Review 572 : Manbryne – Heilsweg: O udrece ciala i tulaczce duszy

Vous n’avez probablement jamais entendu parler de Manbryne, mais ils sont là.

Créé récemment en Pologne, le groupe formé de S (chant), Renz (guitare/basse), Wyrd (guitare) et Priest (basse) sort Heilsweg: O udrece ciala i tulaczce duszy, son premier album, en hommage à l’acteur Max von Sydow, décédé en 2020.

 

Très mystérieux, le groupe évolue dans un Black Metal viscéral et impie. Si vous ne parlez pas polonais, le titre de l’album peut se traduire littéralement par “Du tourment charnel et de l’errance de l’âme”, et c’est précisément dans ce mélange mystique que le groupe trempe ses riffs bruts, surmontés par un chant en polonais.
Retenir un seul titre serait une hérésie, et bien que l’idée pourrait plaire au groupe, il faut écouter l’album entier pour se faire une idée. Il n’y a que de cette façon que l’on peut sentir la progression dans la haine et la violence que les membres mettent en place. Après un sample introductif, le premier morceau commence, avec des tonalités entêtantes, des hurlements calmes et cette rythmique solide qui nous suivra tout au long de l’album. La dissonance fait partie intégrante des mélodies du groupe, qui débordent de noirceur, et on le ressent de plus en plus, l’oppression finissant par devenir plus inquiétante avec le deuxième morceau. La mélancolie rejoint la hargne, proposant des harmoniques déchirantes, des breaks aériens comme au troisième titre, ainsi que des passages avec quelques mots prononcés paisiblement. Les murmures renforcent l’oppression qui règne, tout comme sur le quatrième titre, qui est tout de même plus vindicatif et brut. La batterie nous offre des parties plus accessibles, tout en laissant les autres instruments tisser ce voile ténébreux, puis c’est avec le dernier morceau, qui est également le plus court et le plus viscéral, que l’album prend fin. 

La première fois que je l’ai écouté, Heilsweg: O udrece ciala i tulaczce duszy m’a happé dans une spirale temporelle avant de me recracher. Et même si l’album devient de plus en plus accessible, c’est la force de Manbryne, un vortex de noirceur mystique.

90/100

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