Lorsque les arts obscurs se déchaînent, lorsque les tempêtes des cinq continents se rencontrent, c’est à ce moment que la musique de Belphegor est la mieux adaptée. Créé en 1991 en Autriche sous le nom de Betrayer, ils passent en 1992 en tant que Belphegor pour jouer un mélanger de Death Metal et de Black Metal puissant. Aujourd’hui composé d’Helmuth (guitare/voix depuis le début), Serpenth (basse/choeurs depuis 2006), Simon « BloodHammer » Schilling (batterie depuis 2016) et d’un guitariste de session pour la scène, le groupe à sorti son dixième album en 2014 et enregistre le onzième en ce moment.
C’est sur Blood Magick Necromance que l’on retrouve ma chanson préférée, alors c’est sur celui ci que va porter l’article d’aujourd’hui. Mélangeant satanisme et sexe, leurs chansons dépassent toutes les attentes. L’un des acteurs majeurs de la scène BlackDeath européenne, ils sillonnent les scènes à travers le monde pour distiller leur musique avec une violence bien réelle. Sur scène, faux sang, cuir, décors malsains, masques SM… Toute l’imagerie y passe. Si vous n’avez jamais assisté à une messe noire, je vous conseille de vous préparer un minimum…
In Blood – Devour This Sanctity servira d’ouverture à l’album. Un clip a été tourné il y a quelques années, et annonce bien la chaleur d’une expérience scénique avec Belphegor. Dès la première seconde, c’est un titre très rapide. Un riff dévastateur, une double pédale plus que violente, et la voix d’Helmuth qui semble prête à dévorer quiconque se présenterait devant lui. Quelques effets finiront d’instaurer une ambiance quasi-religieuse. Rise To Fall and Fall To Rise est un peu plus calme, mais n’en reste pas moins accrocheuse. Un excellent titre avec un refrain démentiel, mais qui reste à mon avis sous-estimé.
Blood Magick Necromance creuse plus profondément dans les influences Black Metal du groupe. C’est la guitare lead qui se charge de nous emmener exactement la ou le combo souhaite nous enfermer : un océan de violence maîtrisée. Discipline Through Punishment cassera un peu le rythme effréné qui était instauré avec une introduction au son clair, presque atmosphérique. Les guitares se tairont quelques instants, laissant Helmuth seul avec pour seule rythmique une basse et une batterie avant de revenir en force. Angeli Mortis De Profundis sera tout le contraire : une violence infinie pendant trois minutes. A peine quelques pauses, et un solo au milieu pour affirmer leur maîtrise des instruments.
Le titre qui m’a fait découvrir et apprécier Belphegor à sa juste valeur est le suivant, Impaled Upon The Tongue of Sathan. Une rythmique démentielle qui n’oublie pas d’alterner atmosphérique et violence, une voix monumentale, des blasts sans aucune forme de pitié, des samplers de cloches sur la fin… Une pièce maîtresse dans l’album. Si vous pensiez qu’on en avait fini, c’est faux. Possessed Burning Eyes viendra nous réveiller après l’outro quasi-religieuse. Encore une fois, un savant mélange de blasts et de riffs puissants, la marque de fabrique de Belphegor. Un petit coté militaire grâce aux frappes de caisse claire, puis le titre repart.
Le dernier titre, Sado Messiah est pour moi le meilleur de Belphegor, tous albums confondus. Pas réellement le plus rapide ni le plus brutal, mais celui qui combine tous les aspects du groupe. Les riffs sont à la fois atmosphériques et sanglants, l’addition de la voix de Serpenth sur le refrain pour renforcer la violence des paroles (déjà d’un certain niveau), et les cymbales qui renforcent le tout. Le titre incontournable, mais encore une fois plutôt méconnu car à mon grand regret, ils ne jouent pas ce titre en live.
Vous aviez envie d’une musique puissante sous sa forme la plus pure et réfléchie ? Félicitations, vous êtes bien tombés. Souffrant quelque peu de l’ombre de leurs confrères Behemoth, Belphegor perce réellement depuis quelques années. Le son du groupe n’a que très peu changé au cours du temps, et chaque album est un régal pour les oreilles.
90/100