Lorsque j’ai vu l’annonce de cette tournée, je me suis dis que quoi qu’il se passe dans ma vie, je serais devant In Flames et Five Finger Death Punch à l’Olympia. Deux de mes groupes préférés qui passent sur une même affiche, c’était inespéré. Accompagnés d’Of Mice And Men, que je connaissais principalement de nom et qui ne m’avaient pas marqué, les deux groupes se partageaient la tête d’affiche pour une tournée exceptionnelle.
D’ailleurs, en disant “quoi qu’il arrive”, je ne pensais pas devoir braver une quasi-nuit blanche et un lever plus que mouvementé. En allant vers la salle, je croise d’ailleurs Tommy Vext (ex-Westfield Massacre, ex-Snot, ex-Divine Heresy) avec qui je discute un peu avant de rejoindre la file d’attente.
Je tiens par avance à m’excuser pour la piètre qualité des photos. N’ayant pas obtenu d’accréditation presse, j’ai du réaliser mes photos avec un appareil non-professionnel, et je vous encourage à aller voir les photos de mon collègue et ami Peetof de United Rock Nations, et j’inclurais un lien pour chaque portfolio.
Après avoir patienté dans le froid et passé les contrôles de sécurité successifs, je me rue vers la barrière, et parviens à m’installer bien mieux que ce que je n’avais imaginé en voyant la queue devant la salle. Une nouvelle heure d’attente, et ce sont les américains d’Of Mice And Men qui prennent place sur cette scène, qui semble déjà beaucoup trop grande pour eux, alors qu’un rideau en cache la moitié. Valentino Arteaga s’installe derrière ses fûts, Alan Ashby (guitare) et son pantalon à paillettes roses prend place juste en face de moi pendant que Phil Manansala (guitare) se place à l’opposé et qu’Aaron Pauley (basse/chant) se positionne derrière le micro central. Le coup d’envoi est donné, et les quatre gaillards, récemment privés de leur chanteur emblématique, vont mettre les bouchées doubles pour tenter de convaincre un public qui est visiblement peu réactif. Les enceintes de la salle crachent alors un Metalcore plutôt basique mais finalement accrocheur, et de très rares headbangs vers le milieu de la fosse renforcent la motivation du groupe. Aaron, entre deux cris plutôt puissants, nous demandera ce que l’on pense du pantalon d’Alan avant de repartir sur un titre qui fait déjà plus l’unanimité, et les choeurs des deux guitaristes renforcent la cohésion sur scène. Rapidement, le groupe nous informe que l’heure de leur dernier morceau est arrivée, ce qui motivera un peu plus les premiers rangs, mais sans toutefois provoquer de gros mouvement de foule. Les musiciens repartent alors sous des applaudissements mérités.
Setlist : Unbreakable – Pain – You Make Me Sick – Warzone – The Depths
Un rideau se déploie alors, avec le logo d’In Flames en noir sur fond sombre. Je connais et j’adule la musique des suédois depuis plus de dix ans maintenant, et j’ai l’intuition que leur show sera excellent. Soudain, les lumières s’éteignent, et on aperçoit Niclas Engelin, Björn Gelotte (guitares), Bryce Paul (basse) qui se placera sur une plate-forme à l’arrière de la scène, entouré de Joe Rickard (batterie) et Niels Nielsen (claviers) qui débarquent sur scène, toujours sous ce drap. Anders Fridén (chant) s’installe au micro, et le set débute. Le rideau tombe et les lumières éclatent, révélant les musiciens, qui semblent heureux d’être de retour en France. Anders, qui arpente la scène en se courbant lors des screams les plus puissants, m’offre un retour à mon album fétiche avec un Take This Life, repris par la foule entre deux headbangs, puis c’est avec le son lourd et massif de Trigger que le groupe nous assomme, après s’être souvenu de quel titre suivait sur la setlist. Le son est excellent, et aucune note n’est oubliée. Niclas et Björn profitent des rythmiques pour jouer face à face, tandis que Bryce se place plus en retrait derrière eux. Alors que le groupe enchaîne les titres, issus de toutes les périodes du groupe, y compris des plus anciennes, Owl Boy, la mascotte de l’album The Mirror’s Truth (qui a bercé mon adolescence) apparaît suspendu au dessus de la scène pendant Alias. Le plaisir est double : revoir ce personnage et entendre ce titre que j’ai appris à la basse me tire une larme, mais le show continue, toujours en explorant les différents albums de l’impressionnante discographie des suédois. En revenant sur The Mirror’s Truth avec le titre éponyme, Anders nous informe qu’il ne fait jamais l’imposant hurlement final, mais que le public parisien les motive tellement qu’il a décidé de nous l’offrir. Il demandera d’ailleurs à ce que l’on enregistre le public afin de motiver les autres pays, puis nous balance un The Quiet Place monumental, avant d’interpréter The End de manière aussi explosive que possible, non sans nous avoir expliqué que la loi française impose un couvre-feu. Les musiciens lancent alors quelques médiators avant de partir sous un concentré d’applaudissements et de hurlements de joie. Les puristes comme moi déploreront l’absence de quelques titres indispensables, comme Only For The Weak, mais qu’importe. J’ai retrouvé MON In Flames, celui que j’avais peur d’avoir perdu à jamais lors de leur passage à l’Alhambra en début d’année, et dont je suis fier d’arborer un tatouage.
