Avec une bonne dose d’anticonformisme, Within Destruction nous présente son nouvel album.
Intitulé Yokai, il marque un tournant important dans l’évolution sonore du groupe, qui est maintenant indépendant. Pour ce quatrième album, Rok Rupnik (chant), Luka Vezzosi (batterie, Nephrolith, ex-Hollow Prophet), Francesco Filigoi (guitare) et Howard Fang (guitare) ont décidé d’ajouter des influences très diversifiées à leur base Deathcore surpuissante.
On débute avec Yomi, un sample introductif aux sonorités japonaises, comme le nom de l’album le laissait supposer. Mais on retrouve également des influences Trap sur la fin, avant de se faire heurter de plein fouet par Y?kai. Ce duo avec Ryo Kinoshita (Crystal Lake) renoue avec la violence que l’on connaissait au groupe, et même si des accents Metalcore font leur apparition, le groupe est toujours aussi efficace. Changement d’ambiance total avec Harakiri, un morceau oppressant avec un passage Trap en collaboration avec l’américain Bill $aber. Un mélange de genres étrange. On reste dans ce mouvement entre Nu Metal et Deathcore pour No Way Out, un titre lourd et imposant qui renoue avec les origines de la formation tout en incorporant leurs nouvelles sonorités, tout comme l’entraînante Malevolent. Le morceau reste agressif et dissonant, mais le groove dansant prend le dessus avant King of Darkness. Bourrée de samples et effets, la rythmique est accrocheuse, mais… il manque quelque chose pour me permettre de pleinement rentrer dedans.
Retour des sonorités japonaises sur un son criard entre Downtempo et Slam pour Alone, un titre dont les riffs seront brisés pour faire place à un break Trap avant de revenir à une rythmique plutôt planante, sans jamais négliger l’aspect violent. Le contraste entre riffs Nu Metal et hurlements Deathcore de Hate Me est surprenant mais pas inintéressant, et le son me donne une impression de montagnes russes. Backstab, le titre suivant, m’a également beaucoup surpris. Entre les riffs simples mais agressifs, les choeurs en chant clair et à nouveau ces passages entre Mathcore et Trap, le groupe expérimente énormément. La courte No Mercy est également dans cette dynamique, entre riffs imposants et sonorités explosives, mais l’univers change totalement pour B4ngb4ng!!. Réalisé en collaboration avec le japonais TYOSiN et l’américain KAMIYADA, le titre s’axe évidemment sur une grosse dose de Hip-Hop/Trap oppressante tout en incluant les bases lourdes de Within Destruction. Jason Richardson (All That Remains, ex-Chelsea Grin, ex-Born of Osiris) se joint au groupe pour Sakura, un titre instrumental très joyeux qui joue sur des leads alambiqués et perçants avant Tokoyo-no-Kuni, un final… dans la continuité de ce nouveau son.
Within Destruction a bien changé. Entre Deathcore, Trap, passages samplés Electro, collaborations entre univers éloignés, Yokai est l’album des expérimentations pour le groupe. Certains passages restent intéressants, mais il est évident qu’il ne plaira pas à tout le monde…
60/100