Live Report : Hellfest 2019 – Day 3

Hellfest

Le réveil est compliqué, mais la motivation est là. Et comme les jours précédents, c’est dès le matin que j’attaque ce troisième jour du Hellfest. Direction la Mainstage !

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Ils sont venus de loin, et c’est avec un haka qu’Alien Weaponry monte sur la scène, devant une foule déjà décidée à en découdre. Et ceux qui se sont levés ont eu raison, puisque dès que Lewis de Jong (chant/guitare) hurle “Hellfest, are you ready?”, on sait qu’on va en prendre plein la face. Et ça n’a pas manqué, car le Groove du premier morceau fait remuer la fosse, secoués par les frappes d’Henry de Jong (batterie) et la basse d’Ethan Trembath (basse/chant). Sans perdre de temps, les musiciens enchaînent avec un deuxième morceau tout aussi martial et efficace, qui matraque littéralement le public clissonais tout en headbanguant et haranguant les spectateurs. “Circle pit!” hurle le guitariste en plein morceau, et c’est une bonne centaine de personnes qui s’exécute devant les yeux des jeunes néo-zélandais. Accompagnés de choeurs de la part de tous les musiciens, les riffs groovy séduisent facilement, et les morceaux sont applaudis. “Thank you, are you ready for some heavy shit today?” demande le frontman, alors que leur set touche déjà à sa fin. Mais il reste encore aux musiciens le temps pour la puissante R? Ana Te Whenua et ses accents Thrash acérés.
Setlist : PC Bro – Holding My Breath – Kai tangata – Ahi Ka – Raupatu – R? Ana Te Whenua

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On reste sur cette énergie brute pour le show d’Insanity Alert, qui s’annonce déjà haut en couleurs avec cette intro aux sonorités cybernétiques et la perruque argentée de Kevin « Heavy Kevy » Stout (chant). Et si le Thrash Metal des autrichiens est efficace, les paroles sont d’un humour évident. “Merci Hellfest pour le support!” lance le chanteur alors que Dave « Dave Dave Dave » Furtschegger (guitare) et Marc « Green-T » Brownstone (basse) haranguent déjà  la fosse. Et c’est Klemens « Don Melanzani » Mayr (batterie) qui relance la machine avec un titre tout aussi rapide et déjanté. Et alors que le frontman sort ses fameuses pancartes pour aider la foule à chanter avec lui, il nous pose une question ma foi très importante. “Pourquoi David Guetta est toujours vivant?” lâche t il avant de fracasser une pancarte à l’effigie du DJ français, qu’il lancera dans la fosse. Et le headbang sera aussi frénétique sur scène qu’auprès des spectateurs, surtout quand le frontman rendra un petit hommage musical. “This is a dedication to the greatest Metal band! Forget Metallica, forget Iron Maiden, here is Slayer!” hurle t il avant que le groupe ne reprenne rapidement les riffs de la célèbre Raining Blood. Et le show se poursuit comme il a commencé, mêlant riffs Thrash incisifs, humour et mosh pit, jusqu’au bout de leur (seulement) trente minutes de jeu.

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Retour sous l’Altar pour un show haut en technicité avec Psycroptic, fer de lance du Death Metal australien. C’est un Jason Peppiatt (chant) serein en plein centre de la scène qui donne le coup d’envoi, rapidement suivi par les harmoniques lacérantes de Joe Haley (guitare) qui se superposent à la rythmique lourde de David Haley (batterie) et Todd Stern (basse). “Show me your horns!” hurle le frontman alors que le bassiste vient tout juste d’arrêter de headbanguer. Et si malheureusement le public semble plus timide que sur les mainstages, le chanteur réussira tout de même à faire remuer la fosse sur les morceaux rapides de la formation. Et l’avalanche de notes que les australiens déballent avec une précision folle ravira les premiers rangs, qui ne sont visiblement pas déçus du spectacle. Mais comme tous les groupes qui jouent tôt, le temps alloué à leur set s’égraine rapidement, et c’est sous des applaudissements mérités que la formation est forcée de quitter la scène.

