A peine l’année 2019 commencée, je ne tiens pas en place et prend le volant afin d’aller assister à une tournée franco-française axée Death Metal dans la petite bourgade d’Ecquevilly. Au programme, des influences Progressive avec Pitbulls In The Nursery, de la technicité avec Exocrine, de l’atmosphérique avec Ceild et une technique déjantée avec Geostygma !
Le plus dur a été de rejoindre le Barde Atomique, situé dans une petite zone industrielle. Les balances se terminent lorsque j’arrive, et le concert, bien qu’ayant un peu de retard, s’apprête à débuter.
Ce sont donc les franciliens de Geostygma, fiers de la sortie de leur nouvel EP, qui entament les hostilités, directement après leur soundcheck. C’est donc devant une salle loin d’être comble et assez peu motivée que le show débute. De chaque côté, Alexis Azouzi et James Chancé (guitares) alternent les harmoniques en headbanguant lorsqu’ils ne scrutent pas la fosse. Force est de constater que malgré la petitesse de la salle, chaque instrument est parfaitement mixé, et la lourdeur de la basse d’Antoine Manteau ressort aussi bien que la précision des frappes de Bryan Beddock (batterie). Osant parfois quelques petits pas de danse qui contrastent avec ses hurlements puissants, Kevin Lopez (chant) tente de motiver comme il le peut la fosse après avoir enchaîné deux titres avec fureur. “On est Geostygma, bonsoir le Barde Atomique ! La prochaine s’appelle Enqweentine 2.0, je sais c’est un peu bizarre comme nom…”. Et c’est sur ce titre que l’on (re)découvre la puissance de la formation, des influences multiples parfaitement exécutées par des musiciens motivés. Entre les grimaces du chanteur, les mouvements frénétiques du côté gauche et le calme apparent d’Alexis, concentré sur son instrument, la formation envoie ce qu’il faut. Lorsqu’il n’aide pas au chant, James n’hésite pas à s’avancer au plus près du public tout en jouant, mais il cède la place à Antoine lorsque celui-ci aligne sans broncher des parties de tapping. “Rapprochez-vous” conseille le frontman, qui ne nous laisse plus douter sur son caractère déconneur, puisqu’il osera même une roulade sur le dernier morceau, qui sera saluée par quelques spectateurs hilares. Mais le temps est compté, et le groupe doit terminer son set, sous les applaudissements.
Setlist : The Wise – Formatted Brain – Enqweentine 2.0 – Fanatic’s Chant – Life Painter – Withering Breath – Labyrinth
La scène est rapidement aménagée pour le show de Ceild, et je constate qu’il n’y a pas de pied de micro. Pas de chant donc ? Peu importe, Clément Bodin (guitare) lance déjà un premier riff calme et atmosphérique, mais un peu dissonant. Rapidement suivi par Esteban De Rocquigny (basse) et Charles Ferec (guitare), la rythmique est lourde, massive et percutante, mais surtout, elle est vivante. Très mobiles, les musiciens headbanguent à chaque note, et leurs harmoniques témoignent de la rage qui les habite lorsqu’ils sont sur scène. Quelques changements rythmiques, parfaitement gérés par Antoine Van Der Zijden (batterie), ainsi que quelques sons plus légers sur des samples qui viennent contraster le tout, et les riffs s’enchaînent. Très Post-Metal dans l’âme, un peu Technique par à-coups, la musique éthérée du combo est appuyée par un jeu de lumière assez changeant, passant de tons chauds à strobos glaciaux rendant la rythmique très distante. Les musiciens passent d’un jeu au médiator à des parties de tapping avec une concentration extrême, et de légères pauses se font ressentir. Fin de morceau ? Début de nouveau riff ? Je ne saurais l’affirmer tant je suis happé par ce concentré de violence et de douceur. Mais soudain, les musiciens se déchaînent encore plus vigoureusement que d’habitude pour une explosion sonore. Un voyage temporel qui m’a semblé beaucoup trop court, mais qui est applaudi comme il se doit.
