Los Males Del Mundo revient nous exposer sa vision du monde.
Créé en 2016 en Argentine par Dany Tee (chant/batterie, Acathexis, Seelenmord, Downfall of Nur…) et Cristian Yans (guitare, ex-Eroica), le duo sort un premier EP en 2020, puis nous propose Descent Towards Death, son premier album.
Produit, mixé et masterisé à nouveau par Nikita Kamprad (Der Weg Einer Freiheit), qui a également enregistré la basse, l’album se base sur les pensées des philosophes Friedrich Nietzsche, Emil Cioran et Arthur Schopenhauer, ainsi que sur un mélange entre Black Metal Mélodique Old School et sonorités modernes du Post-Black.
La mélancolie nous envahit immédiatement lorsque Falling Into Nothing débute, puis c’est la langueur qui ressort de ce sample au son étouffé, mais également dans cette rythmique pesante. La rythmique accélère puis un hurlement strident nous sort de cette torpeur et déchaîne une vague de noirceur fascinante, qui semble inarrêtable. Le titre est long, mais n’en souffre absolument pas, nous lacérant en permanence, même lorsque le vocaliste hurle, parfois soutenu par des chœurs. The Silent Agony débute alors, nous offrant cette même oppression, ces mêmes riffs bruts emplis de douleur et des hurlements à nous glacer le sang. La froideur de cette rythmique imposante est complétée par un chant parfois saturé à l’extrême, parfois plus rauque, mais tout aussi démonstratif.
L’avalanche se poursuit avec Eternal Circle of Vains Efforts, qui propose des riffs entêtants et groovy, qui contrastent avec cette dissonance oppressante, puis toujours accompagné de ce chant massif. Un solo lancinant s’invite au mélange, puis le vocaliste reprend le flambeau pour accompagner cette douce rythmique jusqu’à Nothing but a Lie. Les cris saisissants continuent sur ce titre plus lourd mais tout aussi noir, alors que les sombres mélodies dissonantes prennent de l’ampleur au fur et à mesure du morceau. Seul un chant aux tonalités larges parvient à s’extirper de cet épais brouillard sonore prenant. The Heavy Burden, le dernier morceau, nous frappe avec des riffs beaucoup plus lourds mais tout aussi hypnotiques et dissonants. Le titre est long, ce qui permet aux musiciens de nous entourer avec ce voile aux tonalités morbides et sombres, tout en continuant son office malsain. Les rares pauses que le groupe nous accorde ne servent qu’à accroître l’intensité du titre, jusqu’à ce sample final, dans lequel le son meurt peu à peu.
Bien que Los Males Del Mundo se soit très positivement illustré avec son premier EP, Descent Towards Death passe la vitesse supérieure. L’album est saisissant, déchirant et pourtant si fascinant, si puissant et si intense qu’il est impossible de l’arrêter !
95/100