Review 602 : Altarage – Succumb

La menace Altarage frappe à nouveau.

Le trio masqué venu d’Espagne nous propose un quatrième album, intitulé Succumb.

Si l’identité des membres reste encore inconnue, à cause de leur tenue sombre, leur son est rapidement identifiable. Une masse dissonante et agressive, qui ne laisse aucun répit à son auditeur, tout en le broyant sous un blast massif surmonté de hurlements. C’est avec Negative Arrival que la tornade de rage prend vie. Saccadée et oppressante, la vague de noirceur s’abat sur nous sans merci, avec pour seule et unique trace de vie ces cris caverneux. Magno Evento continue dans cette voie brute et noire, offrant des mélodies violentes, des vociférations intenses, et surtout une base brutale, tout comme la lourde et lancinante Maneuvre. Le chant glacial fait écho à cette rythmique étouffante, puis c’est la longue et rampante Foregone qui prend la suite. Le titre est martial, et invoque une lenteur angoissante et déchirante, qui se transforme en explosion ardente, avant de revenir à une froideur industrielle et un automatisme effrayant.
Drainage Mechanism renoue avec cette rage viscérale qui habite les musiciens grâce à des leads déchirants qui volent au dessus d’une rythmique chaotique, puis Watcher Witness nous offre à nouveau un groove malsain mais attrayant. Les riffs sont aussi hypnotiques que dérangeants, mais des leads occultes se glissent dans ce sombre mélange. Fair Warning nous laisse à peine le temps de respirer, entre mysticisme et dissonance, puis des bruits étouffants nous lâchent sur Lavath, une composition épaisse et pourtant très accrocheuse. Le titre freine soudainement pour nous proposer une dose de saccades à la fois sombres et dérangeantes. On repart dans des influences Sludge grasses pour Forja, un titre lent et massif, puis l’accélération devient évidente avant ce final accrocheur, et l’introduction étonnamment mélodieuse d’Inwards. Mais les mélodies se chargent rapidement de cette hargne inhumaine et de cette fureur, pour nous offrir une nouvelle vague de violence pure au son brut et crasseux sous un blast inarrêtable. Vour Concession continue dans ce chaos rampant et organisé développé par les ombres, qui ne ralentit que pour nous enguler dans ses filets avant Devorador de Mundos, le long titre final. Plus de vingt minutes de larsens, de bruits et de riffs lents qui flirtent avec un Drone noir, qui abandonnera au bout de quelques minutes la batterie et les hurlements pour se concentrer sur la plus impure des crasses auditives tout en gagnant progressivement en intensité avant de nous abandonner dans le vide.

La musique d’Altarage n’est pas pour tout le monde. Si les précédents albums avaient posé les bases d’un style sombre et chaotique, Succumb développe cette violente oppression et cette crasse malsaine pour atteindre un paroxysme envoûtant.

95/100

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