Live Report : HIM + Biters – Luxembourg

HIM + Biters - Luxembourg

Alors que je n’avais jamais eu la chance de les voir auparavant sur scène, HIM annoncent leur séparation pour 2018 et leur dernière tournée pour 2017. Aucun passage par la France ? Bon, j’irais au Luxembourg, pour un concert à la Rockhal dont on me parle tant, accompagnés des américains de Biters.

Le voyage ne fut pas si long que ça, et je parviens assez facilement à me garer près de la Rockhal en ce début d’après midi, alors qu’une vingtaine de fans sont déjà devant les portes. Des espagnols principalement, mais je reconnais aussi de l’allemand, du français et du luxembourgeois parlé. Au fur et à mesure, la queue s’agrandira de manière assez démesurée, mais ce n’est au final pas si étonnant que ça vu que le show de ce soir est sold-out. Après une attente de quelques heures, les portes ouvrent enfin, et les fans frigorifiés se ruent à l’intérieur, en déposant parfois quelques-unes de leurs affaires à la sécurité ou au vestiaire. Le premier rang est littéralement pris d’assaut, principalement par les espagnols, et la seconde partie de cette interminable attente commence.
Malheureusement, je n’ai pas été en mesure de conserver mon appareil photo en entrant dans la salle, alors les photos que vous verrez sont celles de Tom Di Maggio du site Purple Monkey, dont le report est présenté sur le site three-songs.com !

 

Un peu après 20h, les lumières s’éteignent et le premier groupe entre en scène. Ce n’est qu’en regardant la setlist récupérée par un fan à la fin de leur set que j’apprendrais leur nom : Biters. Ce sont donc quatre musiciens, visiblement américains à entendre leur accent, qui montent sur scène et qui nous font face. Leur premier titre, un mélange de Hard Rock et de Hard FM, se heurte à un public très réceptif. Ponctués de nombreux solos sous les frappes régulières et enjouées de Joey, leurs rythmiques plutôt simplistes séduisent facilement la fosse, et les poings se lèvent pour acclamer le groupe. Malheureusement, les choeurs sont parfois assez dissonants, et même si leur quatrième titre est le plus entraînant du set, un spectateur, littéralement traité en anglais dans le texte par Tux, le chanteur, de “cocksucker”, hurlera qu’il s’ennuie. Peu importe, le groupe continue son set, mais le fait qu’ils chantent tous par moments les oblige à rester plutôt statiques. Si le serre-tête en forme de couronne d’un autre spectateur amusera les membres (serre-tête qu’ils avaient d’ailleurs confondu avec un déguisement de cupcake de Noël), Matt, le guitariste sera est plus réservé derrière son instrument que Philip, le bassiste, qui n’hésitera pas à grimper sur les retours, voir même les amplis sur le dernier titre. Les américains ont parfaitement réussi leur job, c’est à dire chauffer la salle en attendant ceux que tout le monde est venu voir.
Setlist : Low Lives – Restless Hearts – Stone Cold Love – Gypsy Rose – Hallucination Generation – American Girl – Loose From The Noose – Heart Fulla Rock n Roll – 1975

