La froideur de l’hiver convient parfaitement à l’univers d’Einvigi.
Créé en 2014 en Finlande, le groupe est formé de Petteri Granberg (guitare/chant), Joonas Koppanen (basse/chant hurlé), Henri Sund (batterie, Modern Day Citizen) et Krister Virtanen (guitare, ex-Concrete Icon, ex-Unsphered). Un premier EP sort en 2017, suivi par Sielulintu, leur premier album, fin 2020.
L’univers du groupe se compose d’un délicat mélange entre Blackgaze, Post-Metal, influences Folk et tonalités ambiantes qui rend leur musique à la fois accessible et complexe. La rythmique est entêtante, le chant clair (en finnois) nous fait rêver, mais cette quiétude prenante est rejointe par une saturation brute, alors que les mélodies tournoient toujours, puis ce sont les hurlements qui viennent, comme sur Soturin Uni. Quelques ambiances viennent également enrichir les titres, comme Alttarille et ses influences Black Metal, puis la dissonance des guitares frappe, offrant un paysage à la fois magnifique et désolé, avant que le groupe ne nous fasse voyager, à l’image de Noitajoki. Le son froid et distant du groupe prend tout son sens sur Synty, un titre doux ralenti par un break avant une tempête sonore. La mélancolie se ressent plus que jamais sur Sielulintu (“L’Oiseau de l’Âme” en finnois), un titre qui laisse une place pour chaque instrument avant de les faire se rencontrer dans un ouragan de mélodies tranchantes sur lequel des hurlements viscéraux se posent. Si le son s’apaise, il reste sombre. Korven Yllä Tanssivat Taivaan Tulet, le dernier titre, nous propose à nouveau son lot de mélodies entêtantes et aériennes avant de s’assombrir. Le break redonnera un second souffle à cette composition intense, avant que l’outro n’intervienne pour un dernier moment.
L’univers planant et distant de Einvigi se révèle être parfait pour la fin de l’année 2020. Entre douceur, froideur et mélodies entêtantes, Sielulintu assombrit l’horizon puis fait renaître l’espoir avant de nous offrir un voyage mental bien mérité.
90/100