Review 444 : Witcher – Néma Gyász & A gyertyák csonkig égnek

Des profondeurs de la Hongrie, voici Witcher.

Créé en 2010 par Roland Neubauer (guitare/batterie/chant, Frozen Wreath, Vrag) et Karola Gere (claviers), le groupe a débuté par deux démos avant de nous offrir Néma gyász, son premier EP, en 2012. En 2019, le groupe sort A gyertyák csonkig égnek, son deuxième album. La réédition du premier EP par Filosofem Records est l’occasion de nous pencher sur l’évolution du groupe.

Depuis ses premières sorties, Witcher joue un Black Metal Atmosphérique sombre, brut et majestueux. L’alliance des claviers avec cette base mélodieuses aux tonalités plaintives permet au duo de nous captiver et de nous enfermer dans leur univers. 

A la base, Néma Gyász était composé de quatre titres. La version remasterisée nous en propose un cinquième. Dès le premier morceau, Witcher joue son Black Metal avec le coeur, et des rythmiques glaciales, sur lesquelles se greffent des leads perçants, des hurlements lointains et ces douces ambiances au clavier. Cette froideur se ressent à la fois dans la dissonance et dans ces hurlements typiques du style, que dans le mix. L’introduction nous présente l’univers, alors qu’Egyedül et Néma gyász nous font immédiatement entrer dans cette tornade glaciale, cette marche lente et lancinante. Keresztúton, le morceau bonus, présente une approche différente. Si la thématique reste la même, on sent que les racines Old School sont agrémentées d’un son plus moderne, de mélodies enchanteresses et de parties vocales plus diversifiées.

Le constat est le même sur A gyertyák csonkig égnek, le dernier album du groupe. Quatre titres originaux et une reprise du fameux Lac des Cygnes de l’illustre compositeur russe Pyotr Ilyich Tchaikovsky. Si les compositions originales restent dans les mêmes tonalités, on sent que le groupe a mûri, qu’il nous offre des sonorités majestueuses avec un mix toujours aussi sombre et mélancolique, comme le montre A gyertyák csonkig égnek, le titre éponyme. La rythmique semble accompagner les claviers, et non l’inverse. Côté chant aussi, l’évolution est perceptible. Des grognements aux vocalises poussées sur Feloldozás, le morceau nous captive. Az én csendemben propose des tonalités plus épiques qui pourraient sans aucun souci passer pour la bande-son d’un long métrage, et Az utolsó utamon nous propose une vision plus lente et lancinante de ce voyage à travers les ténèbres. Pour finir, A hattyúk tava Op. 20. 1. Jelenet, qui est probablement l’un des passages les plus connus de ce ballet sans âge, nous transporte. Le passage de l’Opéra majestueux au Black Metal imposant semblait évident.

En dix ans de carrière, Witcher a grandi. Avec Néma Gyász, le groupe a posé de solides bases ancrées dans les racines du Black Metal Atmosphériques, réactualisées avec la version remasterisée. Avec A gyertyák csonkig égnek, Witcher a prouvé sa puissance, magnifié sa mélancolie et imposé un son grandiose.

90/100

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