Review 470 : Abiotic – Ikigai

Pour leur troisième album, c’est un passage par le Japon que nous propose Abiotic.

Créé en 2010 aux Etats-Unis par Matt Mendez (guitare) et Jonathan Matos (guitare), le groupe sort rapidement un EP avec un premier line-up, puis un album. Ils recrutent alors Travis Bartosek (chant) en 2014, puis sortent un second album. Le groupe prend deux années de pause entre 2016 et 2018, et c’est aujourd’hui avec Kilian Duarte à la basse et Anthony Lusk-Simone (Pathogenic, ex-Coffin Birth…) à la batterie qu’ils nous offrent Ikigai.

Une douce introduction nommée Natsukashii nous présente cet univers japonais grâce à quelques sonorités folkloriques, puis c’est l’épique Ikigai qui nous projette dans cet univers violent. L’extrême rapidité et la technicité la plus folle s’allient pour des riffs lourds et tranchants, sans oublier les influences Prog, les hurlements et ces touches Folk, puis Covered the Cold Earth vient nous écraser. A nouveau le groupe n’hésite pas à employer les grands moyens pour créer un son surpuissant, à grand renfort de dissonance et de puissance brute. Sur Smoldered, le groupe se voit aidé par Chaney Crabb (Entheos) pour un duo vocal époustouflant en plus d’influences Djent et de bassdrops entrainants, ainsi que de parties planantes, au contraire de The Wrath qui joue sur de la puissance pure pour nous clouer au sol, délayée avec une technicité entêtante. Les musiciens sont doués, et ils sont déterminés à nous le montrer, en incluant cette touche chiadée à une lourdeur majestueuse.
La rage prédomine à nouveau pour If I Do Die, un titre explosif et pesant, sur lequel le groupe a créé une atmosphère oppressante, tout en proposant à Brandon Ellis (The Black Dahlia Murder, ex-Arsis) de caler un lead mélodieux et épique, alors que c’est son compère Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder) qui prête sa voix à l’agressive Souvenir of Skin. Le morceau est tout aussi imposant, mais le groupe ajoute également une part de mélancolie douloureuse et viscérale à ce morceau, tout en conservant la violence. La basse de Jared Smith (Archspire) se joint au groupe pour Her Opus Mangled pour un doux passage mélodique entre deux tranches de lourdeur, puis le groupe repart dans les tonalités épiques et majestueuses avec l’aide de la guitare de Scott Carstairs (Fallujah) sur Horadric Cube. Les mélomanes apprécieront l’alternance entre technicité et puissance, les geeks la référence vidéoludique, mais les deux s’accorderont pour remuer la tête sur la prenante Grief Eater, Tear Drinker tout en laissant l’entêtante voix claire de Jonathan Carpenter (ex-The Contorsionist) sublimer cette violence. Le contraste est magnifique, et le groupe assènera le coup final avec Gyokusai. Le titre sonne comme si l’apocalypse approchait. Le nom de ce morceau provient des charges suicidaires de l’armée japonaise, il est donc évident de retrouver cet aspect sombre, cette accélération soudaine, et enfin ce final cauchemardesque.

Abiotic signe son grand retour, avec non seulement un album à la liste d’invités impressionnante, mais également une qualité incroyable. Bien que les précédents albums de la formation soient excellents, Ikigiai élève encore le niveau avec des compositions brutales et réfléchies.

95/100

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