La magie de Dordeduh est à nouveau prête.
Créé en Roumanie en 2009 par Sol Faur (guitare/claviers/hammered dulcimer/xylophone) et Hupogrammos (chant/guitareclaviers/percussions/bucium/mandoline) suite à leur départ de Negura Bunget, le line-up est complété par Flavius Misaras (basse/chant, Mirthless) et Putrid (batterie/percussions/simandre, Ordinul Negru) pour Har, leur deuxième album.
Le groupe a fait appel à Costin Chioreanu (Arch Enemy, Arcturus, At The Gates, Be’lakor, Dread Sovereign…) pour leur artwork et Jens Bogren (Amon Amarth, Amorphis, Arch Enemy, At The Gates) pour le mix/mastering de leur son, qui mêle Black Metal et influences Pagan/Folk roumaines.
L’album débute sur Timpul întâilor, un long titre qui sonne à la fois comme une véritable communion païenne et comme une introduction à la musique traditionnelle roumaine. Son ambiance est très prenante, profitant de rythmes envoûtants pour placer des riffs Black Metal sombres et pesants, faisant se côtoyer chant clair entêtant avec des hurlements bruts. L’accélération finale nous mène à la majestueuse În vielistea uitarii, qui place des riffs tranchants dans ce mélange saisissant. Le contraste entre l’univers mystique et la tornade de violence nous lâche finalement sur Descânt, un morceau plus enjoué et chantant. On retrouve des choeurs plus doux et une rythmique assez accessible qui cache des nuances planantes, puis le son s’apaise avec Calea magilor, une composition assez courte aux accents très mystiques.
Vraci de nord propose des influences plus sombres et plus occultes, tout en nous faisant suivre un son qui se renforce progressivement avec l’arrivée des divers instruments, puis la force brute du Metal se joint parfois au mélange, créant à nouveau un contraste épique et majestueux. Desferecat prend la suite avec des tonalités entêtantes et étranges, sur lesquelles des percussions chamaniques viennent prendre place, nous projetant au beau milieu de ce folklore au son brut mais groovy et entraînant, alors que la rythmique s’embrase peu à peu avant une cassure complète, reprise par des claviers aériens. Le final est marqué par le retour de cette rage explosive, puis De neam vergur nous entraîne dans des sonorités plus enjouées et mélodieuses. La rythmique se pare tout de même parfois d’une certaine noirceur pesante ainsi que de hurlements, mais la base reste assez entraînante. Les leads épiques nous laissent finalement avec Vaznesit, une composition planante et très calme qui met fin à ce long rituel auquel le groupe nous a conviés.
Neuf années d’attente enfin récompensées par Dordeduh. Avec Har, le groupe ne joue pas de la musique, il la vit, et il nous la fait vivre à travers une heure de sonorités très riches inspirées de la musique traditionnelle roumaine. Une expérience à part entière qu’il faut à mon sens vivre au moins une fois.
95/100