Review 543 : Memoriam – To The End

Memoriam revient écrire l’histoire.

Créé sur les cendres encore fumantes de Bolt Thrower, Karl Willetts (chant, ex-Bolt Thrower) réunit Frank Healy (basse, Sacrilege, ex-Benediction, ex-Napalm Death), Scott Fairfax (guitare, Massacre, Benediction en live) et Andrew Whale (batterie, Darkened, ex-Bolt Thrower) afin de rendre hommage à Martin « Kiddie » Kearns, batteur de Bolt Thrower décédé. Après trois albums, Andrew Whale cède sa place à Spikey T. Smith (batterie, Sacrilege) pour To The End, le nouveau chapitre du groupe.

Si au début Memoriam jouait un Death Metal Old School dans la lignée directe de ce que Bolt Thrower proposait, le son a évolué avec les albums. Si côté artwork, on retrouve le maître Dan Seagrave depuis l’origine, on sent également que son art s’assombrit. To The End semble être le début d’une nouvelle ère, marquée par des changements sonores assez impressionnants. Le Death Metal reste bien évidemment la base du groupe, mais on le sent plus massif, plus guerrier et plus moderne. La voix de Karl Willetts est toujours aussi impressionnante et marquée par ce timbre si spécial, mais les musiciens donnent une nouvelle voie à ces riffs agressifs.
On remarque ce changement dès Onwards Into Battle, le premier morceau, qui nous projette immédiatement au cœur du combat, après nous avoir communiqué quelques informations par sample. Le groove prenant propose des frappes solides et parfois très rapides pour accompagner cette ambiance apocalyptique, tout comme This War is Won. Le mix permet à la fois d’offrir une seconde jeunesse aux tonalités Old School, mais aussi de créer un déluge riffs tranchants pendant que la rythmique s’embrase. Le break appelle des leads épiques et sombres, tout comme sur l’introduction mélancolique de No Effect. Le groupe nous assène ensuite une rythmique épaisse et prenante pour accompagner ce discours guerrier, puis les leads perçants prennent la suite. Failure to Comply démarre avec un sample, qui nous informe de ce qui va se passer. Sans grande surprise, le son nous explose en pleine face comme un obus dans une tranchée, et le résultat est sanglant ! Le groupe n’est jamais à cours d’idée pour mêler patterns Old School et sonorités plus modernes, et ça se sent dans ces riffs violents et épiques.
Each Step (One Closer to the Grave) nous offre une mélancolie sombre et une langueur angoissante. La bataille précédente a pris fin, et le champ de bataille dévasté rempli des horreurs de la guerre s’étale devant nous, alors que le vocaliste nous accompagne dans cette désolation. Sur la fin de la route, le son devient plus agressif, nous menant à To The End, notre nouveau combat. A nouveau, les tonalités sombres et saisissantes sont présentes, mais on sent que la rage habite de nouveau le groupe et ses riffs tranchants. Vacant Stare propose une base solide et axée sur de la violence pure, couplée à une énergie communicative. Des sursauts virulents prennent part à la composition, proposant un véritable hymne au headbang, puis le final nous fait à nouveau plonger dans la mélancolie grâce aux leads entêtants. La folie entre en jeu pour Mass Psychosis et sa rythmique qui ne demande qu’à se déchaîner sur le monde, offrant une base prenante sur laquelle le groupe pose un son lourd et dissonant, qui sera coupé net par un break lointain. La rythmique refait évidemment surface et explose à nouveau avant As My Heart Grow Cold, qui est probablement le titre le plus surprenant de Memoriam. Une mélancolie et une langueur glaciale, couplées à des sonorités majestueuses, aériennes et calmes. Ce n’est plus seulement du Death Metal, ce n’est pas un titre comme les autres, c’est un requiem final qui confirme définitivement ma première impression sur cet album.

Memoriam sait faire du Death Metal comme personne, c’est un fait. Avec To The End, le groupe décide d’avancer et de proposer non seulement des compositions incroyablement accrocheuses et lourdes, mais également des sonorités auxquelles on ne s’attendait pas, propulsant l’album de “très bon” à “immanquable”.

95/100

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