Le rideau qui réduisait de moitié la scène se lève, et c’est une scène décorée aux couleurs des finlandais qui se révèle à nous. Un heartagram géant fait d’acier trône dans le fond de la salle, alors que les amplis sont également estampillés du logo du groupe. C’est alors qu’un rideau de lumière rouge, soutenu par énormément de fumée, s’allume tandis que le groupe entre sobrement sur scène. Ville Valo (chant) nous salue brièvement et le concert commence avec Buried Alive By Love. Le son est excellent dès les premières notes, et cette excellence suivra sur absolument tous les titres que le groupe jouera ce soir, issus de son impressionnante discographie. Je reviens alors près de dix ans en arrière en découvrant cette setlist qui fait la part belle aux anciens titres, avec tout de même deux des plus récents. Alors que Mikko “Linde” Lindström (guitare) se place soit sur son retour soit face à son ampli, Mikko “Migé” Paananen (basse) danse avec son instrument et semble dans sa bulle sous son chapeau. Les frappes de Jukka « Kosmo » Kröger (batterie) rythment le show, alors que le clavier de Janne « Burton » Puurtinen offrent au public cette dimension atmosphérique qu’il attendait. Le groupe se montrera soudain plus calme avec Heartache Every Moment avant de revenir sur un son lourd et massif avec Your Sweet Six Six Six et un son de basse divin sur The Kiss Of Dawn. Les lumières alternent souvent entre le bleu sombre et le rouge vif, alors que des rayons blancs apparaissent de temps à autre tandis que le show se calme momentanément avec The Sacrament, puis restera assez aérien voir acoustique jusqu’à la fin d’une interprétation particulièrement émouvante de Gone With The Sin.
Ville Valo évitera d’ailleurs une bouteille vide lancée par un fan, mais Soul On Fire et son intensité lui fera oublier ce moment étrange. Alors que le groupe communique assez peu avec le public, le chanteur pousse sa voix dans ses retranchement sur la fin de chaque titre, nous offrant un aperçu de son talent. A la fin du solo habituel de Wicked Game, Linde enchaînera avec une prolongation pour finalement lancer son médiator devant lui et laisser la place à Burton qui nous envoûtera avant que le groupe au complet ne revienne finir le titre, non sans avoir été présentés par Ville. Le concert reprend alors de plus belle, avec un groupe bien plus actif qui ne semble pas fatiguer le moins du monde, et j’ai droit à mes moments émotion personnels lors de Poison Girl et Join Me In Death, qui m’arrachera une petite larme, puisque ces titres sont les deux qui m’ont fait découvrir l’univers du groupe. Pendant ce temps, Ville s’amuse à faire semblant d’avaler le micro sur certaines fins de phrases, provoquant un bruit grave qui amuse certaines fans. Alors qu’il nous dit qu’il vont débuter un titre plutôt compliqué vocalement, une spectatrice l’encourage avec un “You can do it!” qui le fera rire, lui faisant repenser à sa mère. Le groupe nous annonce la fin du show avec The Funeral Of Hearts sous une boule à facette qui disperse des rayons de lumière bleutée un peu partout, mais tous reviennent après une bonne minute de cris dans le public pour une interprétation plutôt musclée de Rebel Yell. Le véritable dernier titre sera When Love And Death Embrace, marquant le point final de la soirée.
Setlist : Buried Alive by Love – Heartache Every Moment – Your Sweet Six Six Six – The Kiss of Dawn – The Sacrament – Tears on Tape – Rip Out the Wings of a Butterfly – Gone With the Sin – Soul on Fire – Wicked Game (cover) – Killing Loneliness – Poison Girl – Bleed Well – Heartkiller – Join Me in Death – Stigmata Diaboli – In Joy and Sorrow – Right Here in My Arms – The Funeral of Hearts
Rappel : Rebel Yell (cover) – When Love and Death Embrace

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HIM 2 Crédits photo :
Tom Di Maggio – Purple Monkey
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En sortant, je récupère (non sans mal) ma consigne, puis sors rapidement en espérant voir le groupe, mais j’apprends qu’ils ont filé dans le bus sans demander leur reste. Un peu déçu de cette fuite anticipée, je récupère alors ma voiture pour rentrer à l’hôtel.
Durant cette soirée, j’étais de nouveau adolescent. Si j’ai fini par délaisser quelque peu les compositions des finlandais pour une musique beaucoup plus violente, c’est avec bonheur que j’ai retrouvé mes seize ans et je suis sincèrement heureux d’avoir assisté à l’un de leurs derniers shows. HIM est un groupe légendaire à bien des égards, et je ne pouvais pas les laisser s’arrêter sans les avoir vus au moins une fois. Bon repos messieurs, vous l’avez mérité.

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