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Changement total d’ambiance pour le rituel impie de Bliss Of Flesh, qui commence avec le marquage au sang des musiciens par Necurat (chant). Ce dernier part ensuite se placer derrière son pied de micro orné de cornes de bouc en fer forgé, puis il laisse à Sikkardinal et Pandemic (guitares) le soin de débuter leurs harmoniques malsaines. Côté rythmique, J.Poison (basse) et Fleshtigma (batterie) assurent une base lourde et frénétique pour permettre au frontman de hurler des paroles blasphématoires, tout en observant la foule. “Nous sommes Bliss Of Flesh” lâchera froidement le chanteur avant que le titre suivant ne parte, assurant une intensité croissante. Et la fumée qui arrive, permettant aux lumières rouges de se poser sur les musiciens qui headbanguent en jouant, donne un aspect infernal au show. S’adressant assez peu à la foule, le groupe parvient tout de même à motiver les spectateurs, qui participeront activement au rituel jusqu’au dernier moment.

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Le Hellfest, c’est l’occasion de surprises, comme lorsque Gene Hoglan (batteur de Testament, Dark Angel, ex-Death…) vient en personne ouvrir le show de Revocation. “Those guys are insane, enjoy Death Metal!” hurle t il alors que les membres du groupe entrent en scène, avec un énorme sourire aux lèvres. Et aussitôt, David Davidson (guitare/chant) et sa bande démarrent le premier morceau de leur set avec énergie. Si Brett Bamberger (basse) se place assez souvent en retrait, le son de son instrument accompagne à merveille les frappes rageuses d’Ash Pearson (batterie) et les leads perçants de David et Dan Gargiulo (guitare), qui restent concentrés en posant sur les retours. “Come on, circle pit!” ordonne le frontman alors qu’une nouvelle rythmique saisit déjà la tente. Et c’est entre deux grimaces que les guitaristes hurlent dans leurs micros, tout en alignant des riffs puissants et motivants. “Oh man, that’s insane! We gonna play some old school shit for you!” annonce le chanteur, visiblement heureux d’être sur scène. Et les morceaux plus anciens plaisent tout autant que les récents, puisque la fosse remuera tout autant alors que les membres du groupe headbanguent en jouant. C’est après quelques morceaux supplémentaires que leur set se termine, nous octroyant une pause de quelques minutes pour nous déplacer sur la droite.

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La Temple s’apprête à vivre un autre type de rituel avec les mexicains de Cemican, et l’entrée en scène de Xaman-ek (instruments à vent/choeurs), qui joue avec des torches. Les membres du groupe, maquillés, s’installent alors. Mazatecpatl et Yei Tochtli (instruments à vent/choeurs) s’emparent de leurs instruments folkloriques pendant que Tecuhtli (guitare/chant) et Ocelot (basse) investissent le centre de leur espace de jeu. “Bonjour Hellfest, are you ready?” demande le frontman alors que Tilipoca (batterie/percussions) commence à jouer, donnant ce petit côté martial aux compositions qui alterne son saturé et hurlements avec des passages plus Progressifs et bourrés d’instruments folkloriques. Le maquillage des membres combiné à la langue Náhuatl des chansons transporte littéralement la tente dans une autre dimension. Chaque instrument est parfaitement audible, et c’est avec un “Viva Mexico!” que Xaman-ek revient se placer sur le devant de la scène, avec son énorme masque. “This is the ceremony of Chaq Mol!” hurle alors ce dernier, lançant le morceau suivant. Et si vous pensiez que c’est un concert de Folk Metal basique qui allait se dérouler, alors vous serez surpris d’apprendre que le groupe a organisé un sacrifice rituel afin de rendre leur show plus visuel, après avoir harangué une fosse attentive. C’est d’ailleurs une Temple pleine à craquer qui les acclamera à l’issue de leur performance.

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Retour sur l’Altar pour la claque que Devourment s’apprête à asséner au Hellfest. Dans la plus pure tradition du Slam Death, le premier morceau débute avec un son gras et puissant, nourri par le blast de Brad Fincher (batterie). Ruben Rosas (chant) nous offre ses plus beaux hurlements gutturaux en arpentant la scène comme un déchaîné. Headbanguant en permanence, Chris Andrews (guitare) et Dave Spencer (basse) alignent des riffs pachydermiques, et c’est parfois un gravity blast de qualité qui se superpose à cette leçon de violence. “It’s fucking good Hellfest!” lâche le frontman, alors que quelques curieux viennent grossir le pit, pourtant minuscule par rapport à la puissance dégagée par les américains. Et c’est à grand coups de breaks surpuissants que le groupe va continuer de rouler littéralement sur la tente, provoquant des mouvements de foule et quelques slams. “Fuck yeah! Bonjour Hellfest, how are you doing?” demande Ruben, pendant que les musiciens reprennent leur souffle. Mais le combo texan ne va pas s’arrêter en si bon chemin, car à peine quelques secondes plus tard, le frontman incite la fosse à remuer. “This is a song about killing everything!” lance le frontman pour introduire Cognitive Sedation Butchery ainsi que le nouvel album de la formation, puis les américains enchaînent sur la traditionnelle Babykiller, qui clôt en beauté un set d’une rare violence.
Setlist : Devour the Damned – Postmortal Coprophagia – A Virulent Strain of Retaliation – Fucked to Death – Incitement to Mass Murder – Choking on Bile – Cognitive Sedation Butchery – Babykiller

