Review 446 : Wheelfall – A Specter is Haunting the World

Pensez-vous être prêts pour Wheelfall ?

Je ne crois pas. Créé en 2009 en France, Wheelfall est lancé par Fabien Wayne Furter (chant/guitare, FWF, ex-Phazm, ex-Chaos Echœs) avec Niko El Moche (basse) et Cactus Daniel’s (guitare). Leur premier batteur laissera la place à Niko Elbow (batterie, Joy/Disaster) en 2010, puis Thibaut Thieblemont (claviers/chant) les rejoint en 2015 pour la sortie du troisième album. A Specter Is Haunting the World, leur cinquième album, sort fin 2020.

Le concept de l’album est simple : un simple citoyen peut-il se rebeller ? La réponse est oui. Et c’est d’ailleurs cette rébellion d’un citoyen ordinaire que le groupe nous raconte, et leur personnage a pour objectif l’assassinat du directeur du Fond Monétaire International. Pour l’accompagner, un mélange savant entre Metal Industriel, Post-Metal et Sludge aux influences aussi folles que variées.
L’album commence avec l’imposante 1000 Ways to Kill a Man, une composition lourde et étouffante sur laquelle les hurlements rauques bruts prennent du sens. Le groupe nous transcrit cette haine, cette rage et cette lassitude par un son massif, tout comme sur Cold & Pure. Les riffs deviennent plus complexes et entêtants se mêlant à une base martiale pesante qui s’assombrit pour SEX / OBLIVION / SEX. Le titre est lancinant et dérangeant, mais on reste fascinés par ces harmoniques dissonantes qui s’entrechoquent avant Wisdom is More Erotic When Wasted. Une introduction calme mais froide, puis la base entrainante du groupe refait surface, pour nous écraser avant un break effrayant.
La folle rythmique reprend avec Perverse Technology, un titre sombre dont le son brut et glacial entêtant nous décrit l’état d’esprit du personnage. Détermination, hargne et peur s’affrontent avant Scorched Throats, un morceau qui joue sur une progression étouffante. L’explosion est aussi surprenante qu’énergique, et les riffs se parent d’une part de mystère sombre avant de repartir dans des tonalités destinées à briser des nuques. L’alarme signe la fin du morceau et le début de la longue Saltwater. Le titre est lent et lancinant, proposant des riffs simples mais très lourds et réguliers, qui contrastent avec ce début mystérieux, puis ce sont des éclats de rapidité qui surviennent par la suite, jusqu’au final. Amplitude Death, le dernier titre nous offre à nouveau ces tonalités écrasantes et des hurlements bruts accompagnés d’harmoniques perçantes, puis c’est un riff plus aérien qui nous amène à la fin de cet album.

L’écrasante musique de Wheelfall sert à merveille leur concept. A Specter is Haunting the World est un album fascinant et dérangeant, lourd et sincère tout comme leur message. Le groupe mérite à mon avis plus de reconnaissance dans la scène.

90/100

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