Review 555 : Grima – Rotten Garden

Grima dévoile son quatrième album.

Créé en 2014 par les frères Morbius (guitare/basse) et Vilhelm (chant/guitare/basse/claviers), tous deux également membres de Second to Sun et Ultar, le groupe nous propose Rotten Garden, en collaboration avec Naturmacht Productions, comme à leur habitude. On retrouve aussi Serpentum à la basse et Vlad (Solarfall, Ultar) à la batterie.

Dès les premiers instants de l’album, les connaisseurs retrouvent cette intensité majestueuse qui caractérise le groupe, alors que les nouveaux venus font connaissance avec un son saisissant, captivant et pourtant très sombre. Le contraste entre les hurlements possédés du vocaliste et les riffs aériens est présent dès Cedar and Owls, un morceau qui présente des leads fantomatiques, rejoints par des hululements. La quiétude du break ne fait qu’accentuer le retour de la rythmique, puis c’est la rage pure qui s’empare du duo pour Mourning Comes At Sunset. Les parties de batterie ultra rapides ajoutent une force obscure à ce morceau pénétrant, mystique et dérangeant, qui nous fascine en permanence grâce à ces claviers imposants et ce chant viscéral. At the Foot of the Red Mountains repart dans les racines putrides et malsaines du Black Metal avec ces leads vicieux et cette rythmique impénétrable, mais le groupe ajoute également des passages étouffants, un son d’accordéon qui renoue avec les influences Folk de leur pays, et toujours cette furie brûlante.
Old Oak vient apaiser les esprits avec un interlude au son très doux et mélancolique, entre clavier, une guitare au son clair et une pluie battante, puis Rotting Garden, le titre éponyme, prend la suite. Ce morceau est le plus long de l’album, et il offre une introduction ancrée dans les tonalités folkloriques pour créer une ambiance inquiétante avant de révéler peu à peu sa puissance. La langueur s’empare de la rythmique, puis la hargne resurgit peu à peu avant d’exploser. L’accélération est violente, inattendue et surtout inarrêtable, mêlant leads tranchants à cette vague surpuissante avant de s’apaiser, tout en ayant changé définitivement l’ambiance du morceau. Le break au clavier nous propose des tonalités aériennes, mais l’ouragan est loin d’être terminé, puisque la rythmique nous écrase à nouveau avant de laisser le clavier nous guider jusqu’à Grom. Le tonnerre annonce ces riffs étouffants, puis c’est à nouveau un son majestueux qui frappe, proposant une base solide pour les hurlements du vocaliste avant de laisser les leads nous lacérer. Devotion to Lord, un morceau issu de leur premier album, a été réenregistré pour l’occasion et nous offre une version plus actuelle du son du groupe, sur ce titre considéré comme iconique dans leur discographie.

La régularité de Grima force l’admiration. En plus de sorties très régulières, le duo russe nous offre à chaque fois des compositions saisissantes, tranchantes et viscérales, que l’on ne peut qu’apprécier avec son âme et son cœur.

95/100

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