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On repart sur la noirceur avec Lucifer’s Child qui monte sur scène, non sans avoir installé de l’encens sur les retours. Marios Dupont (chant) s’approche alors de son pied de micro, et le coup d’envoi est donné. Cramponné à son micro, il hurle en compagnie de Sathis Ridis (basse) et George Emmanuel (guitare), qui alignent des riffs sombres sous les frappes martiales de Nick Vell (batterie). C’est à nouveau la sensation d’assister à un rituel occulte qui nous apparaît, tant le frontman semble possédé. “Merci le Hellfest!” hurle ce dernier avant de décrocher son micro pour bouger en haranguant la foule. Et lorsque le câble de son micro s’emmêlera, il n’hésitera pas à le lâcher pour haranguer la fosse pendant que ses camarades terminent le morceau en headbanguant. Un wall of death demandé par le groupe viendra également saluer l’ouverture d’un titre particulièrement violent, et l’entrain des musiciens est communicatif, ce qui génère de nombreux mouvements de foule, même par cette chaleur

 

C’est d’ailleurs cette même chaleur qui me contraindra à rater la fin du set des grecs, afin de faire un tour à l’espace presse pour me reposer, ratant par la même occasion le set de Vomitory et une partie de celui de Wiegedood. Je regarderai tout de même la fin de la prestation sombre des belges de loin, composé comme à leur habitude de hurlements viscéraux et glaciaux ainsi que de riffs sombres et rapides joué par deux guitaristes au top de leur forme, et un blast carré.

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On reprend en douceur et en délicatesse avec la montée sur scène des quatre musiciens d’Immolation, très souriants et confiants par rapport au massacre à venir. Et dès les premières notes, la fosse est en ébullition. La rythmique imposante de Kingdom Of Conspiracy matraque l’Altar pendant que Ross Dolan (basse/chant) fouette l’air avec son imposante chevelure au centre, et que Robert Vigna (guitare) se bat contre un ennemi invisible en jouant. Plus calme, Alex Bouks (guitare) aligne les riffs avec une concentration exemplaire sous la double pédale écrasante de Steve Shalaty (batterie). “Come on Hellfest!” hurle le chanteur avant de nous renvoyer un riff dévastateur en pleine face. Et c’est sous des lumières aveuglantes que le combo américain enchaîne les titres. “We are Immolation from New York, how you doing?” demande le frontman. “We gonna play another song for you!” hurle t il alors que le groupe au complet repart pour une dose de violence. Ses hurlements rauques poussent la fosse à remuer à nouveau, et les incitations des membres n’arrangent rien au chaos qui règne pendant toute la durée du set. S’arrêtant parfois pour reprendre leur souffle, les musiciens sont assez communicatifs et le public leur mangera littéralement dans la main pendant cinquante minutes, à la suite de quoi ils seront applaudis.

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On repart dans la cérémonie viking de Skald, qui s’apprête à se produire devant une Temple remplie. “Salut le Hellfest!” lance le groupe alors que les musiciens montent sur scène. Et rapidement, les chants tribaux emplissent la tente, accompagnés de percussions et autres instruments traditionnels. Mêlant leurs trois voix, Justine Galmiche, Pierrick Valence et Mattjö Haussy (chant/instruments) instaurent peu à peu une communion avec les spectateurs, qui reprennent leurs chants païens en choeur. “Allez, chantez avec nous !” ordonne Mattjö à une Temple qui suit avec assiduité les chants des français. Et cette ferveur est alimentée par les choeurs des trois musiciens qui, tapis dans l’ombre, offrent percussions et autres sonorités nordiques aux composition du groupe, permettant une réelle immersion. Principalement immobiles, les deux hommes changent souvent d’instrument, permettant à la demoiselle de danser lorsqu’elle ne chante pas, et il n’est pas rare de voir des spectateurs dans une sorte de transe parmi la foule, qui est souvent invitée à participer par le groupe. C’est sur Ó Valhalla que le groupe achèvera son set, qui a pleinement convaincu l’assemblée.
Setlist : Intro – Ódinn – Yggdrasill – Níu – Ó Valhalla – Rún – Enn Átti Loki Fleiri Börn – Flúga – Jóga – Gleipnir – Krákumál – Ginnunga – Valfreyjudrápa – Ec Man Iõtna – Ó Valhalla