Setlist : Drained – Before I Fall – Take This Life – Trigger – Dead Alone – Darker Times – Drifter – The Jester’s Dance – Save Me – Alias – Here Until Forever – The Mirror’s Truth – The Quiet Place – The End
Sur scène, les techniciens s’activent pour l’arrivée de Five Finger Death Punch. Presque totalement dépouillé, le plateau des américains est seulement pourvu d’estrades sur les côtés et au centre. Un rideau retombe, les lumières s’éteignent, et c’est parti. Chris Kael (basse) et Jason Hook (guitare) prennent place devant nous, alors que Zoltan Bathory (guitare) s’installe de l’autre côté de la scène et que Jeremy Spencer (batterie) se positionne derrière ses fûts. Ivan Moody (chant) apparaît, soutenu par la rythmique de ses compagnons et les hurlements du public. C’est Lift Me Up qui aura la charge de maintenir la flamme allumée par les groupes précédents, et ce seul titre fera bouger la salle entière. Dès le premier titre, les médiators de Chris et Jason volent en direction du public. Ivan déambule sur scène, tout en jouant avec le public autant qu’avec les autres musiciens, alors que du côté de ces derniers, les grimaces fusent, surtout pour Chris Kael. Les musiciens n’hésitent pas à jouer entre eux à la moindre occasion entre deux rythmiques puissantes au son parfait, et les interventions introductives sont légions. Ivan laissera Chris chanter sur Got Your Six, comme à leur habitude, et tous les musiciens changent régulièrement d’instruments jusqu’à ce qu’un sample de The Agony Of Regret nous annonce un passage acoustique de deux titres, sur lequel Ivan et Jason accueilleront trois enfants qui monteront sur scène. Tous repartiront avec des souvenirs impérissables, et une canette de Monster, ainsi que les yeux emplis de larmes, à l’exception du plus grand. Le show reprend sur Under And Over It, puis Ivan annonce The Bleeding, le dernier titre. Cette composition me fera presque lâcher une larme de par sa beauté et son interprétation parfaite, puis les techniciens viennent récupérer les instruments et donner un paquet de médiators aux musiciens, qui les distribuent allègrement. Ivan se prêtera à quelques signatures tout en restant sur le bord de scène, puis nous laissera finalement.
Setlist : Lift Me Up – Never Enough – Wash It All Away – Got Your Six – Ain’t My Last Dance – Bad Company – Jekyll and Hyde – The Agony of Regret (sur bande) – Wrong Side of Heaven (acoustique) – Remember Everything (acoustique) – Under and Over It – The Bleeding
Mémorable. C’est le seul mot qui peut qualifier cette soirée. Le matin même, je tenais à peine sur mes pieds, et le soir j’étais aux anges. Je n’ai pas les mots exacts pour décrire cette soirée, tant j’ai pris de claques musicales. Après une ouverture d’Of Mice And Men très correcte, deux de mes groupes favoris, In Flames et Five Finger Death Punch, se sont enchaînés, et le son était exceptionnel à chaque fois. L’intensité n’est toujours pas retombée, alors que j’écris ce report trois jours après. Je n’arrive pas à descendre de mon nuage, et j’espère n’en redescendre que pour aller au prochain concert de l’un, voir de ces deux groupes qui font littéralement partie de moi et de mon histoire.