s’apaiser pour nous hypnotiser avant de revenir à sa violence incontrôlable pour rejoindre Skepsis der Existenz qui renoue avec les racines les plus cinglantes du Black Metal, en particulier à travers des leads glaciaux. L’atmosphère est également transformée, devenant oppressante à souhaits pendant que les grognements se multiplient avant de reprendre le chemin de la rage pour finalement trouver celui de la douloureuse mélancolie avec Verlust, le saisissant titre éponyme. N’étant toujours pas germanophone, j’ai cependant tardé à traduire ce mot qui prenait déjà sens à travers ses riffs planants qui finiront par exploser tant la pression est forte pour offrir aux cris de détresse un refuge jusqu’au dernier instant, suivi presque immédiatement par l’empressement de Der letzte Rubin qui semble profiter de l’énergie du désespoir pour nourrir sa propre folie qui se perd d’elle-même dans la complexité des guitares nébuleuses avant de s’élancer à nouveau vers ses derniers instants.
Je n’attendais pas grand chose de Der Rote Milan, connaissant uniquement le projet grâce à son logo, mais Verlust m’a instantanément happé. Des premiers riffs à l’arrêt du son, le groupe donne corps à sa noirceur avec une intensité viscérale rare qui ne peut que parler aux coeurs les plus sombres.
95/100