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On repart avec le Death Metal martial de Vltimas, qui entre sur l’Altar devant une fosse presque vide. Pourtant, ni les musiciens ni David Vincent (chant) ne se démontent et l’homme arpente la scène sous son immense chapeau en hurlant. C’est la maléfique Something Wicked Marches In et ses pauses avant le refrain qui sera le premier morceau, et les frappes de Flo Mounier (batterie) font mouche. Le peu de spectateurs présents headbanguent en rythme sous le regard d’Ype Terwisscha van Scheltinga (basse) qui harangue la fosse pendant que Rune “Blasphemer” Eriksen et João Duarte (guitares) alignent leurs riffs malsains. “Thank you Hellfest, we are Vltimas!” lance froidement le frontman avant que la rythmique ne reparte. Très efficaces et accrocheurs, les titres du combo sont très bien reçus par les amateurs de Death Metal, et la foule grossit peu à peu. Les musiciens sont également de moins en moins statiques, et si on peine toujours à apercevoir la machine de guerre derrière les fûts du groupe, le son est excellent. Et bien que froid et assez peu causant entre les titres, le charisme de David Vincent suffit à remotiver l’assemblée lorsque l’intensité redescend légèrement, permettant aux musiciens d’enchaîner les morceaux jusqu’à la fin d’un set dans la plus pure tradition du Death Old School.

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“You know what’s gonna happen!” nous hurle un membre du staff d’Emperor, alors que le groupe n’est même pas encore monté sur scène. Et c’est la ferveur de centaines de fans du légendaire groupe de Black Metal qui lui répond, alors que des lumières vertes baignent la scène. La longue introduction de l’album Anthems To The Welkin At Dusk retentit alors Ihsahn (chant/guitare) se place au centre de la scène. Et dès les premières notes de Ye Entrancemperium, les premiers rangs se mettant à headbanguer, tout comme Secthdamon (basse). Laissant ses cheveux voler grâce à un ventilateur, Samoth (guitare) aligne ses riffs en observant la fosse, pendant que Trym Torson (batterie) nous offre une double pédale aussi rapide que précise. Alternant hurlements et chant clair avec l’aide de Jørgen Munkeby (claviers/choeurs), le frontman semble littéralement présider le show. “Good evening Hellfest!” lance-t-il en incitant la fosse à headbanguer avec lui. Et c’est le morceau suivant du deuxième album des norvégiens qui démarre. Enchantant l’intégralité de l’assemblée, le Black Metal Symphonique du groupe transporte la foule, et si Samoth et Ihsahn n’hésitent pas à haranguer la fosse et jouer avec le public, la transe se poursuit. “It’s the end! But we have time for more songs!” annonce le chanteur. Et ce sont trois titres supplémentaires, donc deux de l’excellent In The Nightside Eclipse que nous offrent les musiciens, avant d’être applaudis et de quitter la scène.
Setlist : Alsvartr (The Oath) – Ye Entrancemperium – Thus Spake the Nightspirit – Ensorcelled by Khaos – The Loss and Curse of Reverence – The Acclamation of Bonds – With Strength I Burn
Rappel : I Am the Black Wizards – Inno a Satana – The Wanderer

