Review 305 : Invernoir – The Void and The Unbearable Loss

Le premier album d’Invernoir est sur le point de sortir.

Nommé The Void and The Unbearable Loss, il est le fruit des efforts de Valerio Lippera (basse, Ghost On Mars), Alessandro Sforza (guitare/chant, Lykaion) et Lorenzo Carlini (guitare/chant, Black Therapy) depuis 2016. A noter que Flavio Castagnoli (batterie, ex-A Taste of Fear, ex-Forgotten Lore) les a rejoints cette année.

L’album débute avec The Void and The Unbearable Loss, le long titre éponyme. Une première approche de cette mélancolie pesante avec des sonorités aériennes, qui se parent finalement d’une saturation imposante. Quelques hurlements inquiétants en arrière plan, et c’est avec The Path que nous découvrons de nouveaux riffs hypnotiques. La rythmique assommante accompagne à la perfection ces leads torturés et ces cris de douleur. Une peine partagée par les deux vocalistes, qui se complètent merveilleusement bien, faisant parfois place à un délicieux chant clair. Le break permet de souffler avant un hurlement massif, puis laisse finalement place à House of Debris. Des claviers viennent sublimer cette rythmique Gothic/Doom, utilisant à merveille ce large panel de chant que les membres du groupe sont capable de produire. La douce introduction de Suspended Alive prend fin avec une rythmique lourde mais sombre, qui ajoute quelques leads plus doux à ce mur de sonorités lancinantes, et à ces hurlements terrifiants.
Cast Away est la suivante, entre un son clair envoûtant, des harmoniques planantes et malgré tout une base rythmique lourde. La noirceur refait vite surface dans la musique du groupe, et étend son influence sur tous les instruments. The Burden est étrangement groovy et nous offre une parfaite occasion de hocher la tête sous ces frappes massives, et de nous laisser porter par ces harmoniques dissonantes pendant que les vocalistes se démènent. Les hurlements et le chant clair s’entremêlent, quelques mots parlés en italien nous annoncent la fin du titre, suivie de At Night. La rythmique accélère légèrement avant de se briser en nous entraînant dans sa chute. Ce lead perçant et dissonant vient ajouter une touche agressive à l’imposant mélange, aussi dérangeant que fascinant. Dernier titre, The Loneliest nous propose une douce introduction qui sera vite rejointe par cette tristesse pesante, cette sublime angoisse et cette froideur impressionnante, pour un dernier voyage.

La musique d’Invernoir a pour objectif de faire revivre le Doom/Gothic Metal des années 90. The Void and The Unbearable Loss ne lui a pas seulement rendu la vie, il l’a animé avec brio et lui a insufflé une énergie dévastatrice et une mélancolie glaciale que seul peu de groupes sont capables de déployer.

90/100

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