Anatomia revient ramper sur la scène.
Depuis 2002, Takashi Tanaka (batterie/chant, Necrophile, Wormridden) et Jun Tonosaki (basse/chant, Spiral Wheel) explorent les profondeurs sonores. Le groupe comptabilise dix sept splits, un EP, deux albums live et quatre albums studio, dont Corporeal Torment, qui sort en 2021.
Depuis le début de sa carrière, le groupe n’a jamais dérogé à une règle simple : jouer un Death/Doom putride et lancinant. Dismemberment nous propose une introduction inquiétante avant de nous noyer sous cette vague d’oppression grasse et lourde. Si le blast surpuissant et ce hurlement d’outre tombe nous agressent rapidement, la rythmique s’apaisera pour nous écraser sous ce son Old School imposant. Les harmoniques malsaines nous mènent après un long requiem à Slime Of Putrescense, un titre sombre qui nous enveloppe dans ce voile sale et lent avant d’accélérer lentement pour devenir plus entêtant que jamais. Quelques grognements sortent de cette rythmique morbide et occulte, puis le son disparaît dans le néant.
La dissonante Despaired Void prend la suite avec des riffs étouffants, puis ce sont des choeurs angoissants qui viennent prendre place sur cette rythmique lancinante et accrocheuse qui s’éteindra en laissant place à un son clair inquiétant complété par des samples à glacer le sang avant Mortem, le dernier titre. Plus de vingt minutes d’oppression impure, de brouillard sonore, de noirceur planante et de cris possédés. Le groupe nous entoure de ce son si impénétrable et lourd que l’on en perd la notion du temps, bercés par ces chœurs mystiques, et que l’on ne prend le temps de respirer qu’à la fin.
Anatomia ne joue pas du Death/Doom, Anatomia incarne le Death/Doom. Corporeal Torment n’est pas un album à mettre entre toutes les mains, mais ceux qui aiment déjà le groupe ou le style sauront à quel point il est un trésor de lourdeur et de morbidité.
95/100