Les ténèbres peuvent surgir de n’importe quel pays, et Zifir nous le prouve en se formant en Turquie en 2006.
Onur Önok (chant/guitare, ex-Leviathan) et Onur Sülen (guitare, ex-In Spite) se penchent sur un premier album, et c’est après sa sortie qu’ils recrutent Nursuz (batterie, ex-Episode 13). Le groupe compose un second album qui sort en 2011, année qui marque également le départ d’Onur Sülen. Un split avec Cult of Erinyes et un album plus tard, c’est Ilgar (basse) qui rejoint la formation. La formation se penche alors sur Demoniac Ethics, le quatrième album du groupe.
“Zifir est une confession, à propos de qui nous sommes et de qui vous êtes”, c’est ainsi que les turques se définissent. Et il est évident que ce que le groupe est, c’est l’incarnation des ténèbres (le nom du groupe signifie “obscurité totale” en Turc). Dès le titre introductif, il est impossible de ne pas sentir cette noirceur arriver et s’installer progressivement. Et lorsque cette introduction prend fin, une chape d’obscurité se referme au dessus de nous. Le groupe parvient à mêler rythmique impie couverte de blast comme sur la rageuse Chant for Execution ou la pesante Spirit of Goats avec des sonorités dissonantes. Les riffs crasseux et les grognements participent évidemment à cette ambiance de messe noire, notamment sur la saisissante Empire of Worms. Mais c’est également une langueur oppressante que les turcs sont capables de développer, comme sur Still Reigning et ses choeurs qui rappellent des sonorités mystiques. On retrouve également des influences Death Metal comme pour Ephemeral Idol, un titre plus martial, qui nous mène violemment avec ses harmoniques tranchantes jusqu’au dernier morceau.
Grâce à ces onze nouveaux titres, Zifir affirme encore un peu plus son appartenance à la scène Black Metal. Demoniac Ethics est un album d’une noirceur infinie, et il rend parfaitement hommage aux origines du styles ainsi qu’à des influences mystiques que le groupe manie à merveille. Une excellente découverte pour ma part.
80/100