Rien n’arrête la volonté d’Al-Namrood, qui sort Wala’at deux seulement après leur précédent opus.
Créé en 2008 par Mephisto (guitare/basse/percussions, ex-Mephisophilus) et Ostron (claviers/percussions) en Arabie Saoudite, les membres sont contraints à l’anonymat complet. Si le poste de vocaliste est sujet à changements, c’est Humbaba (chant) qui deviendra la voix du groupe en 2013. Pour leur huitième album, à nouveau en collaboration avec Shaytan Productions, le groupe est toujours aussi déterminé.
Après une courte introduction nommée Al Hirah qui révèle à la fois les influences sombres et Folk du groupe, on passe à Sahra Yeasa. Un riff angoissant mais curieusement groovy et entraînant nous prend par surprise, amenant parfaitement ce chant si caractéristique du groupe. Entre vociférations furieuses et phrasé oriental, le groupe étale un Black Metal teinté de musique traditionnelle arabe qui ne vous laissera pas indifférent. Même constat pour Tabqia, un morceau plus lourd, mais tout autant axé sur ces samples qui donnent une saveur particulière au son du groupe. Retour dans les ténèbres pour Kali Be Mekialain qui déchaîne à la fois la hargne du groupe, mais aussi des riffs incroyablement hypnotiques et pourtant sombres. L’instrumentale prendra le dessus sur la partie finale, offrant un lead perçant avant de nous lâcher sur Al Shareef Al Muhan. On sent un esprit très vindicatif sur ce morceau, que ce soit dans ces riffs piochant dans le Death Metal et les sonorités Old School ou au niveau des éclats de voix.
A nouveau c’est la violence pure qui règne pour Fasique, entre frappes furieuses, hurlements acharnés et rapidité. Les musiciens se démènent pour nous offrir toute la fureur et la haine qu’ils ont en eux, ralentissant à peine sur quelques passages pour un effet pesant, alors que Aar Al Estibad repart dans une rythmique plus classique habitée par les influences orientales du groupe. Le mélange est efficace et relativement accrocheur, alors qu’on repart dans des ambiances malsaines pour Alhallah. Entre dissonance, riffs groovy et colère maîtrisée comme le groupe sait parfaitement nous la déverser, il a tout pour plaire ! Une introduction Folk pour Wahum Althaat, et ce sont finalement des riffs saturés qui reprennent le dessus. Si la rythmique est solide, elle laisse amplement place à des harmoniques prenantes mais tranchantes, des samples majestueux et un chant revanchard. Dernier titre, Alqaum démarre lentement mais ce sample inquiétant laisse présager une dernière tornade. Le son frappe en effet, toujours aussi férocement, tranchant et doublé d’un chant puissant. On notera également ces leads qui s’incrustent naturellement au paysage de furie, et ce jusqu’au dernier moment.
Entre ténèbres et histoire, Al-Namrood trouve toujours sa place. L’univers de Wala’at s’inscrit à merveille dans la désormais très fournie discographie du groupe, offrant de nouvelles compositions riches et dépaysantes. Bien qu’éloigné du Black Metal traditionnel, le groupe s’impose encore une fois en maître.
90/100