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Retour de la violence pure et dure avec ce rideau de lumières rouges qui annonce le début du set de Cannibal Corpse. Pas vraiment de surprise, George “Corpsegrinder” Fisher (chant) et sa bande sont statiques mais d’une efficacité redoutable en alignant ces riffs qui déchaînent la fosse, malgré la présence de Slash sur la scène principale. Alex Webster (basse) et Erik Rutan (guitare) headbanguent en jouant, motivant la foule à en faire de même. Un peu éclipsé par les lumières, Rob Barrett (guitare) est d’un calme olympien tout comme Paul Mazurkiewicz (batterie) qui grimace un peu en jouant. Le groupe pioche dans toute sa discographie, passant d’un Scourge Of Iron à la récente Code Of The Slashers, mais la maîtrise est présente et les fans répondent présents. Les hurlements du frontman sont toujours aussi monstrueux, et quelques slammeurs seront au rendez-vous alors que le groupe enchaîne les titres. “Thank you! You think you can headbang with me?” demande le chanteur avant d’exiger un mosh pit des plus furieux. “On this time, you will fail!” déclare t il avant de se mettre à headbanguer avec fureur. Et le rouleau compresseur passe et repasse sur l’Altar, ravageant tout sur son passage, surtout lors de la surpuissante Make Them Suffer. “Unfortunately this is our last song! You want more?” demande George. Et devant la réponse unanime de la foule, le combo floridien assènera non pas une, mais bien deux mandales supplémentaires à Clisson, dont l’inratable Hammer Smashed Face, qui annihilera définitivement toute volonté de ceux qui résistaient encore au headbang.
Setlist : Evisceration Plague – Scourge of Iron – Code of the Slashers – Red Before Black – Devoured by Vermin – Unleashing the Bloodthirsty – A Skull Full of Maggots – Kill or Become – I Cum Blood – Make Them Suffer – Stripped, Raped and Strangled – Hammer Smashed Face

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La Temple repart à nouveau dans le blasphème avec les têtes des poupées décapitées qui ornent la scène de Carpathian Forest. C’est donc un Nattefrost (chant) totalement possédé qui se met à jouer avec une croix inversée sous nos yeux pendant que Daniel Vrangsinn (basse) et Erik Gamle (guitare) alignent des riffs malsains. A la batterie, Audun est totalement invisible, mais le public est fasciné par les cris de démon du chanteur, parfois aidé du guitariste. Mais face au groupe qui joue son dernier concert français en Mainstage, la tente paraît peu remplie, ce qui ne découragera pourtant pas les norvégiens, qui donneront une performance digne de leur réputation. Entrecoupé d’interventions incompréhensibles du chanteur, les titres défilent. “We are Carpathian Forest! Fuck!” lâche t il finalement en direction du public. “We only have one guitar tonight, because the other guitarist broke his back!” explique t il avant d’introduire rapidement The Beast in Man: The Origin of Sin. Mais peu importe, le show continue, toujours plus provocateur jusqu’à la douce reprise d’A Forest, qui vient rompre le rythme, instaurant une ambiance plus calme. Pourtant, la violence refera surface juste après, et c’est pour Sadomasochistic que le frontman prendra une guitare afin de pallier à l’absence de leur compagnon, et il la gardera jusqu’à la fin. Mêlant alors quelques rythmiques un peu plus Punk, le groupe sera acclamé à la fin de sa sanglante prestation.
Setlist : Fever, Flames and Hell – Through Self-Mutilation – Ancient Spirits of the Underworld – The Beast in Man: The Origin of Sin – Mask of the Slave – Morbid Fascination of Death – He’s Turning Blue – Rock’n Roll Glory Hole – It’s Darker Than You Think – A Forest (The Cure cover) – Carpathian Forest – Sadomasochistic – The Suicide Song – Through the Black Veil of the Burgo Pass – Bloodlust and Perversion – Return of the Freezing Winds – Knokkelmann

