Review 235 : Cancer – Opioid

Après un changement important de line-up, Cancer revient nous hanter.

Créé en 2016, le groupe repose à présent sur le duo formé par John Pescod (chant, Inquinamentum, ex-Deadspace) et Dan Jackson (guitare, ex-Deadspace) après le départ de Chris Gebauer (batterie, Exitium Sui, Humanitas Error Est, ex-Deadspace) fin 2019. Pour autant, les musiciens n’ont pas perdu l’inspiration et dévoilent Opioid, leur deuxième album, basé sur l’oeuvre de l’auteur du XIXe siècle Thomas de Quincey.

Le premier titre, The Eater, semble être une introduction aux ténèbres qui s’apprêtent à nous envelopper. Noirceur et mélancolie se mêlent dans la rythmique, tandis que les hurlements de désespoir du vocaliste pénètrent déjà notre esprit. L’oppression est de plus en plus forte avec The Dreamer, un titre empli de murmures inquiétants en complément des cris terrifiants et de riffs aussi noirs qu’impénétrables, mais bourrés d’harmoniques tranchantes.
Les six morceaux suivants peuvent être écoutés de manière séparée ou comme une seule ôde à la douleur. The Depths I: The Child I Am nous fait entrer de force dans cet orage de peine et de désespoir, comme pour nous guider dans ce labyrinthe de noirceur. The Depths II: Mind’s Parchment frappe alors, de manière intense et perçante, puis les riffs s’adoucissent, nous plongeant dans une certaine langueur. Bercé par un son majestueux, notre esprit vagabonde, puis est réveillé par The Depths III: The Dames Of Affliction et ses sonorités brutes. Le titre est à la fois imposant et captivant, poussant le son du groupe encore plus loin dans l’angoisse et le déchirement. The Depths IV: Summit’s Delusion aborde un autre aspect du son, moins violent mais toujours empli de cette souffrance permanente. Le contraste entre ces hurlements viscéraux et cette douce mais sombre rythmique est saisissant, jouant à nouveau sur des leads aériens avant The Depths V: The Sunken Piers. Beaucoup plus étouffant et pesant, ce titre est sans conteste le plus lourd, et permet de renouer avec un Black Metal brut. Mais c’est avec The Depths VI: In Memorium, le titre le plus intense, que ce voyage s’achève. Quelques mots puis la déferlante. Entre hurlements dévorants et riffs sublimes l’ouragan explose, nous libérant finalement de cette emprise.

Le silence de Cancer leur a été bénéfique. Opioid est une véritable tornade de ténèbres qui se dévoile peu à peu, ouvrant progressivement ses portes pour finalement nous enfermer dans cet univers glacial, terrifiant et douloureux, avant de nous relâcher. L’expérience est intense.

90/100

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