Setlist : Vibration – Falaise – Sailed – Elephant – Thoughts – A View…
Un pied de micro est réinstallé pendant que les musiciens vérifient leur matériel, et c’est Exocrine qui débarque d’un coup sur scène. L’ambiance est toute autre, puisque c’est la rapidité et la technicité qui sont les maîtres mots dans la musique du groupe. Alors qu’au centre Jordy Besse (chant/basse) hurle comme un beau diable en abattant une rythmique lourde au possible secondé par la double pédale abondante de Théo Gendron (batterie) qui se déchaîne sur ses fûts. De chaque côté de la scène, Nicolas La Rosa et Sylvain Octor-Perez (guitares) ne sont pas en reste, puisque les musiciens font preuve d’une dextérité hors du commun pour aligner ces déferlantes d’harmoniques à chaque instant. Le tout, en headbanguant. Non contents de faire forte impression, les guitaristes avancent devant les retours pendant que le frontman hurle tout ce qu’il peut pour faire remuer la fosse. Quelques timides applaudissements se font entendre alors que les musiciens reprennent leur souffle. Et le titre suivant est lancé, tout aussi effréné et intransigeant, alors que le public commence à peine à s’approcher de la scène. Après quelques avalanches de notes, déversées au médiator ou en tapping, Nicolas et Sylvain se rejoignent pour jouer face à face, alors que Jordy tente de motiver l’assemblée. “Allez je veux voir des cheveux bouger, est ce que vous êtes chauds ? lance-t-il. Mais même si quelques mains se lèvent, les musiciens ont encore de l’énergie à revendre, à l’image de Théo, qui prend le temps de sourire malgré l’effort produit par ce blast ultra-rapide. Les musiciens se lancent alors dans un riff composé uniquement de tapping avant de s’arrêter une dernière fois. “J’espère que vous avez encore du jus pour Pitbulls In The Nursery”, demande le chanteur. “C’est la dernière, elle s’appelle Backdraft”. Profitant de ce dernier morceau, les musiciens se montrent tout aussi mobiles qu’à l’accoutumée, pendant que le public commence à headbanguer doucement. Les applaudissement sont évidemment de mise pour saluer cette performance.
Setlist : Scorched Human Society – Hayato – Molten Giant – Lavaburst – Terra – Alpha – Cryogenisation – Backdraft
Dernier groupe de la soirée, avec une configuration de salle un peu particulière, puisqu’un petit banc est installé devant la batterie de Pitbulls In The Nursery. Mais notre patience est récompensée d’une réponse, puisque nous voyons Simon Thevenet (guitare) s’y installer avec une cithare. C’est donc peu après cette surprise que le concert débute, avec utilisation de ce superbe instrument merveilleusement intégré au Death Progressif de la formation. Couplé avec la basse de Francesco Ugarte et la guitare de Mathieu Commun, l’instrument traditionnel offre un son excellent et très différent de tout ce qui s’est fait au long de la soirée. Religieusement orchestré par la batterie de Jerry Farion, le mélange étonne et attire la foule. Au centre, Cédric Marcel (chant) fait son office, et son chant se marie à la perfection au son du groupe. Mais après quelques morceaux, Simon pose son instrument et prend une guitare, pendant que Francesco se détache les cheveux. Cédric pose un pied sur le retour central, et le show devient d’un coup plus violent, mais plus intimiste aussi, puisque le public se rapproche encore de la scène. Les musiciens se mettent alors à enchaîner leurs compositions en headbanguant, se cabrant et martyrisant leurs instruments, entre deux interventions du chanteur. “Soyez pas timides” lance-t-il à l’attention de ceux qui sont le plus loin. “Merci à vous, merci à tous ceux qui nous suivent ! A ceux qui font le son, et à ceux qui n’ont pas pu rester jusqu’à la fin!”. Les titres sont de plus en plus lourds, et font finalement headbanguer les premiers rangs, en même temps que le frontman, qui ne bouge malgré tout que très peu de sa position. Les riffs des français sont toujours truffés de petites harmoniques mêlant influences Death Technique et Progressif, et le son leur fait honneur, alors que la rythmique devient toujours plus écrasante. Pourtant l’heure tourne, et c’est Cédric qui nous le rappelle. “On va se quitter” lâche t il alors que la fosse se vide lors de l’introduction du dernier morceau. Ceux qui sont restés n’ont pas manqué d’applaudir la performance.
Setlist : Reborn – Vultures – Perpetual – King Of Sorrow – The Oath – Impact – Lunatic Factory – Crawling – Monkey’s Masturbation
Il est déjà tard, mais je ne regrette pas d’être venu. Ce premier concert de l’année était intense grâce à la folie de Geostygma, l’intensité de Ceild, la virtuosité d’Exocrine et la fougue de Pitbulls In The Nursery. Les quatre formations ont su se démarquer les unes des autres et apporter chacune leur lot de surprise et de puissance. La tournée After The Storm se poursuit, et si vous avez la chance de voir fleurir une date près de chez vous, vous ne regretterez pas d’y aller !
Ouai c’est net que la salle n’est pas évidente a trouver…Et hélas pas trop pleine non plus.. Mais pour ma part les groupes ont bien fait le Job et merci bien…\O/ See u Soon les mecs;bonnes futures dates et encore merci….
Ben.. (havoc-jack)