Après deux EPs, il est pour Gates of Doom de présenter son premier album.
Créé en 2012 en Italie par Manuel Scapinello (guitare) et Stefano Declich (chant) le groupe passe d’un Death Mélodique à un Black/Death épique au cours du temps. Giulia Zuliani (batterie) rejoint le groupe en 2015, puis Luca Franzin (basse) et Francesco Nobile (guitare) qui prennent les armes en 2016. Ensemble, ils composent et enregistrent Aquileia Mater Aeterna.
La sublime illustration de Sebastian Salvo annonce un thème guerrier pour l’album, et c’est l’histoire de la cité romaine d’Aquileia qui sera le théâtre des sept compositions du groupe. Sulcus Primigenius / Under the Sign of the Eagle engage le combat avec une introduction mélancolique, puis les riffs sombres mais mélodieux et imposants prennent la suite. La rythmique martiale laisse place aux hurlements et aux leads entêtants, puis c’est Si Vis Pacem, Para Bellum, avec une rage et une fureur que seul un vrai combattant est capable de déployer. Les riffs sont tranchants, et créent un climat hostile sur lequel le groupe tisse sa rythmique truffée de leads acérés. Entre tonalités majestueuses et lourdeur, I, the Eagle, the Strength, the Power débute. Immédiatement, le son nous capture et nous traîne jusqu’au champ de bataille, sur lequel le headbang est de mise. Un break vient ralentir cette aura sombre, mais elle demeure jusqu’à la dernière note.
The Galenus Plague démarre avec cette rythmique rapide, ces hurlements viscéraux complétée par quelques choeurs hurlés, mais également ces leads entêtants qui se poursuivent sur un refrain plus calme. A nouveau la rage s’empare du groupe, puis l’introduction d’Under a Treacherous Domain vient nous permettre de souffler. Mais la pause ne sera que de courte durée, puisque la rythmique revient très rapidement à la charge, à base de leads envoûtants et de blast solide. Mais à nouveau, le ton s’assombrit avec Attila Flagellum Dei, un titre déchirant et profond, qui crée un contraste entre cette base rythmique ravageuse et des leads mélancoliques. Le solo signé Raffaello Indri (Elvenking, Garden Wall) tranche à nouveau avec l’ambiance générale du titre, qui laisse place à Aquileia Mater Aeterna, le dernier morceau. La cité est en proie à la panique, et on sent le désespoir gagner la rythmique qui devient de plus en plus triste et de plus en plus pesante.
Les racines de Gates of Doom leur donnent à la fois la légitimité et la puissance nécessaire pour conter l’histoire de la cité. Aquileia Mater Aeterna est un album riche et prenant, qui nous mène en première ligne pour cette longue bataille.
85/100