Bien que trop peu connu dans nos contrées, Dawn of Ashes revient avec The Antinomian, son huitième album.
Créé aux Etats-Unis par Kristof Bathory (chant/claviers, Bornless Fire, ex-Urilia) en 2001, le groupe a énormément évolué. Entre leurs débuts Aggrotech/EBM, le passage Black/Death, le changement fréquent de line-up, l’arrêt au profit d’une renaissance sous le nom d’Urilia puis le retour à Dawn of Ashes en 2016, il s’en est passé des choses. Ce sont donc Bahemoth (claviers depuis 2005, ex-Urilia), Angel Dies (basse depuis 2016, ex-Urilia) ainsi que Krz Souls (batterie électronique) et Ferny Blasphemous (guitare) qui accompagnent le maître à penser.
Bien qu’étant revenu à un son Aggrotech/EBM depuis le dernier album, le groupe a conservé des éléments de Metal Extrême. Un chant saturé au possible, des riffs agressifs bien qu’empreints d’Electro sombre, mais également cette oppression propre à leur musique ainsi que des thèmes violents. L’album débute avec Pawns of the Wretched, un morceau qui fait exactement ce lien évoqué plus tôt. Les claviers sont omniprésents, mais les riffs Black/Indus frappent violemment, accompagné de ce chant torturé. Un sample terrifiant pour débuter Sleep Paralysis, et la rythmique oppressante débute. Le son ne cesse jamais, amplifiant cette sensation qui colle à la perfection au nom du morceau, alors que Blood of the Titans est plus martiale. Le tempo semble ralenti, les frappes nous assomment lentement, et c’est le chant qui se charge de nous vomir en pleine face. Très angoissante, Dried Up nous tiendra en haleine du début à la fin avec cette fausse quiétude, ce son menaçant et ces samples.
Anatomy of the Soul vient donner une touche de dynamisme supplémentaire au son grâce à ce titre instrumental. Une voix samplée nous avertit de la suite, mais lorsqu’elle s’arrête, le groupe nous kidnappe à nouveau dans son univers. Et c’est Follow the Pain qui frappe par la suite, renouant avec la lourdeur et l’oppression, mais aussi un son sale et violent avant de nous offrir un final entre douceur et riffs efficaces. Scum of the Earth m’a évidemment fait penser à l’un des maîtres de l’Indus/Horreur du même pays, mais est évidemment bien loin de ce que l’homme a pu proposer, restant dans cet univers Aggrotech entêtant et prenant, parfois accompagné de chant. On repart dans une rythmique presque dansante avec Mind Prison, un morceau qui se focalise entièrement sur les sonorités Electro sombres avant The War Within, le dernier morceau. Après une longue introduction, on sent tout de suite que le groupe veut en découdre en lâchant une rythmique simple mais lourde sur des claviers post-apocalyptiques, puis la tornade repart. On croit le titre terminé, mais ce sample glacial nous escorte jusqu’à la fin.
Avec The Antinomian, Dawn of Ashes ne déçoit pas. L’univers du groupe est toujours aussi malsain, effrayant, violent et oppressant. Toutes les influences se mélangent pour donner un résultat unique en son genre qui plaira à un panel d’auditeurs large mais averti.
90/100