Old Growth sort de l’ombre.
Ce one-man band créé par Animist (tous instruments/chant) en 2020 nous offre un premier album, intitulé Mossweaver, pour la fin de l’année.
Le projet m’était inconnu, alors c’est avec une certaine appréhension que j’ai démarré mon écoute. Pourtant, mes doutes se sont rapidement dissipés dès que Old Growth, le premier morceau, s’est lancé. Un son aussi dissonant que cristallin, des riffs violents mais sublimes, une atmosphère oppressante mais fascinante. Une fois cet effet de surprise passé, on est indubitablement happés par ce Post-Black Atmosphérique qui nous enchante et nous entoure. Les leads majestueux se frayent sans mal un chemin à travers cette rythmique sombre surmontée de hurlements viscéraux, que l’on semble reconnaître, en particulier sur la saisissante Red Clouds. Les hurlements nous hantent pendant que les riffs lancinants nous lacèrent, s’insinuent dans notre esprit, ralentissent puis accélère à nouveau, comme sur la poignante Queen of the Woodland Realm. Alors qu’une dimension animiste et proche de la nature est perceptible dans tous les titres, Call of the Night Spirit nous offre une pause aux accents chamaniques avant Altar of Wisdom, le dernier morceau. Après une douce introduction, une vague de noirceur pure frappe, accompagnée comme d’habitude de hurlements déchirants.
Il y a des albums qui s’imposent à nous comme une évidence, une découverte et qui révèlent un manque. Mossweaver est l’un deux. L’univers d’Old Growth est bien plus que de la musique, c’est un véritable rituel, une communion entre des notes et un esprit.
95/100