
Bloedmaan sort la nuit.
C’est à la fin de l’année 2025 que le projet de Ronarg (tous instruments/chant, Antzaat, Ars Veneficium, Ronarg, live pour Doodswens et Nachtmaer) dévoile Vampyric War in Blood, son deuxième album, chez Immortal Frost Productions, avec l’aide de Frederik Geuvens (Verwilderd) à la batterie et Lennart Janssen (Druon Antigon, Thermohaline) aux claviers.
Le groupe est accompagné par Lukas Risbourg (basse, Cobracide, Crypts of Dusk, Nyrak, Serpents Oath, Temple of Acheron), Siebe Hermans (batterie, Coffin Feeder, When Plagues Collide, live pour Aborted, Benighted…) et Geert Devenster (guitare, Serpents Oath, ex-Leng Tch’e…) en live.

Après une introduction entêtante aux racines mélancoliques et médiévales où guitare et claviers s’allient les premiers riffs de Vampyric War in Blood, le morceau éponyme, se déchaînent et mêlent habilement une base furieuse avec des leads cinglants et des vociférations d’outre-tombe. Les mélodies pénètrent habilement notre esprit et nous happent dans leur course virulente pendant que le vocaliste rugit sur sa rythmique effrénée, mais les breaks nous permettent de reprendre peu à peu notre souffle, explorant par la suite une approche plus dissonante avant de filer vers Return to Castlevania qui nous réserve un court accueil. La quiétude est annihilée par la rage sanguinaire du morceau qui, bien que parfois un peu temporisé, n’hésite pas à nous noyer dans son ouragan de noirceur martiale hanté par un vocaliste qui repousse ses limites et nous conduit à l’hypnotique The Clock Tower qui démarre de manière assez lancinante. La rythmique pesante accapare toute notre attention pendant que les parties vocales naissent de toutes part, parfois appuyées de quelques choeurs solennels et d’une batterie un peu plus présente avant de prendre fin grâce à des claviers particulièrement doux, laissant What a Horrible Night to Have a Curse mettre le feu aux poudres et renouer avec des riffs bien plus explosifs. La rythmique nous emporte dans dans son sillage et nous laisse savourer toute son intensité même lors des passages les plus lents où les harmoniques nous montrent la voie vers l’embrasement suivant qui mène finalement à Commander of Spectral Forces où le tempo redevient plus accessible. Les leads créent une toile envoûtante où les ténèbres environnantes côtoient naturellement beauté et maîtrise du rythme jusqu’à ce final un peu sec qui mène à Outro et qui bien que parfois énergique nous renvoie une certaine froideur avant de ralentir et de dévoiler des touches bien plus aériennes qui finiront par s’éteindre d’elle-mêmes. Rise of the Blood Moon nous prend par surprise et offre une nouvelle charge à toute allure qui finira par retrouver les rugissements de Ronarg qui rendent la rythmique encore plus macabre, mais qui la laisse tout de même s’apaiser pour quelques passages plus épurés avant que la double pédale de nous force à nouveau à rejoindre la bataille et ses assauts virulents puisant dans les mélodies mystiques et intrigantes pour finalement cesser d’un seul coup.
Ancré dans un Black Metal mélodieux aux touches sanglantes assumées, Bloedmaan est revenu avec un deuxième album encore plus abouti que le précédent. Vampyric War in Blood est une véritable ôde à la noirceur qui se savoure autant qu’elle se vit.
95/100