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“Should I start now?” demande Glen Benton (basse/chant), alors déjà en place. Et dès qu’il a le feu vert, lui et ses camarades vont démarrer en trombe une apocalypse de Death Metal pur jus façon Deicide. A ses côtés, Kevin Quirion et Chris Cannella (guitares) placent leurs riffs violents en grimaçant, mais on sent qu’ils sont à l’aise. Les deux guitaristes n’hésitent pas à hurler pour soutenir le frontman, qui gère à la fois un growl caverneux et des hurlements perçants. A cela s’ajoute une double pédale ravageuse en provenance du kit de Steve Asheim (batterie), caché par la lumière réduite. Mais les membres ne tiennent pas en place, tout comme la foule, et c’est en headbanguant, reculant pour placer des parties lead ou haranguant les spectateurs qu’ils jouent. “Thanks for having us! We will play another one!” lance Glen après un When Satan Rule His World surpuissant. La machine repart à pleine vitesse, et bien que leur nouvel album soit assez récent, la setlist met l’accent sur les morceaux emblématiques de la formation américaine. Enchaînant les morceaux, le combo ne perd pas de vitesse, et les membres semblent réellement infatigables. Si la fatigue se fait sentir parmi l’assemblée, une poignée d’excités parviennent tout de même à organiser des mouvements de foule, à l’image de ce petit circle pit. “Thank you very much! You doing good people!” lâche le chanteur. Mais avec Deicide, pas de temps à perdre, et c’est après avoir lancé furtivement un médiator que les floridiens reprennent leur course effrénée au son ahurissant. Si les leads sont piquants à souhaits, la rythmique est grasse et rend parfaitement hommage aux albums du groupe, qui clôt son set par un Lunatic of God’s Creation parfaitement exécuté.
Setlist : Dead by Dawn – When Satan Rules His World – Scars of the Crucifix – They Are the Children of the Underworld – Once Upon the Cross – Serpents of the Light – Seal the Tomb Below – Oblivious to Evil – Dead but Dreaming – Trifixion – Excommunicated – In the Minds of Evil – Kill the Christian – Sacrificial Suicide – Homage for Satan – Deicide – Lunatic of God’s Creation

 

Alors que je sors très rapidement de la tente, histoire de savourer un dernier verre avant le prochain concert, c’est Tool, mené par un Maynard James Keenan (chant) qui reste principalement dans le fond de la scène, qui est en train de nous offrir un show de très haute volée, avec des lasers, des couleurs vives et qui suivent parfaitement la rythmique. Un excellent retour, un visuel incroyable, mais le Black Metal m’attend.
Setlist : Third Eye Intro – Ænema – The Pot – Parabola – Descending – Schism – Invincible – Intolerance – Jambi – Forty Six & 2 – Part of Me – Vicarious – Stinkfist

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Retour sous la Temple pour le dernier show du festival, la légende Tormentor. Comme le mois dernier, Machat St. Zsoltar (batterie) s’installe à son kit pendant que les samples de cris horrifiés démarrent. Tamás Buday (guitare) débute alors le premier riff du concert. Rapidement suivi par Attila Szigeti (guitare) et György Farkas (basse), le combo instaure une ambiance malsains, amplifiée par le maquillage que portent les musiciens. Mais ce n’est que lorsqu’Attila Csihar (chant) débarque sur scène, vêtu de sa cape et arborant un maquillage plus poussé, que le show peut réellement commencé. Les hurlements du frontman glacent littéralement le sang des non-initiés et ravissent les amateurs, pendant que les riffs sombres du groupe lacèrent la tente. Dans la fosse, seul quelques spectateurs osent headbanguer, et le reste de l’assemblée contemple presque religieusement la prestation des hongrois. “Thanks Hellfest for having us! We are Tormentor!” hurle le frontman, littéralement possédé. Le second titre commence, et c’est un Attila en grande forme et très théâtral qui arpente la scène en vociférant, haranguant la fosse et jouant avec les autres membres, notamment lors des solos. Et peu importe si le visuel est toujours aussi kitsch (le chanteur le précisera lui-même), le Black Metal du groupe est très efficace. “It’s fucking good to play these tracks after thirty years!” lâche alors l’énigmatique chanteur avec un sourire ensanglanté qui lui fend le visage. Mais bien que communicatif, l’homme redevient totalement fou lorsqu’il s’agit de chanter, tout en gardant un timbre inquiétant qui colle à la perfection à la musique glaciale du groupe. Inutile de dire que les hongrois seront acclamés à l’issue de leur terrifiante prestation.
Setlist : Tormentor I – In Gate of Hell – Apocalypse – Elisabeth Bathory – Damned Grave – Transylvania – Tormentor II – Trance – Beyond – Heaven – Anno Domini – Branded the Satan – Mephisto – Live in Damnation – Seventh Day of Doom

 

Le festival se vide des derniers spectateurs. Petit passage à l’espace presse histoire de vider le peu d’argent qu’il reste sur nos cashless, et nous contemplons une dernière fois l’entrée du Hellfest. Le retour sera long, mais les images et les claques restent en tête. Cette année a été très rude, mais je suis sincèrement heureux d’y avoir pris part. Je tiens à remercier toute l’équipe du festival, l’équipe presse, la sécurité, les bénévoles et les équipes du pit photo, sans qui je n’aurais probablement pas pu y mettre les pieds.
A l’année prochaine, Hellfest !

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